Manes de Catulle. Rallus étoit un homme favant de Grece, celle-ci eft une des meilleures: Dimidium donare Lino, quàm credere totum Qui mavult, mavult perdere dimidium. J'aitraité le même fujet : & voici comme je l'ai traitéaliya F Millia me nuper, centenaque, Prifce, rogabas' powid Per fora, per plateas, quareris tamen, obftrepis, & nos Define, Prifce, queri, nummos ego perdere mille Si potui, centum perdere, Prifce, potes. ་་་་ Je ne veux pas dire que mon Epigramme foit meilleure que celle de Martial : mais j'ofe dire que celle de Martial n'est guére meilleure que la mienne. Je répondrai ici par occafion à une objection qu'on me fait au fujet de cette Epigramme que j'ai faite à l'envi de Martial. On dit que j'y ai employé quatre fois en fix vers le nom de Prifcus, en parlant à Prifcus ; & que Voffius fur Catulle a remarqué qu'une perfonne à qui on adreffe une Epigramme; quand cette Epigramme eft courte, n'y doit pas être nommée • plus d'une fois. Il eft vrai que Voffius, qui eft un grand Critique, & pour qui j'ai toute forte d'eftime & d'admiration, a fait cette remarque à la page 36. de fon Catulle : & il l'a faite en ces termes: Non enim folent in Epigrammate bis poni nomina corum ad quos fcribuntur Epigrammata: præfertim fi brevia fuerint. Quòd ficubi id aliter fe habeat, non laudatur. A Martiale tamen libro VII. Epig. 45. hoc negligitur: in poftremo quippe verficulo nomen Prifci, quod præcefferat, repetitur. Divitibus poteris mufas, elegofque fonantes Mittere: pauperibus munera, Prifce, dato. Mais l'ufage des premiers Epigrammataires eft contraire à cette remarque. Catulle dans fon Epigramme à Gellius, qui commence par ces mots, Quid facis, Gelli, & qui n'eft que de huit vers, y a employé deux fois le nom de Gellius, au vocatif. ! Martial dans fon Epigramme à Pontia, qui eft la 75.du Livrė VI. laquelle n'eft que de quatre vers, y a employé auffi deux fois dans un distique le nom de Pontia au vocatif. 201 Buccellas mififfe tuas, te, Pontia, dicis. Has ego nec mittam, Pontia, fed nec edam. quatre Dans l'Epigramme 62. du Livre 3. qui eft adreffée à Tongilianus, & qui n'eft que de quatre vers, de quatre vers, il appelle deux fois ce Tongilianus par fon nom. Et dans L'Epigramme sr. du même Livre, qui eft adreffée à Galla, & qui n'eft auffi que de vers, il l'appelle auffi deux fois par fon nom. Et dans l'Epigramme 33. du Livre 4. qui n'eft aussi que de quatre vers, il appelle auffi deux fois Sofibianus par fon nom. Et dans l'Epigramme 9. du Livre VI I. laquelle eft de huit diftiques, il y employe le nom d'Ole au vocatif, autant de fois qu'il y a de distiques: c'est-à-dire, huit fois. Quoiqu'Horace foit inimitable, j'ai tâché encore de l'imiter dans mon Ode à la Fontaine de Tancourt; qui eft une Fontaine d'eau minérale dans le voisinage de Vaffi. Voici mon Ode. B O qui Vaffiacos nobilitas agros, Morbos pelle mea, pelle LAVER NU LÊ. Et quam nos meritò credidimus Deam; Heu! nunc, heu! mifera mors gravis imminet. Et malis redeat fuave rubens color. Et quodcumque mali eft, quod timeo mifer, Qui debes bona tam multa LA VERNULE. Mellitos Mellitos oculos quà tulit ; afpice Qui nunc, Caftalido fonte fuperbior, Voici l'Ode d'Horace que j'ai tâché d'imiter. Cui frons turgida cornibus Primis, & venerem & prælia deftinat Lafcivi foboles gregis. Te flagrantis atrox hora Canicula Prabes, & pecori vago. Fies nobilium tu quoque fontium, Saxis, unde loquaces Lympha defiliunt tuæ. Je laifle au Lecteur à juger fi mon imitation eft une imitation servile, & fi on a sujet de crier fur moi à cette occafion, ô imitatores, fervum pecus! Une des plus belles Odes d'Horace, c'eft fans doute celle qu'il a faite fur la félicité de la vie champêtre, & qui commance par ces mots, Beatus ille qui procul negotiis. J'en ai fait Tome V111. Aaa une fur le même fujet ; & dans le même genre de vers. La voici : O te beatum, qui procul Luteciâ, Aulâque, & Aulicis procul, At nos fuperba patimur (ah pudet, pudet !) Et ftudia amica litigator improbus Tu rure vitam literato in otio. Piis amici manibus Vecturii Quos Spargis haud parca manu. (Nec ipfe, chartis qui movet bellum tuis, Giracus id negaverit) Lepôre cultos provocas Vecturios, Et pane vincis Balzacos Modò in reductis abditus convallibus, Amana captas frigura: Leporemque laqueo, avefque vifcos decipis, Hos innocentes rura veftra fcilicet Novere duntaxat dolos. Et modò fonoras Vinee ad ripas vagi Doctis difertus explicas fodalibus Nomenque, vimque graminum. Dapibus parata rufticis : Turdufque pinguis, & anfer,& gallus fpado, Mellita ficus, dulcis haud defit pepo O te beatum, qui procul Luteciâ, Qui fortis audet Principes contemnere, Mon Ode eft inférieure fans doute à celle d'Horace : mais je ne la tiens pas tout-à-fait méprifable. Le Lecteur en jugera. CXXXII. Vers Grecs que j'ai faits à l'envi des Poëtes Grecs. M Ofchus a fait un petit Poëme très-joli & très-mignon fur Vénus qui cherche fon fils fugitif, & qui promet un baifer à celui qui lui en dira des nouvelles. Ce Poëme, qui a été fauffement attribué à Lucien, a été imité par un grand nombre de Poëtes de toutes fortes de nations. Par Méléager en cette Epigramme, qui eft du Livre vII. de l'Anthologie: ἄρτι Κηρύσσω τον Ερωτα τὸν ἄγειον, ἄφη γαρ, ἄρπ, Ὀρθεινὸς ἐκ κοίτας ὠχες ἀποπτάμενΘ, Εςι δ ̓ ὁ παίς γλυκύδακρυς, ἀειλάλΘ, ὠκύς, αθαμβής, Σιμὰ γελῶν, πτερόεις, νῶτα φαρεςοφόρος. παιδὸς δ' εκέτ ̓ ἔχω φράζειν τίνΘ· ἔ τε γὰρ αιθήρ, Par Sannazar. Quaritat huc illuc raptum fibi Cypria natum, |