CXXXVIII. Louanges que fe font données les Poëtes Grecs. PIN INDARE. Il est tout plein de ses loüanges. Il dit dans la premiere Olympionique, vers la fin, que la Mufe lui garde une fléche puiffante. Il dit dans la fegonde, qu'il a un grand nombre de fléches légéres fous fon coude dans fon carquois, qui réfonnent pour les doctes, mais qui ont befoin d'Interprétes à l'égard du vulgaire. Et il ajoûte, que celui qui fait naturellement beaucoup de chofes, elt véritablement habile: mais que ceux qui ne favent les chofes que par l'étude, crient vainement contre le divin oifeau de Jupiter, croaçant comme des corbeaux. Et par là il fe compare à une aigle. Il dit dans la troifiéme des Néméoniques : » L'aigle eft le plus vite des oiseaux: l'aigle, dis-je, qui prend rapidement avec fes griffes la proïe fanglante qu'il a épiée de loin. Mais les corneilles criardes prennent leur pâture dans les lieux bas. » Et dans la cinquième: Qu'on me trace de grand fauts. J'ai les genoux fouples. Les aigles volent au-delà de la mer : « fe comparant en ces deux endroits à une aigle. Il dit dans le fixiéme Pythionique, en parlant de fes Odes, que c'eft un tréfor que toutes les tempêtes de la mer ne fauroient renverfer. Τὸν ἔτι χειμέριο ὄμβρος ἐπακτὸς ἐλθὼν Επιβρόμος νεφέλας σρατὸς ἀμείλιχος, Οὔτ ̓ ἀνεμος ἐς μυχές από Αξει παραφόρῳ χεράδι τυπτόμενΘ. D'où Horace a pris son Quod non imber edax, non Aquilo impotens HESIODE. Il dit que les Mufes elles-mêmes l'ont inftruit. HEOCRITE. Il dit dans les Thalyfiennes, fous le nom de Simichidas, que fes chansons ont été jusqu'au trône de Jupiter. πολλὰ μὲν ἄλλα Εσθλά, τάπε καὶ Ζανὸς ἐπὶ θρόνον ἤγαγε φάμας Et dans l'Idylle à la loüange de Ptolomée, il fe donne fous fon propre nom des loüanges encore plus grandes. MOS CHUS. Il fe dit héritier de la Mufe de Bion. CXXXIX. Louanges que fe font données à eux-mêmes les anciens Poëtes Latins. ENNIUS, dans fon Epitaphe : (1) Nemo me lacrimis decoret, neque funera fleta NAVIUS, ancien Poëte Comique, dans son Epitaphe: (3) Flerent Diva Camena Navium Poëtam. Itaque, poftquam eft Orcino traditus thefauro, PLAUTE, dans fon Epitaphe: (4) Poftquam morte datus eft Plautus, Comedia luget, Verùm id non impunè feres : nam te omnia facla LUCRECE. Avia Pieridum peragro loca, nullius antè VIRGILE, Livre 3. des Géorgiques: Primus ego in patrium mecum (modò vita fuperfit) Primus Idumaas referam tibi, Mantua, palmas. Et dans fon Eglogue 4. O mihi tam longè maneat pars ultima vita HORACE, à la fin du Livre 3. de fes Odes: Et ailleurs: OVIDE, à la fin de ses Métamorphoses: Famque opus exegi, quod nec fovis ira, nec ignes, Et dans l'Elégie derniere du Livre 3. des Amours: Et dans le de Remedio amoris. Tantum fe nobis Elegi debere fatentur, PROPERCE, Elégie premiere du Livre troifiéme: Et enfuite; Meque inter feros laudabit Roma nepotes, Et Livre 4. Elégie premiere: Ut noftris tumefacta fuperbiat Umbria lıbris: LUCAIN: Pharfalia noftra Vivet, & à nullo tenebris damnabitur avo. STACE a fait la même chose à la fin du Livre x11. de fa Thébaïde : Durabifne procul, dominoque legêre fuperftes, MARTIAL, VI. 6I.. Laudat, amat, cantat, noftros mea Roma libellos, Et IX. 99. Rumpitur invidiâ, quòd turba femper in omni Et v. 13. Sed toto legor orbe frequens, & dicitur: Hic eft. Et VIII. 71. Livet Carinus, rumpitur, furit, plorat; CX L. Louanges que fe font données les Poëtes François. RONSARD, dans fon Ode |