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ses corrections sur Oppian ne s'est point plaint qu'on lui ust volé cette Traduction. Septem abhinc annis leviter emendaveram Oppianum de Venatione, partim animi conjectura, partim libri veteris ope: Eas emendationes quidam ufurpavit, & fibi donavit: quas tamen non putabam tanti ut in furtivis rebus effe deberent. Eas à nobis vindicatas & recuperatas effe, nemo conqueri debebit : Nam rerum furtivarum lege eterna eft auctoritas. Scaliger dans son premier Scaligerana, dit aussi que Bodin lui a pris des pages entiéres de fon Varron. Et il est affez vrai-semblable que Bodin ait pris à Turnébe quelques-unes de fes Emendations fur Oppian. Mais il n'est pas vrai-semblable ni véritable qu'il lui a pris cette Version en vers.

Article retranché dans l'Edition de 1690. qui étoit dans celle de 1688. à la place duquel on a mis Bodin.

ΧΙΧ.

Méprise de Mr. Baillet touchant les Paralipomenes de Germain Vaillant de Guellis, Abbé de Pimpont.

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Onfieur BAILLET Tome II. page 331. " Schioppius dit que les Savans ont fait de si grands éloges de ces , Paralipomenes de Mr. de Pimpont (il falloit dire des Parali» pomenes: Mr Baillet n'ayant point parlé de ces Paralipo,, ménes) qu'il s'est souvent mis en colere contre le Génie tute„laire de l'Allemagne sa patrie, qui avoit la lacheté de soufrir » qu'on pût vivre sans y voir ces excellens Livres.

MENAGE. Le Livre de Germain Vaillant de Guellis, Abbé de Pimpont, Conseiller au Parlement de Paris, Evêque d'Orleans, dont parle ici Mr. Baillet, n'est point intitulé Paralipomenes. Il est intitulé : P. Virgilius Maro, & in eum commentationes, & Paralipomena Germani Vaillantii Guellii. P. P. Paralipomena, fignifie omiffions. Ce titre de Livre veut donc dire que ce Livre contient les Commentaires de Germain Vaillant fur Virgile, avec les omiffions ou additions du même Vaillant. Ces Commentaires comprennent un gros volume in folio, & ces Paralipoménes, ou omissions, ou additions ne comprennent qu'environ trente feüilles. Pourquoi donc citer le Livre accessoire pour le principal.

aeu de Bodin, est qu'il ne passoit pas pour un fort habile homme en Grec. Grotius dans la 353. Lettre de l'édition in fol. appelle Bodin Grecis literis vix imbutum. Je ne lais au reste si Turnébe a eu Bodin en vue dans la plainte rapportée par Mr. Ménage; tout ce que je fais eft que Bodin lui-même s'est plaint de Turnebe sans le

nommer quand il a dit chap. 5. de sa Méthode. Quos ego libros (Oppiani de Venatione) cum Latino verfu, & Commentariis illustrassem, Quidam Grammaticus eofdem libros Oratione folutâ, quantum libuit de meo labore detrabens, iterum pervulgavit. Ce qui est une plainte ridicule, & qu'il n'auroit ose faire du vivant de Turnébe.

X X.

Mr. Baillet n'a point lù les Originaux. Plusieurs particularitez de Démosthène de Marseille Médecin Gaulois, ignorées

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par Mr. Baillet.

Onfieur BAILLET. Tome I. page 165. " Un des plus renommez d'entre les Médecins Gaulois a été fans dou

,, te Démosthéne, dont il nous est resté quelques fragmens dans les œuvres d'Aëtius d'Amide. C'étoit un homme d'une industrie toute extraordinaire, & que Galien admiroit particulié,, rement pour sa grande expérience & fon exactitude achevée. MENAGE. Il est vrai qu'il y a divers fragmens des Livres de ce Démosthène dans Aëtius: & tous ces fragmens se trouvent insérez dans le 7. Livre d'Aëtius.

Il est vrai aussi que Galien a parlé de ce Médecin Gaulois en plusieurs endroits de ses Ouvrages. Mais il est faux qu'il en ait parlé avec cette admiration, dont parle Mr. Baillet. Cette adıniration, & cette grande expérience, & cette exactitude achevée, sont de l'invention de César Egasse du Boulay (1), Greffier de l'Université de Paris, que Mr. Baillet a cité pour fon garand. Mr. Baillet, comme je l'ai déja remarqué, est un Copiste de Copifte.

