der à vos éleves que ces enfans ont une , par un Instituteur de mes amis: pour lui, quelques jours après il perdit lui-même son fang froid. Mon bon ami, lui dit son jeune éleve vous avez la maladie des deux enfans qui se battoient. Voulez-vous que je dise au domestique de vous mettre au lit, & de ne pas vous donner à manger ?... A ce discours naïf , j'eus peine à tenir mon sérieux. Mais mon ami me tira bientôt d'em barras : Mon enfant , lui dit-il, prompt à reprendre son sang froid, la maladie n'a fait que se montrer : heureusement j'y ai résisté; car on est maître de s'opposer à ces maladies. Si mes éleves étoient portés au plaisir de la bouche, ce que j'ai peine à croire, il me seroit aisé de leur faire fentir les conséquences fâcheuses de ce défaut vil & humiliant, & de m'autoriser à les forcer à la sobriété. « Les Lacédemoniens, » dit le même Plutarque , détournoient » leurs fils de l'ivrognerie , en leur monw trant leurs esclaves, les Ilotes, ivres ». Un enfant naturellement dormeur a-til de la peine à quitter le lit ? faites que sa paresse nuise à les plus chers intérêts; vous la lui renarez bientôt odiense. On va demain matin à la pêche , disois-je un jour à mon petit volage , que son ardene au jeu disposoit communément à un profond fommeil: voulez-vous être de la partie? Qui sans doute , je veux en être... Là-dessus on va dormir. Mon petit bon ho.nme dort la grasse matinée; cependant les pêcheurs D 24 poucher les enfas kabillés bien mo mår élevés une fo dimin plas ma. par: THÉORIE Rousseau se plaint amérement de la le lure est l'appanage des petits esprits, la parure', le vernis du néant; & que la vanité qu'il inspire à un certain âge est un des vices les plus ridicules, & cependant très-répandu ; parce qu'il est inspiré, foutenu & fomenté par les Peres de famille , par les Gouverneurs pårticuliers , & par les Instituteurs publics. Mais j'ai peine à croire qu'il puisse entrer dans l'ame des enfans au berceali. A cet âge & dans leurs premieres années, il n'aiment la àd ad tou me plus di CE pa fa d parure , que parce que les couleurs brillent aux yeux , ou parce que son tissu moelleux flatte leur toucher le toucher délicat. J'observe au contraire que les enfans, qui ont été le plus richement habillés dans la premiere enfance , sont bien moins fous de la parure dans un âge mûr , que ceux qu'un coup de hazard à élevés rapidement de l'état de bassesse à une fortune honnête : l'habitude de jouir diminue , anéantit le prix des choses les plus flatteuses ; la privation au contraire le rehausse. Nous laissons donc aux parens la liberté de parer leurs enfans au berceau; mais peu-à-peu on diminuera l'éclat de la parure, jusqu'à ce qu'ils soient accoutumés à des habits communs & décents ; c'eftà-dire, que nous prendrons une méthode toute opposée à celle qu'on suit ordinairement : on donne aux enfans des habits plus magnifiques à proportion qu'ils grandissent & qu'ils commencent à être fusceptibles d'attacher de l'estime à ces vaines parures. On ne s'arrête pas là; on leur fait sentir que c'eft ce qui fait le mérite des grandes personnes : on ne leur donne leurs beaux habits que lors qu'il faut aller B dans une compagnie, & on les leur retire; quand ils sont sortis de cette espece de fête. C'est peu encore. L'enfant est-il mutin ou négligeant ? La mere lui ôte ses habits dorés , & un stupide Gouverneur vient sottement lui reprocher son défaut de parure comme une infamie. O! homme indigne de ton emploi ! Ce n'est pas dans les habits grossiers que se trouve l'infamie 3 c'est dans tes paroles ! « Ne vois-tu pas o en effet que tu n'apprends à cet enfant 30 qu'à feindre une vertu , pour pratiquer >>'un vice ? C'est la fotte fureur de briller qui lui fait représenter le rolle d’ın ensfant docile. Avec la vanité tu fais entrer » dans son coeur la fourberie & l'hypo» crisie. Si cet enfant continue à recevoir de pareilles leçons , il ne fera bon à >> rien » J'ajoute que les Instituteurs publics fomentent ce vice. Je dois l'avouer à ma honte. Je suis enveloppé dans ce désordre; j'en ai été le témoin & je me suis tu. Dans tous les Colleges où j'ai profeffé, dans la |