Commoda quis nefcit Critices, urbane MENAGI, &c. Ce n'a pas été dans Mr. de Saumaise. Mr. de Saumaise m'a traité de cultiffimus dans sa Differtation sur l' Herodes Infanticida d'Heinfius, qu'il m'a fait l'honneur de m'adresser. Ce n'a pas été dans Mr. Bochart. Il a dit de moi dans son Livre des Colonies des Phœniciens, Livre 1. chap. 35. page 696. Quò, in Irenico fuo, nuper ita allufit, elegantissimi ingenii vir, Ægidius Menagius. Ce n'a pas été dans Mr. Heinfius. Il a dit de moi dans ses Poëfies: Amœnitatum promiconde, MENAGI. MENAGI, pater Elegan tiarum. Ce n'a pas éré dans Mr. Heraud. Il m'a traité de vir politissimus, & de vir elegantiffimi ingenii dans ses Animadversions fur les Observations de Mr. de Saumaise sur le Droit Attique & Romain, Livre VI. 436. Ce n'a pas été dans Mr. Payen Professeur en Droit dans l'Université d'Avignon. Il a dit de moi dans fon Prodromus Juftiniani, page 365. Ut notat vir amæniffimus Ægidius Menagius, Amænitatum Juris capite 33. Ce n'a pas été dans le Pere Commire. Il a dit de moi dans sa fable de la Folie: Venuftioris elegantiæ pater, Ce n'a pas été dans Mr. l'Abbé Huet, nommé à l'Evêché de Soiffons. Il a dit de moi dans ses Observations sur les Commentaires d'Origéne. Vide Laërtium in Zenone, & in eum Obfervationes Ægidii Menagii, viri, omni urbanitatis, doctrine, & humanitatis genere florentiffimi. Et dans une Lettre en vers Latins qu'il ma adreffée. Pater alme leporum, Si vacat, & veteris permittunt scripta Laërti, Ce n'a pas été dans Mr. Brumerus de Lipfic. Il a dit de moi dans fon Commentaire fur la Loi Cincia, chap. 78. doctrinæ juxta ac ac morum elegantia præstantissimus vir ÆGIDIUS MENAGIUS. Ce n'a pas été dans Mr. de Mosant de Brieux. Il a dit de moi dans une de ses Epigrammes, cultique MENAGIUS oris. Et dans une autre: Tot Charitum fœcunda nitent tua scripta MENAGI, Ce n'a pas été dans Monfieur le Moine. Il a dit de moi dans ses Notes sur l'Epître de Saint Polycarpe, page 395. Hoc non omnino probatur Menagio, bonarum & elegantiorum litterarum colu mini maximo. Je prie mes Lecteurs de remarquer que lorsque Mr. Baillet m'a traité de Pédan & d'homme pêtri de vanité, je ne savois pas qu'il fût au monde. دو M LXXXVII. Des Adversaires de Turnébe. Onsieur BAILLET Tome 2. pag. 306. "Le principal des Ouvrages de Turnébe, est sans doute celui des Ad„ versaires, ou Cahiers, en trente Livres: quoiqu'on ne puisse ,, pas dire qu'il foit achevé. Il y corrige & il y explique tant d'en,, droits difficiles de toutes fortes d'Auteurs Grecs & Latins, & ,, avec tant de capacité, qu'il est difficile de dire si c'est l'esprit, „ou si c'est la diligence de l'Auteur qu'on y doit le plus admi,,rer : felon Mr. de Ste Marthe. Et c'est ce qui a fait dire aux Al,, lemans que c'est un Ouvrage digne de l'éternité. Néanmoins ,,Scaliger qui sçavoit assez bien le prix de Turnébe, consideroit ,, ces Adversaires comme un embrion venu avant terme: & il ,, avoit coûtume d'appeller cet Ouvrage l'avorton de Turnébe: di,, sant qu'il y reconnoissoit pourtant les traits de l'esprit du vrai „Turnébe. MENAGE. Il est vrai que Joseph Scaliger, dans son premier Scaligerana, a fait ce Jugement des Adversaires de Turnébe. Turnebus vir maximus erat, doctiffimusque, Cujus Adversaria abortivum fætum foleo nuncupare : potuit enim melius fcribere, agnoscas tamen genuinum partum Turnebi. Et Turnébe lui-même parle des douze premiers Livres de ses Adversaires à peu près en mêmes termes. Duodecim Adverfariorum libros jubita & repentina opera confectos, pene, immaturo abortu, ante in lucem editos quam fatos atque conceptos, Tome VIII. Bb : & ce qui