J'ai écrit l'Histoire des anciens Médecins, & afin que Mr. Baillet ne m'accuse pas d'imposer en cela à mes Lecteurs, je veux bien l'avertir qu'il est fait mention de cette Histoire non imprimée dans la Préface de la Bibliothéque des Médecins de Martinus Lipénius, & dans une Lettre de Henri Meibomius fils de Jean, à George Jérôme Wolfchius Médecin d'Ausbourg:

1. Dans fon Traité de Academicis veteribus Tome de l'Histoire de l'Université. Gallia, imprimé au commencement du 1.

& dans les Mélanges Historiques (page 86.) de Mr. Colomiez (1). Voici ce que j'ai remarqué dans cette Hiftoire à l'égard de notre Démofthene. Il étoit de Marseille, comme nous l'apprenons de ces mots de Galien, παρα Δημοσθένει τῷ Μασσαλεώτη, qui font du Livre cinquiéme des Compofitions des Médicamens par les genres, à la page 391. ligne 52. de l'édition Grecque de Bafle. Il vivoit sous Néron: car felon Galien, Livre 4. de la Différence des poux, page 46. de la même édition, il étoit Difciple d'Alexandre furnommé le Philalethe, lequel vivoit du tems de Strabon sous l'Empereur Tibére. Strabon Livre 12. vers la fin. συνέση δὲ καθ' ἡμᾶς διδασκαλείον Ηροφίλφον ἰατρῶν μέγα ὑπι Ξούξι δες, κὶ μετὰ ταῦτα Αλεξάνδρα το Φιλαλήθοις. Et il fut furnommé Philalethe comme son Maître Alexandre. & Δημοθένας, ὡσαύτως τῷ διδασκάλω Φιλαλήθους όπικληθέντος, dit Galien à l'endroit cidessus allégué du Livre 4. de la Difference des poux. Galien produit une de ses emplâtres au Livre 5. des Compositions des Medicamens par les lieux, à la page 228. ligne 21. de l'édition dont nous avons parlé. Il avoit fait trois Livres des Maladies des yeux: ce que j'ai appris du Livre 4. de la Difference des poux page 46. Et c'est de ces Livres que font pris les fragmens citez par Aëtius, dont il a été parlé. Et ces Livres, selon le témoignage de Galien, dans son Livre 5. des Compositions des Médicamens par les genres, page 415. étoient fort estimez. Le Mazzoné, dans son Commentaire fur la Comédie de Dante, le fait Auteur du Poëme des Bithyniaques. Le cofe di Bitinia raccontate in un Poëma di Demostene, non Oratore, ma Medico, come à fcritto Stefano. Ce Mazzoné étoit le premier Critique d'Italie de fon tems. Et le Salviati en a parlé comme du plus grand homme du monde, en ces termes : Uomo, fe mai ne fu alcuno, scienziato in fupremo grado; cittadino in tutti i linguaggi; maestro perfettissimo in tutte le faculta: che tanto sa di quanto si rammemoria; di tanto fi rammemoria quanto egli à letto ; cotanto à letto, quanto oggi si trova scritto. Cependant ce grand Critique s'est tout-à-fait trompé en fésant Démofthene le Médecin Auteur du Poëme des Bithyniaques. L'Auteur de ce Poëme c'est Démosthène de Bithynie, comme il paroît par plusieurs endroits de Stephanus le Géographe; duquel

1. M. Colomiez pag. 113. de son Recueil de particularitez, 1668. de l'édition de Paris, parle bien d'une ébauche que Mr. Ménage lui avoit fait voir du deffein

qu'il avoit d'écrire l'histoire des anciens Médecins, mais n'en dit pas un mos dans ses Mélanges historiques.

nous apprenons, au mot Ὁλιξων, qu'il avoit aussi écrit des Ori gines des Villes (1).

J'oubliois à remarquer que nôtre Démosthène étoit de la Secte d'Hérophile: car fon Maître Alexandre le Philaléthe étoit dela même Secte, comme nous l'apprenons de Galien au lieu al légué du 4. Livre de la Différence des Poux.

