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lités. Le Pronom tient la place du nom, & en rétrace l'idée. Le Verbe exprime une action faite ou reçue par le fujet, ou il représente fimplement fon état : delà les trois efpeces générales de verbes Actifs, Paffifs & Neutres.

que

Les Prépofitions expriment les rapports

les chofes ont entre elles, & ne fignifient rien par elles-mêmes. Les Adverbes défignent des modes ou des circonftances, ajoutés au Verbe ou à l'Adjectif dont ils dépendent. Les Conjonctions fervent à l'u-` nion des différentes parties du difcours. Et enfin les interjections expriment dans l'une & l'autre langue, un mouvement particulier de l'ame.

Les Subftantifs, les Adjectifs, les Pronoms & les Verbes, ont deux nombres, le Singulier & le Pluriel. Les Verbes ont des Modes, des Temps, des Perfonnes, & des Nombres. Parmi ces Verbes, quelques-uns font Mono-perfonnels, n'ayant que la troisieme perfonne du fingulier, comme il faut, il pleut, il importe, dans le fran

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çois ; & dans le latin, oportet, pluit, refert", &c.; prefque tous font perfonnels.

Les divers modes des verbes latins & françois font: 1o. L'infinitif qui défigne d'une maniere vague l'action, la paffion, ou l'état du fujet, fans affirmation & fans perfonnes comme venire, venir, 2°. L'indicatif, qui marque affirmation, & forme un fens par lui-même, comme venio, je viens, 3°. Le fubjonctif, qui marque un temps à venir, & qui eft prefque toujours fuivi d'une condition; comme venirem 2 veniffem, je viendrois, je ferois venu, 4o. Et l'Impératif, qui marque commandement ou priere, comme veni, viens, &c. Ces trois derniers modes défignent les temps, les nombres, & les perfonnes.

Toutes les Conjugaifons des Verbes françois au nombre de onze, peuvent se reduire à quatre principales, qu'on diftingue par les terminaifons de l'infinitif. Or nos infinitifs se terminent prefque tous en er, ir, oir, re. Les latins réduifent également leurs Conjugaisons à quatre, &c.

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Ce ne font ici

que les rapports

les plus généraux de reffemblance qu'ont entre elles les deux langues. Elles en ont de moins généraux; mais fi nombreux, que des volumes entiers auroient peine à les détailler. Les idées que les mêmes fenfations occafionnent à toutes les nations étant à-peuprès les mêmes, les mots qui font les images de ces idées, doivent avoir auffi beaucoup de rapports.

I I.

Différences dans les deux Langues.

1o. LES François n'ont que deux genres pour leurs noms: le Mafculin, pour ce qui a du rapport au Mâle, & le Féminin, qui defigne la Femelle. Les latins ajoutent à ces deux genres le Neutre, qui n'a aucun rapport au Mâle ni à la Femelle, & difent annus, Masculin; hora, Feminin ; & momentum, Neutre; quoique ces trois mots défignent des parties d'un même tout, Tempus.

2o. La langue françoise a des Articles,

qu'elle place avant les noms, comme le, la, les ; de, du, des, &c. Les latins n'en ont point: mais leurs Grammairiens y fubftituent le Pronom, hic, hæc, hoc, en écrivant hic annus, hæc hora, hoc momentum, qu'ils traduifent : l'année, l'heure le moment. Ainfi les Rudimens , qu'ils mettent entre les mains des écoliers, commencent par des fautes réelles : car hic annus, hæc hora, hoc momentum, fignifient cette année, cette heure, ce moment. Les écoliers, qui font cenfés regarder ce livre élémentaire comme un recueil de principes inconteftables, agiront ou n'agiront pas en conféquence de ces principes: il n'y a point de milieu. S'ils n'agiffent pas en conféquence, tout le temps, & toutes les peines employés à les étudier, font perdus. S'ils agiffent en conféquence, le mal est bien pire encore.

3o. Ce n'eft pas tout. Les noms françois n'ont ni cas, ni diverfes terminaifons, Les Latins ont pour leurs noms plufieurs terminaifons, & fix cas. Or, pour défigner ces cas, les Grammairiens latins disent à leurs

écoliers que le, la, les, indiquent le Nominatif & l'Accufatif; de, du, des, le Génitif & l'Ablatif; a, au, aux le Datif, &c.

Autre piége tendu aux enfans, qui en conféquence de ce principe traduifent ainfi. Secourir le miférable : mifer, ou miferum fuccurrere: boire de l'eau: aquæ, ou aqua bibere. Parler de quelqu'un, alicujus ou aliquo loqui. Demander à quelqu'un, alicui petere, &c.

Et comment ne feroient-ils pas exacts à faire de pareilles fautes? Leur livre élémentaire, leur livre d'Axiomes, leur répéte dix ou douze fois à chaque nom qu'ils font obligés d'apprendre par coeur, qu'ils doivent les faire. Ainfi la plus grande partie de l'année claffique eft employée à apprendre de faux principes.

Cependant il faut être de bon compte, & j'avoue qu'on s'applique dans la fuite à leur défapprendre ce qu'on leur a d'abord inculqué, en leur difant: que les Noms en régime doivent être au cas que régit leur

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