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corrime, lequal par che rendan testimonianza di cotesta sua incclinazione. Ma comunque tutto ciò fi fusse avvenuto, non si puo con occhi afciutti di lagrime ricordar d'uom tale fine così doloroso & acerbo. Onde farà bene trar questo ricordo, non dover chi che sia per qualunque fuo gran merito vanamente a se lusingando, sperar à suoi misfatti perdono, o scemamento di pena : poiche a di nostri conpari passo, e questo misero col fuoco in Genova, e'l Franco col capestro in Roma, vedemmo terminare l'infelice lor vita. Le Cavalier Marin dans deux Madrigaux de ses Ritratti a écrit aussi que le Bonfadio fut brûlé. Voici le premier Madrigal,

Arfi, farfalla incauta, ed infelice
In fozzo foco di vietate voglie,
Or vergognofa e misera fenice,
Rogo d'infame arfura, ecco m'accoglie.
Ma bench' Astrea, ch'e di Natura ultrice
Incenerisca queste immonde Spoglie,
Cener non fia però, che la bruttura
Pofssa lavar de la mia fama ofcura,

Voici le second..

D'Omero e Marone la scrittura

Imitai pria vivendo.

Ma Troia nell' incendio, e nell' arsura

Imitai poi morendo:

Ella, preda del foco;

Io, de le fiamme gioco.

Ma diversa cagion d'arder ne diede,
Elena a l'una, a l'altro, Ganimede.

West vrai qu'il fut condamné à être brûlé: mais, à la follicitation de ses amis; & particulierement du jeune Grimaldi: fon fupplice fut changé: (1) & il ne fut que décapité. C'est ce que nous avons appris du Poëme Latin de Paul Manuce; intitulé ad eos qui laborarunt pro falute Bonfadii, imprimé dans le Delicie Poëtarum Italorum. Voici l'endroit de ce Poëme qui regarde ce changement de fupplice.

1. Ceux qui ont écrit qu'il fut brûlé & ceux qui ont écrit qu'il fut décapité ont tous deux raison. Il fut décapité & enfuite brûlé. Tout ce que ces Messieurs quifolliciterent pour lui purent obtenir fut qu'il ne feroit point brûlé vif. Ceft ce que difent

affez clairement les vers de Paul Manuce
citez par M. Ménage.

Exprimitur tandem bc invito à Judice, vivus
Ne comburatur crepitanti deditus igns.

Exprimitur tandem hoc invito à Judice, vivus
Ne comburatur crepitanti deditus igni.
Tum fe carnifici sevo Bonfadius ultro,
Mente Deum spectans, animo imperterritus offert.
Ille ministerio properè functurus iniquo,
Terribilis rigidam fufpendit ad alta fecurim.

Voici la Lettre qu'il écrivit en mourant:

Al Signor Giovanbattista Grimaldi.

Mi pesa il morire : perche non mi pare di meritar tanto : e pur m'acqueto del voler d'Iddio: e mi pesa ancora, perche moro ingrato: non potendo render segno a tanti onorati Gentiluomini che per me anno fudato & angustiato, (e massimamente a V. S.) del grato animo mio. Le rendo con leftremo spirito grazie infinita : e le raccommando Bonfadino, mio nipote : ed al Signor Domenico Grillo, ed al Signor Cipriano Palavicino. Sepelliranno il corpo mio in San Lorenzo. E se da quel mondo di là fi potrà dar qualche segno senza spavento, lo faro. Restate tutti felici.

Cette Lettre se trouve imprimée dans un Recueil de Lettres Italiennes (1), intitulée Lettere di diversi Uomini illustri raccolte da diverfi libri, imprimé in 8. in Trevifo appresso Fabritio Zanetti, en 1 603.

M

X C.

De Théophile Viaud, Poëte François.

Onsieur BAILLET, Tom. V. page 135. de son Livre; a écrit que Théophile, furnommé VIAUD, étoit mort à Paris après deux ans de prison dans la Conciergerie du Palais. Théophile mourut à Paris dans l'Hôtel de Monmorency, (je l'ai ouï dire à Des-Barreaux qui le vit mourir) où Mr. de Mommorency, qui l'honoroit de sa protection, lui donna retraite quelque-tems après l'Arrêt du Parlement de Paris par lequel il fut condamné à être banni. De la forte que Mr. Baillet s'est exprimé, il semble qu'il ait voulu dire que Théophile mourut dans la Conciergerie du Palais de Paris.