XXI.

Fausse citation de Mr. Baillet du Livre de mes Observations Sur la Langue Françoife.

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Onfieur BAILLET Tome I. page 298. "L'Amiral de

de Mr. de Balzac. Et Mr. Ménage ajoûte, que le même Amiral ,, ne fit point de difficulté de donner dix mille écus pour une ,, piéce impertinente qui lui avoit plû. Et là-dessus il cite, dans ses Preuves, la seconde partie de mes Observations fur la Langue Françoise, à la page 26.

ENAGE. Je ne sai ce que c'est que cette Hiftoire de l'Amiral de Joyeuse, dont Mr. Baillet me fait l'Historien. Et je n'en ai jamais parlé, ni dans l'endroit de mes Observations sur la Langue Françoise cité par Mr. Baillet; ni dans aucun autre de mes Ouvrages.

Mr. Baillet m'a pris pour Mr. de Balzac: car c'est Mr. de Balzac qui a écrit cette particularité de l'Amiral de Joyeuse: & c'est dans sa Differtation sus les deux Sonnets qu'il l'a écrite, e, au Chapitre VIII.

XXII.

Fausse citation de Mr. Baillet du Livre de l'Histoire Philofophique de Jonfius. Calomnie de Mr. Baillet au sujet

de mon Laërce.

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Onsieur BAILLET Tome II. page 124. "Le dernier & le plus considérable de ces Critiques (il parle des Com

Jr. C'est le même apparemment qui le 297. & 534. vers du 3. livre des Argo

voit fait un Traité des Pons oι λιμούων & que le Scholiafte d'Apollonius cite sur

nautes.

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mentateurs

mentateurs de Laërce) est sans doute Mr. Ménage: qui paroît , néanmoins n'être pas encore entiérement satisfait de ce fruit de ,, ses veilles, & qui témoignoit, il y a quelque tems, être en dif„position de le retoucher pour une nouvelle édition. Et de fait, „ Jonfius prétend que nonobstant les soins & les observations de „Mr. Ménage (il falloit dire, nonobstant les corrections & les refti,,tutions) il ne laisse pas d'y avoir encore des endroits corrom„pus, desunis, transposez, & mutilez, dans les Livres de Dio„géne Laërce. Et là-dessus il cite Jonfius à la page 278. du Livre troifiéme de son Histoire des Philofophes.

MENAGE. Qui n'y seroit trompé ? Quand mon Diogene Laërce a paru, Jonfius étoit mort il y avoit déja quelques années: & ainsi Jonfius ne peut avoir fait mention de mes Commentaires fur cet Auteur. Le Livre de Jonfius fut achevé d'imprimer en 1659. & mon Laërce en 1664. Et Jonfius mourut avant la publication de fon Livre. Ce que Jonfius a dit dans son Histoire Philofophique, au lieu allégué, que dans les écrits de Diogene Laërce il y avoit encore des endroits corrompus, defunis, transposez, mutilez, doit donc s'entendre des éditions antérieures à la mienne: Mais Mr. Baillet qui attaque ma réputation de tous côtez, a été bien-aise de faire croire que mes Observations sur Laërce ne méritoient pas les loüanges que leur a données Mr Péarson Evêque de Chester; le plus savant des Anglois. Il est vrai qu'elles ne les méritent pas ; mais comme Mr. Péarson melouë de modération & de candeur, & que Mr. Baillet m'attaque de ce côté-là à outrance, je demande permision à mes Lecteurs de rapporter ces loüanges dans la Remarque suivante, afin de les opposer à la calomnie de Mr. Baillet.

XXIII.

Ignorance de Mr. Baillet dans son métier de Bibliothecaire, an sujet de Mr. Péarson, Evêque de Chester en Angleterre.

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Onfieur B AILLET a écrit à la page 480. de son segond Tome, que Mr. Péarson a donné des Notes & des Corrections fur Diogene Laërce: ce qui est très-faux sauf le respect que je dois au caractére de Mr. Baillet. Mr. Péarfon n'a rien fait fur Diogene Laërce: mais il a fait imprimer Diogene Laërce Diverforum: qu'il a dédié au feu Roi d'Angleterre Charles II. Et

Tome VIII.

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