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ci-dessus. Il est d'ailleurs à remarquer que Mr. Jurieu eft Protestant, & ardant Proteftant; & que ce qu'il a dit contre Monfeigneur de la Cafe, il l'a dit dans un Livre fait pour décrier les Catholiques. Et là-deffus je renvoye Mr. Baillet à fon Traité des Préjugés. J'oubliois à remarquer que Mr. Jurieu s'est encore mépris en difant que l'édition des Poëfies de Beze a précédé celle du prétendu Livre de Jan de la Case. Voyez ci-deffus ce qui a été dit de la premiere édition du Capitolo del Forno.

Encore une fois, Mr. Baillet qui eft un Prêtre, doit être bien déplaifant & bien honteux d'avoir aidé aux Proteftans à diffamer un Archevêque & un Legat, & un des plus honnêtes hommes du monde.

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Il est au refte à remarquer, que Mr. Baillet n'a lu dans les Originaux aucun paffage de tous ceux qu'il cite dans fes Preuves pour la confirmation de ce qu'il a dit contre Monfeigneur de la Cafe ; à la reserve du passage de Mr. Jurieu ; & qu'il a pris toutes fes autres citations de cet endroit de la France Orientale de Mr. Colomiez, page 142. Quod carmen è noftris (le Poëme prétendu de Jan de la Cafe) culpant Joh. Sleidanus ad annum 1548. Carolus Molineus in Oratione habita Tubinge anno 1554. referente Wolphio Lectionum Memorabilium centenario 16. Simlerus in Epitome Bibliotheca Gefneri, Thomas Naogeorgus ad finem Regni Papiftici: Henri Eftienne, chapitre 13. premier Livre de fon Apologie d'Hérodote, Cyprianus à Valera, in Tractatu Hifpanico de Papa, page 234, Johannes Ivellus in Apologia Ecclefie Anglicane, pag. 69. Andreas Rivetus fub finem capitis tertii Caftigationum Notarum in Epiftolam Molinei ad Balzacum, Gisbertus Voetius in Difputationibus Selectis, Tomo 1. pag. 205. & alii. Sed nemo, quod fciam, præter reverendum parentem, animadvertit, idem Poëma cenfurâ notatum à Guillelmo Cantero, Pontificio Theodori fratre, qui in hæc verba, Præfatione in Propertium editionis Plantini 1569. Quis ferat, quod fuperioribus annis accidit Cafalem quendam, fummum propè dignitatis in Hierarchia gradum obtinentem, carminibus turpiffimis infanda flagitia publicè prædicare? En egregium familiæ divinæ columen: cujus turpitudo fatis per fe magna non ducitur, nifi ad eam impudentiffima accedat gloriatio. Hac, & alia in libello noftro inferipto Raretez d'Etude. Mr. Baillet n'eft qu'un Copifte.

Je finis ce long chapitre par un extrait d'une Lettre de Monfieur de la Monnoje à Mr. l'Abbé Nicaise, & par un autre extrait d'une Lettre de Mr. Magliabechi à Mr. Bigot. Voici l'endroit

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de la Lettre de Mr. de la Monnoye: "Il eft fûr que fi les emplois que le mérite de Monfeigneur de la Cafe lui procura, ,, ne l'uffent obligé, en qualité de Nonce, à rechercher les perfonnes qui de fon tems prévariquoient dans la Religion, on » n'auroit non plus fongé à fon Capitolo qu'à ceux du Bernia, du= Mauro, du Molza, qui ne font pas moins licentieux : & que », le feul bonheur d'avoir été faits par des Auteurs fans confé», quence, a fauvé de la cenfure des Proteftans. Les Proteftans » fe voyant pourfuivis par cet Archevêque, après avoir éxaminé », fa vie, ne trouverent que ce petit peché de jeunesse à lui reprocher. La même chofe eft arrivée à Beze. S'il fût demeuré » Catholique: ou même si se fefant Huguenot, il fe fût moins » diftingué dans fon parti, & qu'il ne nous ût pas irritez par les Livres qu'il écrivoit contre notre Religion, nous ne nous fuffions pas écriez, comme nous avons fait, contre fon Epi"gramme de Candide & d'Audebert. Voici celui de la Lettre de Mr. Magliabéchi: Certo, che fù fuo grandissima disgrazia (c'est du Cafa dont parle Mr. Magliabéchi) l'aver per nemico Pietro Paolo Vergerio, uomo, toltane l'empietà, di grande ftima, fi per lettere, come per altri capi, come V. S. Illuftriffima avrà potuto vedere dalla Dedicatoria che gli fà Andrea Divo, Giuftinopolitano, della fua Traduzzione d'Omero da Giorgio Logo, Silefio, ne' verfi indirizzati ad effo, che fono in principio della fua edizzione di Grazzio, e degli altri Poeti de Venatione e da cento e cento altri Scrittori noftri Cattolici: per tralaf ciare i Proteftanti; nel numero de' quali il Vergerio per fua difgrazia entrò apoftatando dalla noftra fanta Fede. Io non intendo di far qui l'Apologifta del Cafa: troppo chiare fono l'infamità che fi leggono in quel fuo Sporco Capitulo, &c. Contuttociò, come è detto, fu fua gran difgrazzia l'aver per nemico il Vergerio. Ognun vede le orribili infamità nel medefimo genere che fi trovano nel Bernia nel Capitolo a M. Antonio da bibbiena, e nell' altro Capitolo fopra un Garzone, ed in mille altri luoghi: in Curzio da Marignolle: nel Ruffoli : in Marco Lamberti: nel Perfiani: ed in cento e mille altri noftri Poëti Fiorentini ; per tralafciare altri quafi infiniti di altre patrie. Ne' foli Sonetti del noftro Luigi Pulci, e del noftro Matteo Franco, fono, oltre all' ofcenità, cofe tanto effeciandamente empie, che un ateo affatto non potrebbe fcrivere più fcelleratamente di quel che fi facciano effi. Niuno ad ogni modo di effi par la e contro' l Cafa ftride dutto il Mondo, perche ebbe per nemico Pietro Paolo Vergerio. Circa a quello che V.S. Illuftriffima mi domanda, cioè, fe niuno à fatte Apologie nel detta Cafa, le risponderò, che effo medefimo nel primo luogo fi difende in al

