tum habere, & non alia magis Venere delectari; quemadmodum annotarunt Sleidanus libro 21. Carolus Molineus in Oratione Tubinge ha bita anno 1554.

Tout cela a été refuté à l'article de Charles du Moulin.

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JAN BALEUS, de Scriptoribus illuftribus Majoris Britanniæ, Centurie 5. page 449. Joannes Baliftarius, Cathalanus, Carmelitarum Generalis, circa hec tempora fcripfit de noviffimis ad Papam, & de · Bello forti militantis Ecclefiæ, atque Antichrifti ipfam impugnantis. Sed timeo materiam non refpondere opéris argumento: quòd Gregorio II. Ponti fici Opus dedicatum tunc fuerit. Scio tamen noftris temporibus, hoc Opus à Papiftis damnari, & auctorem inter Hæreticos poni: ut in Catalogis Arcimboldi Mediolanenfis Archiepifcopi, & Joannis Cafe Archiepifcopi Beneventani & Apoftolica Camera Decani, fub Julio III. patet. Qui Cafa etiam Poëma Italicis rythmis, fceleftiffimus nebulo, de Sodomie Laudibus. Et à la Centurie 8. page 682. Sub hoc (Julio III.) floruit, atque ex illius latere fancto prodiit ejufdem generis Legatus Apoftolicus. nempe Foannes à Cafa, Florentinus, Archiepifcopus Beneventanus, Camera Apoftolica Decanus, & in toto Venetorum Dominio Nuncius fummus, cum plenitudine poteftatis: qui & brevi futurus erat Cardinalis. Magnificus ille Papiftici cœlibatus Professor, mitratus, rafus, &un&tus, atque infignis Catholica Romana Ecclefie Columna, rithmis Italicis, Poëma fcripfit: in quo Opere, Sodomie: Papiftarum Dianæ laudes celebravit: illamque appellavit divinum opus, atque affirmavit fe ea plurimum delectari: imo aliam venerem non cognofcere. Proh pudor! Opus eft Venetiis impreffum, apud Trojanum Navum. At hi non funt egregii Archiepifcopi? His Judicibus utuntur Papa & Diabolus in fuis Confiftoriis. Nam hic poteftatem habebat Chriftianos Doctores pro Hæreticis damnare. Vidi ego Catalogum quem fecit in fua Legatione: in quo non alios connumerat quàm qui puritatem Evangelica doctrine profitebantur. An non te pudet, inquit Vergerius, infelix Archiepifcope? Tunc audes prodire, & libros fanctos damnare? Tu, qui Poëma scripfifti, qui execrandiffimum Sodomiæ fcelus extulifti tanquam divinum opus? Fateor, (alibi inquit) hæc, & longè plura, me adverfus eum fcripfiffe, &c. Hujus Babylonici Carnificis tyrannidem metuens Francifcus Spiera, homo forenfis & caufidicus Chrifti veritatem abnegavit,

in fumma defperatione deceffit: ejufque carnificinam vix Petrus Paulus Vergerius, Juftinopolitanus Epifcopus, vir multa eruditionis evafit. Utramque Hiftoriam Sleidanus habet: qui Cynedici ejus libelli mentionem facit &c.

Tout cela a été refuté ci-deffus.

Tom. VIII.

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Mr. DE BALZAC dans fes Differtations Critiques, Chapitre VII. en parlant de Monfeigneur della Cafa: "Il étoit Florentin, de très-bonne & de très-ancienne Maifon. Il avoit été ,, nourri petit Garçon à la Cour de Rome: où d'abord il eut l'approbation de tout ce qu'il y avoit d'honnêtes gens. Sous le ,, Pontificat de Paul Quatriéme il fut fait Segretaire des Brefs, ,, & Archevêque de Bénévent au Royaume de Naples. Mais il ne fut pas fait Cardinal. Et on lui donna l'exclufion en plein Confiftoire, à caufe de je ne fçai quoi que je vous dirai à l'oreille. Jofeph Scaliger a publié à fon de trompe ce que je voulois ,, vous dire à l'oreille. C'eft dans un Livre qui a pour titre Confu,, tatio Fabula Burdoniana: où vous trouverez ces paroles injurieu,, fes. Joh. Cafa Archiepifcopus Beneventanus Etrufco carmine, &c. Et cùm hoc nomine male audiret, id Iambo fatis frigido & illepido ad Germanos excufare conatus eft." Je ne fuis pourtant pas de l'avis de ce Prince dédaigneux. Et fon Alteffe de Verone me pardonnera, ,, fi j'eftime moins les vers que nous avons d'elle & du Prince Jules fon Pere, que ceux qu'elle estime fi peu..