Mr. Baillet ajoûte, que c'est particulierement contre les accusations du Pere Garaffe que Théophile a fait son Apologie: ce qui est véritable. Mais le Pere Garasse n'est pas le seul Jésuite qui ait écrit contre Théophile. Le Pere Théophile Renaud (1) l'a encore plus maltraité que le Pere Garasse. Voici comme il en parle dans son Traité de Theophilis, pag. 229. THEOPHILUS VIAUD, libertinorum ævi noftri, & Atheorum clanculariorum fignifer, omnium turpitudinum reus factus eft: &, quod eft negationis Dei vestibulum, de negata anime immortalitate est insimulatus. Cui macule abstergende, librum confcripfit de Animæ immortalitate: fed adeo enervem, ut videaturperfuadere voluisse, revera animamrationalem effe mortalem. Opus item, cui titulus eft Parnassus Satyricus: fupra quasvis Apulei, Luciani, Romantii à Rofa, ac fimilium fcriptorum, Camarinas graveolentiffimum, ad juvenilis pudoris cladem, ac totius honefti exterminium, in Diaboli incude fabrefactum, hujus putentissimi ingenii fœtus eft. Credi vix poteft quanta mala spurciloquus iste juventuti intulerit : quâ infamibus fcriptionibus, quà colloquiis, & confuetudine familiari. Audire memini in arcano tribunali, serò fapientes Phryges, deplorantes fortem fuam quòd Theophilo Viando, nequitie mystagogo, pietatem didicifssent ; & ad omnia propudia, ipfumque atheismum,essent condocefacti. Vir doctiffimus Francifcus Garaffus, pugil infignis,& Fidei, & fanctorum morum, contra hunc impium non una scriptione certavit: eâque nominatim, cui titulum fecit Examen curiofæ Doctrinæ. Nec Theophilum tantum, fed etiam Coapostatas ejus fortiffime exagitavit. Habuit enim hic quoque fuam Coapostatarum quadrigam, ut loquitur Nicetas, agens de Theophilo, Eudociæ nequitiarum administro : quem in Photio evirato omnia dissimulasse teftatur: non item SanEtum Ignatium: cui propterea multa & gravia mala à Theophili affectis repensa funt. Nec fecus obtigit Garasso à Viaudi combibonibus. Periclitatus accufationis capitalis Viaudus, ob impietatem, socraticam noxam de juventutis corruptione, præfidio excellentiffimi cujufdam Magnatis, (C'est Mr. de Mommorency ) ab humano hic tutus fuit. Sed quia Deus non irridetur, Magnas ille, paulo post majeftatis reus, capite minutus eft. Ejus verò cliens Viaudus, nihil minus exspectans, subita & improvisa morte abiit in locum fuum (2): nullis expiatus facramentis: magno injecto terrore omnibus qui in magisterio impietatis fub eo meruerant : ne fortè præoc

1. Elle avoit paru dès l'an 1559. à Venise dans un Recueil de méme titre chez Gabriel Giolito de' Ferrari. Ce qui sert à

faire voir que le Bonfadio ne fut pas exce cuté l'an 1560.

1. C'est Raynaud qu'il s'appeloit &

hon pas Renaud.

2. Le P. Théophile Raynaud n'a pas su ou n'a pas voulu dire la verité. La maladie de Théophile fut longue & j'apprens de Chorier dans la Vie de Pierre de Boiffat part. 1. pag. 36. que Théophile étant au lit de la mort, & recevant visite de fon ami Boiffat lui témoigna une extrême en wie de manger des anchoix. Celui-ci qui

croioit ce mets fort contraire à un malade le lui refufa, & depuis s'en repentit, disant, quand l'occasion se présentoit d'en parler, que ces anchoix auroient peutêtre sauvé la vie à son ami, la nature souhaitant quelquefois des chofes qui toutes malfaines qu'elles paroiffent lui teroient très-falutales par la difpofition. particuliere où elle se trouve,

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cupati ipfi quoque, subitanea & improvisa morte in Dei manus inciderent: ultorem fenfuri quem in impatientia expectantem defpexerant.

Le Pere d'Orleans de la Compagnie de Jesus, ne l'a pas non plus épargné. Voyez ce qu'il en a écrit dans la Vie du Pere Coton.