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cuni fuoi verfi Latini ad Germanos, che fi trovano stampati a carte 254. e 255. del primo Tomo di Carmina illuftrium Poëtarum, &c. Una altra fua Apologia contro il Vergerio ò io manofcritta nella mia povera Libreriuola: che è anche cofa affai grande, e degna di effere stampata.

CXXI.

Addition au chapitre de Chaleondyle. Quelques particularitez touchant Melchior Volmar.

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ONSIEUR BAILLET Tome II. page 605. fius prétend que Chalcondyle eft plus plein que Chrisolore. Il ajoute que Pierre Danés Evêque de Lavaure avoit ,, coutume de loüer exceffivement les Questions ou les Erotêmes de Chalcondyle, & que Budé les fit mettre au jour par Melchior Volmar.

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MENAGE. La Préface que Melchior Volmar de Rotville, Profeffeur à Tubinge, ou, comme l'a appellé Joachimus Camerarius, Melior Volmar, eft un chef-d'oeuvre en matiere de Préface. Et Mr. Baillet, qui eft un grand Bibliothecaire & un Savant, devroit l'avoir vûe. Et il paroît qu'il ne l'a point vûë par ce qu'il rapporte ici de Voffius: qui fe trouve dans cette Préface. Quoi que Melchior Volmar fùt un homme favant en Grec & en Latin, il n'a pourtant jamais rien imprimé que cette Préface, fi on en croit Beze dans le Portrait qu'il a fait de Volmar. Fuit autem vir ifte omnibus tum corporis tum animi dotibus excellens, ac præfertim eximia in pauperes munificentiâ infignis, & ab omni ambitione tam remotus, ut, quamvis Græcè, & Latine fcribendo excelleret, nihil tamen præter unicam per elegantem Præfationem, Grammatica Grace Demetrii Chalcondile prepofitam, ediderit. Mais il ne faut pas l'en croire: Volmar ayant fait imprimer en 1523. à Paris in-4. un Commentaire fur les deux premiers Livres de l'Iliade d'Homere. Il dit dans la Préface de ce Commentaire, qu'il a été Correcteur d'Impris merie de Gourmont. Beze avoit vû ce Commentaire. car c'eft fur ce Commentaire qu'il a fait cette Epigramme.

Maonidem ingrati privârant lumine Divi, &c.

Laquelle a pour titre, De Commentariis D. Melchioris Volmarii, præceptoris chariffimi, in Homeri Poefim. Elle eft imprimée à la page 59. de la premiere édition des Poëfies de Beze. Et il eft

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étrange que Beze ne fe foit pas fouveņu de l'avoir vuë. Beze dédia à Volmar cette premiere édition de fes Poëfies, qui eft de Paris 1548. Et il a fait plufieurs vers à fa louange & à la louange de fa femme, qui mourut le même jour que lui en 1561. à Ifne. Beze avoit été fon Disciple à Orleans: Car Volmar avoit enfeigné à Orleans les Lettres Humaines. Il les enfeigna enfuite à Bourges: où il 'ut Calvin pour. Difciple. J'apprans de Mr. Catherinot Avocat du Roi de Bourges, qu'au fujet de Volmar la Ville de Bourges ordonna qu'à l'avenir aucun homme de la Religion prétendue Réformée ne régenteroit à Bourges.

