Imágenes de páginas
PDF
EPUB

DE L'E A U.

L'EAU, beaucoup , beaucoup plus étendue qu'on ne pense communément, peut être divifée en trois grandes parties, que nous nommons Mer inférieure, Mer fupérieure, & Mer moyenne. Toutes les trois également utiles & néceffaires à l'homme, méritent fon admiration & follicitent fa réconnoiffance. La Mer inférieure, connue sous le nom d'Océan, & beaucoup plus étendue que la furface de la terre ferme, roule pendant fix heures fes flots du Midi au Nord, & pendant autres fix heures du Nord au Midi,

Outre les coquillages de toute efpece les pierreries les plus éclatantes, & les perles que le luxe y va puifer au péril de la mort, & que le philofophe abandonne à la frivolité; on soupçonne dans fon sein une infinité de plantes médicinales, qui enrichiroient la pharmacie.

-Parmi les vapeurs qui s'élevent de la Mer ou de la Terre, les unes s'arrêtent dans la partie de l'athmofphére que nous refpirons, & où elles fe rendent fenfibles en hiver par les givres & en été par les fueurs du Marbre & des corps froids & peu poreux. C'eft ce que nous appellons Mer moyenne.

Les parties les plus déliées de ces vapeurs s'exaltent dans l'athmofphére jufqu'à ce qu'elles trouvent un air auffi léger qu'elles, & vont former les Nues, qui tantôt nous fervent de pavillon qui nous garantit des ardeurs du Soleil, & nous laiffe jouir de la clarté de la lumiere; & tantôt elles tombent en pluies, qui répandent par-tout la vie & la fertilité. Voilà la Mer supérieure.

[ocr errors]

Les Liquides, d'une nature bien différente des folides ont des propriétés particulieres, à l'étude defquelles nous devons donner notre application,

DES LIQUIDES

ET

DES MACHINES HYDRAULIQUES.

THE SES.

LEs Liquides font compofés, 1o. De parties détachées les unes des autres, 2°. Si petites qu'elles échappent aux meilleurs yeux aidés des plus excellens mycrofcopes, 3°. Et fi dures qu'il eft impoffible de les comprimer fenfiblement. Preuves.

2o. Les Liqueurs pefent, non-feulement de haut en bas, comme toute la matiere le côtés.

mais par

[ocr errors]

3°. Elles pefent encore de bas en haut lorfqu'elles communiquent avec de plus. grandes hauteurs, ou qu'elles font preffées par des poids étrangers. Delà l'expli

cation naturelle des fources qu'on trouve fur les fommets des montagnes, des Jets d'Eau, &c.

4o. L'horreur du vuide, qu'Ariftote fuppofoit à la nature, pour expliquer l'afcenfion des liqueurs au-deflus de leur niveau dans les tubes, où l'on pompe l'air, fait horreur au bon fens. 5°. Cette afcenfion vient de la péfanteur réelle de l'air fur les liquides. Delà l'origine des Pompes afpirantes, foulantes, & mixtes.

6o. Tout folide plongé dans un liquide occupe un espace qui mesure exactement fon volume. 70. Il perd de fon poids autant que pefe un égal volume de la liqueur dans laquelle il eft plongé. 8°. Il defcend par l'excès du poids qu'il a fur cette liqueur.

9o. Tous les corps, le Papier, le Bois, le Liege, &c, font plus pefants que l'eau.

10o. Les liqueurs s'élevent dans les Tubes Capillaires, au-deffus de leur niveau, & leur afcenfion croît en raifon inverfe de la groffeur de leurs diamétrés. Il faut excep

ter le Mercure, qui, dans ces tuyaux j refte au-deffons de fon niveau.

De l'origine des Fontaines & des Rivieres.

DE L'A I R.

L'ÉLÉMENT de l'Air, dans lequel nous fommes tous plongés en entrant dans le monde, participe à toutes les opérations de la nature: il développe le germe des plantes & des Animaux; il entretient & nourrit tous les êtres vivans. C'eft lui qui, en élevant les vapeurs vivifiantes, & les portant par-tout, répand la fécondité fur toute la face de la terre. Dans cette enveloppe, qui nous couvre, comme l'eau couvre le poiffon, s'élevent continuellement les vapeurs aqueufes, les Nitres, les Sels, qui s'évaporent de la mer, ou s'exhalent de la terre; les parcelles des étoffes, des bois, des pierres, des métaux, & généralement de tout ce que le frottement & l'ufage fem

« AnteriorContinuar »