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Mr. de Balzac dans une de ses Lettres à Mr. Sebastien Boutillier, Evêque d'Aire, qui est la 14. du Livre premier de ses Lettres, ne l'a pas non plus épargné. Voici comme il en parle: Si Théophile eût suivi cette maxime, il viveroit en sureté parmi les hommes, & ne feroit pas poursuivi à outrance comme la plus farouche de toutes les bêtes mais il a mieux aimé finir ,, par une Tragédie, que d'attendre une mort qui fut inconnuë au monde, & ne faire rien que des chofes ordinaires. A ce que j'apprens, & fi le bruit qui court est véritable, il s'est imaginé ,, qu'il pouvoit être ce dernier faux Prophete, dont la vieillesse de l'Eglise est menacée ; & quoi qu'il foit né pauvre, & qu'il eût peu de fortune, il a été fi présomtueux que de se prendre ,, pour celui-là qui doit venir avec des armées troubler la paix ,, des confciences, & à qui les Démons gardent tous les tréfors ,, qui font cachez sous la terre. Du tems qu'il se contentoit de

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faire des fautes purement humaines, & qu'il écrivoit avec des ,, mains qui n'étoient pas encore coupables, je lui ai souvent montré qu'il ne faisoit pas d'excellens vers, & qu'il s'eftimoit ,, injustement un grand personnage. Mais voyant que les regles ,, que je lui propofois pour la réformation de son style, étoient , trop févéres, & qu'il ne pouvoit pas venir où je le voulois me,, ner, il a jugé peut-être qu'il devoit chercher un autre chemin ,, pour se mettre en crédit à la Cour, & que de Poëte médiocre

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il pouvoit devenir grand Légifslateur. Si bien qu'on dit par tout ,, qu'après avoir renversé quantité de foibles efsprits, & paru long,, tems au milieu d'une multitude ignorante, il a fait à la fin com,, me un homme qui se jetteroit dans un précipice, pour acque

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rir la réputation de bien fauter. Cette Lettre est datée du 20. Sept 1623. Théophile y a répondu par une Lettre adressée à Mr. de Balzac. Cette Lettre de Théophile mérite d'être luë. Elle est imprimée dans les derniéres Editions des Oeuvres de Théophile. Malherbe de fon côté a auffi fait mention de l'affaire criminelle de Théophile : mais avec moins de véhémence que le Pere Garaffe, le Pere Théophile Renaud, & Mr. de Balzac; ou plutôt, fans vehemence. Car voici ce qu'il en a dit dans une de ses

Lettres

Lettres à Mr. de Racan, laquelle est du 4. Novembre 1623

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,, Pour Théophile je ne sçaurois que vous en mander, c'est un ,, affaire qui, selon la coutume, fit un grand bruit à sa nouveauté. ,, Depuis il ne s'en est presque point parlé. Ce qui m'en donne ,, plus mauvaise opinion, c'est la condition des personnes à qui

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il a à faire. Il entend parler des Jesuites: & entre autres du Pere Voisin & du Pere Garasse.,, Pour moi je pense vous avoir ,, déja écrit, que je ne le tiens coupable de rien, que de n'avoir ,, rien fait qui vaille au métier dont il se méloit. S'il meurt pour , cela vous ne devés point avoir de peur: on ne vous prendra , pas pour unde ses complices. Quoique Malherbe n'estimât pas les vers de Théophile, Théophile ne laissoit pas d'estimer ceux de Malherbe. Voici comme il en parle dans une de ses Elégies:

Imite qui voudra les merveilles d'autrui.
Malherbe a très-bien fait, mais il a fait pour lui.
Mille petits voleurs l'écorchent tout en vie.
Quant à moi, ces larcins ne me font point d'envie.
J'approuve que chacun écrive à sa façon.
J'aime sa renommée, & non pas sa leçon.
Ces Esprits mandians d'une veine infertile
Prennent à tout propos ou sa rime ou son stile :
Et de tant d'ornemens qu'on trouve en lui si beaux;
Joignent l'or & la soye à de vilains lambeaux,
Pour paroître aujourd'hui d'aussi mauvaise grace
Que parut autrefois la Corneille d'Horace.
Ils travaillent un mois à chercher comme à fis
Pourra s'apparier la rime de Memphis.

Ce Liban, ce Turban, & ces rivieres mornes,
Ont souvent de la peine à retrouver leurs bornes,
Cet effort tient leur sens dans la confufion,

Et n'ont jamais un rais de bonne vision.

Il en parle encore plus avantageusement dans sa Priere aux Poëtes de son tems.

Je ne fus jamais si superbe

Que d'ôter aux vers de Malherbe
Le François qu'ils nous ont appris.

Et fans malice & fans envie

Cc

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