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Mr. de Balzac s'eft trompé en difant que Jan de la Cafe avoit été fait Archevêque de Bénévent par le Pape Paul IV. Paul IV. fut fait Pape en 1555. le 10. Juin : & Jan de la Casa fut fait Archevêque de Bénévent le 7. Avril 1544. & Nonce à Venife au commencement du mois d'Août de la même année 1544Voyez ci-deffous l'article fuivant. Paul IV. le fit feulement Segretaire de fes Brefs. Il n'eft pas vrai au refte qu'on ait donné à Jan de la Cafe en plein, Confiftoire l'exclufion pour le Cardinalat. Voyez ci-deffus à l'article du Préfidant de Thou..

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Mr. JURIEU, dans fon Apologie pour les Réformateurs chapitre 1x. Si l'on tenoit Registre de ces Ouvrages qui ont gâté tant d'efprits & appris tant d'abominations, on trouveroit ,, que de mille ou de dix mille, il n'y en a pas un compofé par des gens Proteftans de Profeffion. Les Auteurs étoient Papiftes: & quelques-uns membres du Clergé : & même des plus diftinguez par les grandes Dignitez de l'Eglife. Témoin le Li,,vre du célébre Jan de la Cafe, le Ciceron, le Virgile, & l'Ho,, race de l'Italie moderne: l'original & le modelle fur lequel ,, tous les Poëtes & les Orateurs Italiens ont travaillé du depuis. Notre Balzac nous dit qu'il a écrit en profe & en vers, en l'une & en l'autre Langue, & avec tel fuccès dans la vulgaire, qu'aujourd'hui il eft propofé pour exemple à ceux qui cher

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chent la pompe & la dignité du ftyle, qui veulent ajoûter la force & l'éclat à la douceur & à la clarté. Il faillit à être Cardinal. Mais Balzac dit qu'on lui donna l'exclusion en plein Confiftoire, à cause de je ne fçai quoi que je vous dirai à l'oreille. Ce que Balzac promet de dire à l'oreille de fon ami, je vous le dirai tout haut, & fans détour. Il avoit écrit un Livre en vers Italiens de Laudibus Sodomie : dans lequel il foutient que la ....... eft un Art fingulier: que c'eft une Oeuvre, non feulement bon„, ne, mais divine: qu'il le fait par expérience: & qu'il n'y avoit ,, aucun plaifir de ......... auquel il se plût davantage qu'à ce,,lui-là. Voilà, Monfieur, un célébre Catholique Romain, qui se vante & qui s'accuse dans toutes les formes du plus éxecra,, ble de tous les crimes. Il avoue qu'il avoit goûté de tous les plaifirs de la chair: qu'il avoit mis en pratique les effroyables théories de l'Aretin: & qu'après avoir goûté de tout, il s'en ,, tenoit à cet horrible péché qui fit defcendre des torrens de feu & de fouffre fur Sodome. Ce Livre de Jan de la Cafe pa,,rut en 1550. (1) à Venife, imprimé chez Trajan Nævus (2): & les Poëmes de Beze furent imprimez à Paris l'an 1548. Beze ,, a donc précédé de deux ans : mais l'autre l'a emporté en impu,, retez de mille millions de dégrez. Les Poëfies de Beze font ,, des bagatelles & des fottifes, & celles de Jan de la Cafe font des blafphémes & des choses à faire fremir d'horreur les plus libertins. Cependant, Monfieur, ce Jan de la Cafe fut Archevêque de Bénévent au Royaume de Naples, Segretaire des ,, Brefs, Doyen de la Chambre Papale, & Légat à Latere vers la République de Venife. Il me femble que ce font là les pre,,mieres Dignitez de l'Eglife. Thomas Harding, Papiste Anglois, a voulu diminuer l'horreur de ce fait : mais il s'y prend d'une maniere qui mérite que vous y faffiez attention. Premiere,, ment, il avoüe que Jan de la Cafe dans fa premiere jeunesse & avant que d'être entré dans le Clergé, & par conféquent a» vant que d'être ni Archevêque, ni Légat du Pape, avoit écrit », quelques vers amoureux en vers Italiens, à l'imitation de Pé,,trarque: espece d'écrits auquel les gens Italiens qui ont de l'ef»prit, fe plaifent extrémement. Il ajoûte que dans ce Livre Jan de la Cafe, fans nommer perfonne, tâcha d'en diminuer » par les fauffes couleurs de la Rhétorique la baine qu'on avoit

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rieu, s'appeloit Trajan Nave.