fuit. C'est dans sa Dedicace du 2. Tome de ses Adver. saires à Henri de Même. Mais dans son Segond Scaligerana page 126. (1) il en parle avantageusement en ces termes. " Les Ita,, liens, comme Victorius & Muret, font un chapitre tout en,, tier, en leurs diverses Leçons, d'une petite conjecture: & fe ,, mocquent de Turnebe, qui a plus dans un chapitre qu'eux ,, en tout un Livre. Et à la page 245. Turnebus plura habet uno libro quam Vectorius libris triginta feptem. Et j'ai souvent ouï dire à Mr. de Saumaise que ce Livre n'étoit pas assez estimé. Muret l'estimoit infiniment: comme il paroit par cet endroit du chapitre 29. du Livre xv 1 1 1 de ses Diverses Leçons: Adtexam huic obfervationi aliam valde dissimilem. Quidni enim mihi quoque Τερνεβίζειν aliquando liceat? Utinam quidem vere ac feriò possem. Sed ut, qui divinas Ariftotelis ac Platonis virtutes imitari non poterant, hujus gibbum, illius quoddam oris in loquendo vitium imitabantur, ut, aliqua faltem in re, tantorum virorum fimiles effent: ita ego ; quando ad illam infinitam multiplicis doctrine copiam que in Turnebo fuit afpirare non ausim; licentiam quamdam illius in diffimilibus rebus conjungendis hoc loco imita bor. Il me reste à remarquer, que Turnébe n'avoit pas donné le titre d'Adverfaires à ce Livre. C'est ce que j'ai appris de cet endroit de fon Epître Dédicatoire du Tome 2. à Henri de Même. Nam præterquam quod non fatis liberata mendis purgata in apertum prodierunt Adversaria, tum eum, imprudente me, ignaro, infcio, eis præfcripferunt titulum, qui arrogantia fui & stultitia, me perpetua traduceret apud omnes ordines infamia: ut non tantum meorum peccatorum, quæ illis in libris nimis multa scimus esse, culpi prestanda effet, fed etiam aliene stultitiæ & temeritatis luenda pæna. Eum ego titulum ut legi, Deum immortalem, quam acerbe, graviterque tuli! Ut prope animum despondi, viteque renuntiavi! Et tamen cum eo nomine apud tanti mali auctores conquererer, ultro injuriam expoftulabant, quòd ingratus effem in eos, à quibus laudatus Fornitus effem. Vos, inquam, istam laudem diucitis, qua qui afficitur, turpius, fædiusque se contaminari putat, quam ullacenforia nota. Ne multa: ita fibi in ea infcriptione belli videbantur, ut vix tandem summis precibus & obfervationibus impetrare potuerim, ut de libri principio tam fœda macula labesque tolleretur. Je remarquerai ici en passant, que ce titre d' Adverfaria est demeuré à tous les Tomes de cet Quvrage de Turnébe. 1. Cet il se rapporte à Turnebe au lieu de se rapporter à Scaliger. Je conjecture, au reste, par la Dédicace du Tome premier de ces Adversaires de Turnébe au Chancelier de l'Hôpital, & par celle du Tome segond à Henri de Même, que Turnébe avoit intitulé ce Livre obfervations. Et dans cette créance, je remarquerai ici par occafion une chose affez remarquable: qui eft, que François Hotman est le premier, si on l'en croit, qui s'est servi de ce titre depuis un certain Septimius, qui vivoit avant Quintilien. Voici les termes de François Hotman; qui sont de sa Préface au Lecteur sur ses Livres Refponfionum amicabilium: Nunc enim tempus eft, omissis præfationibus, ad institutum nostrum accedere : dum tamen hoc te, Lector, fi quid fortè ad caufam interesse putabis, mature admoneam, me primum omnium huic variarum rerum fcriptioni, cum Argentorati libellum quemdam edidiffem, Obfervationum nomen impofuiffe cum apud Quintilianum legiffem, codem nomine libros à Septimio quodam editos ac promulgatos. L'endroit de Quintilien est au chapitre premier du Livre quatriéme de ses Institutions Oratoires, LXXXVIII. Du Livre du Tasse, intiulé Discorsi del