CXXII.

Addition au chapitre de Ficin, & à celui de Pafferat. Igno-rance de Mr. Baillet dans fon mêtier de Bibliothécaire.

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ONSIEUR BAILLET Tome III. page 34. "Nannius a écrit que par la Traduction de Ficin on voit affez bien ce que l'Auteur a dit, mais qu'on ne voit pas conî,, ment il l'a dit : qu'il n'a point fçû exprimer, ni le mouvement des paffions, ni la grace des figures, ni la force, ni la beauté, ni les agrémens, ni la dignité, ni l'élégance, ni les plaifanteries, ni les fubtilitez de fes Auteurs: Et que quoique qu'on s'appercoive affez, par exemple, dans la verfion de Platon, de » ce que ce Philofophe a voulu dire, néanmoins fi Platon pou», voit revenir au monde pour la lire, il ne lui feroit prefque pas poffible de s'y reconnoître lui-même. Car on ne trouve point dans le Latin cette force héroïque, cette fublimité, cette élévation du grand ftyle, & cette heureuse abondance de l'Original Grec.

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MENAGE. Pincianus, a encore enchéri fur Nannius. Voicy fes termes; qui font de fes Retractations fur Poimponius Méla, Livre 2. chapitre 1. TUM STATIONE ATQUE MORTE Emendavimus, Tali ftatione atque morte, teftimonio multorum Auctorum. Nec fubiit tunc Platonem citare in Dialogo qui infcribitur: Minos vel de Lege. Ejus verba, ex-tralatione Marcilii Ficini funt: Eo planè, veluti Legum Cuftode, per urbem ufus eft Minos, ad reliquam. verò creatam cuftodę Talo. Talus enim ter quotannis pagos omnes luftrabat, Leges eorum obfervaturus, tabulis reis Leges infculptas circumferens: unde æreæ nominatæ funt. Hec Plato:

Tom. VIII.

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cujus poftrema illa verba, undè æreæ nominatæ funt, perperam vertit Marfilius: homo quidem mediocri ingenio & eruditione, mediocri_item Grece ac Latine Lingua cognitione præditus, verùm in humanis ftudiis parum verfatus, fuperque afper & durus nimis Interpres. Transferre igitur debuit Ficinus, Unde æreus appellatus eft. Sic enim Graeca præferunt exemplaria. Et Talus ipfe, ut probavi, æræus à Poëtis fictus, appellatusque eft, non Leges. Sed de erroribus Marfilii Tralatione Platonis, alio loco dicturi fumus uberiùs.

Mr. BAILLET. Tome 2. page 351. "Pafferat a fait des ¿Commentaires fur Catulle, Tibulle & Properce, que Mr. de Thou eftime fort accomplis & très dignes des louanges de tout le monde. On en a auffi de lui fur Plaute, qui ne font pas moins eftimez.

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MENAGE. Il n'eft point vrai qu'on ait des Commentaires de Pafferat fur Plaute. Ce que Pafferat avoit fait fur ce Poëte, non, seulement n'a jamais été imprimé, mais il n'a jamais paru écrit à la main. Atque utinam que in Ciceronem, Plautum, & alios Lingue Latine præcipuos Auctores accurate ac diligenter adnotavit, aliquando quoque prodeant, nec diutiùs in tenebris magno ftudiofiorum incommodo fepulta delitefcant, dit Scévolé de Sainte Marthe dans l'éloge de Pafferat. (1) Et je mets en fait, qu'il n'y a préfentement personne au monde qui ait yu ces Commentaires.

Je ne fai au refte où Mr. Baillet a pris cette grande eftime de Mr. de Thou pour les Commentaires de Pafferat fur Catulle, Tibulle, & Properce. Il n'en eft parlé, ni dans le 127. Livre de l'Hiftoire de Mr. de Thou, à l'endroit où Mr. de Thou a écrit la mort & l'éloge de Pafferat, ni dans aucun autre endroit de fes Ouvrages; ni dans l'éloge de Pafferat de Sainte Marthe ; ni dans fa Vie imprimée à la tête de ses Opufcules. Mr. Baillet devoit remarquer que les Commentaires de Pafferat fur Properce font admirez par Schiopius. Voici comme Schiopius en parle: In Propertium Commentarius Johannis Pafferatii: quo numquam quicquam vifum fuit perfectius. C'est dans fon Syllabus Au&torum Lingue Latine

ætatis aurea.

1. Le P. Labbe néanmoins pag. 371. gleterre parmi lefquels, étoient des Com de fa nouvelle Biblioth. de Mff. dit qu'I-mentaires de Pafferat fur trois Comédies faac Hérauld fils de Didier lui montra un de Plaute, Miles gloriofus, Cafina, & Mofjour un Catalogue de M. venus d'An

sellaria.

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