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pour cet horrible péché, plutôt qu'il ne le loua. En quoi pour ,, tant, dit-il, nous avouons qu'il a tort; & étant d'ailleurs pourvû », de merveilleux avantages de l'efprit, pour cette feule faute de ,, fa jeunesse, il fut privé toute fa vie du Chapeau de Cardinal. Il y a dans cette Apologie bien des chofes fingulieres, fans ,, conter celles qui font fauffes. Premierement il eft faux que Jan de la Cafe ait fait cet abominable Livre dans fa premiere jeuneffe: adhuc imberbis (comme dit Harding) avant que d'être ,, entré dans le Clergé. Car fon Livre parut l'an 1550. & il fut avancé quatre ou cinq ans après. Sous le Pontificat de Paul ,, IV. il fut fait Segretaire des Brefs, & Archevêque de Bénévent au Royaume de Naples. C'est Balzac qui nous le dit. ,, En quatre ou cinq ans on ne devient pas vieux : & l'on ne paffe pas fucceffivement par tant de Dignitez Ecclefiaftiques. Mais n'admirez-vous pas ce que dit Harding que Jan de la Cafe ne loua pas à proprement parler ce crime: qu'il travailla ,,feulement à diminuer l'horreur qu'on avoit pour lui. Cela ne fied-il pas bien à un célébre Docteur en Théologie d'exténuer & d'excufer un Livre déteftable, comme celui-ci, qui a pour fujet, de Laudibus Sodomie? Outre cela, trouvez-vous que ce ne foit pas proprement louer un Crime que de l'appeller une bonne Oeuvre Une Oeuvre divine? Enfin ne trouvez-vous pas que Harding a une morale bien fevere? Il trouve que Jean de », la Cafe a été bien puni pour avoir publié le crime qu'il avoit commis, parce qu'il n'a été qu'Archevêque, Doyen de ,, la Chambre & Légat à Latere, & n'a pu obtenir le Chapeau ,, de Cardinal. Voilà comme on puniffoit févérement à Rome », dans le fiécle paffé ce crime déteftable. Ce Jean de la Cafe fut privé du Chapeau de Cardinal, non parce qu'il avoit eu l'in,, famie de commettre ce crime, mais pour ce qu'il avoit l'impu,, dence de s'en vanter devant toute la terre par un Livre imprimé. Pour flétriffure, il lui fut dit, Vous ne ferez jamais Cardinal : mais à cela près, vous ferez tout ce qu'il vous plaira." Après ,, cela, on ne peut pas fe plaindre du relâchement de la Mo,, rale de l'Eglife?

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Mr. de Balzac a trompé Mr. Jurieu. Jan de la Cafe fut fait Archevêque de Bénévent, & Nonce à Venife, par Paul III. comme il a été remarqué, & non pas par Paul IV. Sleidan, qui ne doit pas être fufpect à Mr. Jurieu, fait mention de Jan de la Cafe en ces deux qualitez en 1548. & Paul IV.

comme il a été auffi remarqué, ne fut Pape qu'en 1555. Jan de la Cafe fut fait Archevêque de Bénévent le 7. Avril 1544.. comme l'a écrit Ferdinando Ughello dans fon Italia Sacra, au chapitre des Archevêques de Bénévent: & il étoit (1) Nonce à Venife dès 1546. car c'est lui dont a parlé Fra Paolo dans fon Hiftoire du Concile de Trente, lorfqu'il a dit en 1546, parlant du Vergerio, Evêque de Capo d'Iftria: Ma giunto a Venezia, gli fu proibito d'andar al Vefcovato dal Nuncio: quale aveva ricevuto ordine di Roma di formar processo contro di lui: ce qui a été véritablement remarqué par Mr. Amelot de la Houffaye dans fa Note marginale fur cet endroit de Fra Paolo. (2) J'apprens de la Lettre 16. du Livre onzième des Lettres Italiennes du Cardinal Bembo, écrite à Girolamo Quirino, que Monfeigneur de la Cafe fut envoyé Nonce à Venife la même année 1544. au commencement du mois d'Août. Voyez ci-dessus à l'article de Mr. de Balzac. Ce que Thomas Harding a dit que Jan de la Cafe avoit fait dans fon extrême jeuneffe le Livre dont on le blâmoit, eft donc très-véritable. Je l'ai démontré au chapitre précédent. Et Mr. Jurieu qui prétend que ce Livre fut fait en 1550. c'està dire neuf ans seulement avant la mort du Cafa; ( car le Casa (3) mourut en 1559. & non pas, comme l'a écrit Mr. Baillet, en 15 56.) s'est encore trompé en cet article. Et ce qu'il dit que Monfeigneur de la Cafe fe vante dans le Poëme dont eft quef tion du plus éxécrable de tous les crimes: qu'il y dit que ce crime eft non feulement une bonne œuvre, mais une œuvre divine: qu'il le fçait par expérience: & qu'il n'y avoit aucun plaifir de la chair auquel il fe plût davantage qu'à celui-là qu'il avoit mis en pratique les éfroyables théories de l'Arétin: & qu'après avoir goûté de tout, il s'en tenoit à cet horrible peché &c. ne se trouve point dans le Capitolo del Forno: ce qui fait voir que Mr. Jurieu n'a point lû ce Poëme: & qu'il n'en a parlé que fur le témoignage de Charles du Moulin: lequel a été refuté

2. Pour citer nettement & éxactement il faloit dire: F'apprens du fecond Volume des Lettres Italiennes du Bembo Lettre 16.

du Livre II.

3. Jean-Baptifte Cafotti, Académicien de la Crufca, qui a écrit la Vie du Cafa, & éxaminé avec foin l'époque dont il s'agit, dit que Cafa né le 28. Juin 1503. mourut leg4. Novembre 1556.