Poëma Eroico. • Additions au chapitre de Taffe. M Onsieur BAILLET Tom. V. pag. 1. chap. 1348. en parlant des Traitez de la Poëfie Italienne faits par le Tasse, n'a point fait mention nommément de ses Discours du Poëme Héroïque : ce qui donne sujet de croire qu'il n'en a pas û connoiffance. Ces Discours font très-bien faits : & ils font d'ailleurs remplis de doctrine. Mais le Speroné les vendiquoit. Voici comme il en parle dans une de ses Lettres au Cavalier Felice Paciotto: Laudo voi infinitamente di voler fcrivere della Poëtica: della quale interrogato molte fiate dal Tasso, e rispondendogli io liberamente, fi come foglio, egli nà fatto un Volume, e mandato al signor Scipio Gonzaga per cofa fua, e non mia: ma io ne chiarirò il mondo. Et dans une autre, au même Paciotto: Dal Signor. Scipione non spero che abhiate nulla: perche a mostrar quello che fi ufurpa quel pazzo (il parle du Tasse) si aspetta ch'io mora. Ma 10 gli diffi nella Minerva, che tutto era mio: e senza vedere i fuoi fcritti, profetizai chel suo Poëma non faria scritto cell' artificio da lui notato: Segno che l'arte non era fua. Mr. Baillet dit au même chapitre, page 7. de Tome V. que le Pere Rapin a écrit "qu'il y a du bas & du comique à l'excès, 1 ,, pour ne rien dire davantage, dans les discours tendres & galans ,, qu'il fait tenir à quelques-uns de ses Heros : & fur tout à Olin دو de & à Sophronie. Ce qui m'oblige à remarquer ici: que le Tasse lui-même n'a pas approuvé cet Episode d'Olinde & de Sophronie. Volui genio, & Principi indulgere. C'est comme il s'en excuse dans une de ses Lettres Poëtiques. LXXXIX. Le Bonfadio, ômis par Mr. Baillet dans sa Liste des Poëtes d'Italie. M Onsieur BAILLET a ômis plus de cent Poëtes célébres dans sa Liste des Poëtes d'Italie. Il a ômis entre'autres Jacopo Bonfadio (1) de Salone, près le Lac de Garde, excellent Poëte Latin & Italien. C'est ce Jacobus Bonfadius qui fut décapité à Gennes, comme Mr. de Thou l'a très-véritablement remarqué au Livre xxvi. de son Histoire, page 808. de l'édition: de Genéve, en l'année 1560. (2) en ces termes; Jacobus Bonfadius poft eum (Lælium Capilupum) commemorandus venit : Salone ad Benacum natus : foluto pedestrique scribendi genere in fua, Latinaque Lingua clarus. Sed tantas dotes diversimores corruperunt: ita ut, ob rem tacendam, Genue, cujus urbis Historiam aliquot annorum fcripferat, fecuri percuffus fit, adhuc vegeta etate, & infracto mentis robore, quod ad ultimum usque spiritum fervavit : fcripta fub id tempus elegantissima epistolà: quà, Socratis exemplo, animum tranquillum & intrepidum ad mortem se afferre conteftabatur. Scipioné Ammirato, dans son Ritratto du Bonfadio, a écrit qu'il fut brûlé. Voici ses termes : Non sa che cosa sia gentilez za nell' arte & maniera dello scriver Lettere, chi non à Letto le Lettere di Jacopo Bonfadio : delle quali quella ove dipinge il lago di Garda, dallequali contrade egli dovette tirar la sua origine, è maravigliosamente bella. Dato in questo modo faggio del fuo felicissimo ingezno, fu condotto da Genovesi per scriver la loro Istoria: alla-quale, secondo io ò udito, avea dato nobil cominciamento. Ma trovato che egli tirava la gioventù a governo contrario di quello che allora fi era indiritto, sotto colore d'impudici amori gli poser le mani addo Jo: e peravventura non trovatolo senza colpa, il conden. narolo al fuoco. Del cattivetto; per che fosse meno scusabile; fi leggono an " 1. Il faloit dire: de Calo sur le Lac de Garde. 12. Le Bonfadio fut execute l'an 1551. comme l'a bien marqué le Ghilint, & non pas l'an 1560. comme l'a cru M. de Thous qui s'est trompé. |