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rables. Son Livre plut infiniment au

H. J. DE Cardinal de Richelieu, & l'Auteur LA MESfatté de fe voir par-là dans l'eftime NAR DIEdu premier Miniftre, vint à Paris RE. où il fut d'abord Médecin ordinaire de Gafton Duc d'Orleans, c'eft le titre qu'il prenoit en 1638. comme on le voit par le privilege de fa traduction du Panegyrique de Trajan.

Mais il ne fut pas long-temps à fe dégoûter de fa profeffion, puifqu'il exerça fucceffivement chés le Roy les Charges de Maître d'Hôtel &de Lecteur ordinaire de fa Chambre ; il ne compofa même plus d'ouvrage de Médecine, dès qu'il fe fut une fois fixé à Paris, & on ne l'y vit plus occupé que des Belles-Lettres.

Il fut reçû à l'Academie Françoife en 1655. à la place de Triftan l'Hermite.

,

L'oubli où il est tombé depuis fa mort, auffi-bien que fes Ouvrages fait que nous ignorons la plupart des particularités de fa vie.

Il mourut le 4. Juin 1663. Chapelain dans fa Lifte de quelques Gens de Lettres François vivans en 1662. parle ainfi de lui. Il écrit avec Tome XIX.

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NARDIE- 30.

RE.

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H. J. DE » facilité & affés de pureté, en Vers LA MES. & en Profe, moins foible en François qu'en Latin. Son stile eft mou . » & étendu, & dans fes longues expreffions fe délaïe & fe perd ce » qu'il y pourroit avoir de raisonna>> ble. Quand il fe veut élever, il dégenere en obfcurité, & ne fait paroître que de beaux mots qui ne » font que fonner, & ne fignifient rien. Sa paraphrafe, plûtôt que fa » traduction du Panegyrique de Pline, » & fa Poëtique le font paroître dépourvû de jugement, auffi-bien » que les pieces de fon invention qui font le principal du Volume de Vers qu'il a publié. Son Traité » des efprits naturels, & fa Paraphra» fe de quelques Epigrammes de l'Anthologie ne font pas méprifables ; & s'il » n'avoit fait voir que cela, il en fe>> roit plus eftimé. Enfin ce n'eft pas « un homme dont on puiffe rien fai»re, ni fur qui on puiffe appuyer » aucun deffein où il faille jouer tant » foit peu de cervelle.

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Le jugement que M. l'Abbé d'Olivet porte de la Mefnardiere, s'accorde fort bien avec celui de Chape

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lain. Car il avoue qu'on voit dans fes H. J. DE Ouvrages plus d'imagination que de LA MESjugement; une attention bien plus nardiegrande à étaler de belles paroles, RE. qu'à employer des penfées folides

& une continuelle envie de fe faire' admirer plûtôt que d'inftruire.. Catalogue de fes Ouvrages.

1. Traité de la Mélancolie; fçavoir fielle eft la caufe des effets que l'on re-. marque dans les Poffedées de Loudun. La Fleche 1635. in-8°.

2. Raifonnement fur la nature des efprits, qui fervent au fentiment. Paris 1638. in-12.

3. Panegyrique de Trajan par Pline fecond, traduit par H. J. de la Mefnardiere. Paris 1638. in-4°. Le traducteur fans aucun refpect pour le ftile concis de fon Original, a donné ici moins une traduction qu'une paraphrafe des plus libres.

4. La Poëtique. Paris 1640. in-4°. Cet Ouvrage, quoiqu'affés gros, n'eft cependant que l'ébauche d'un autre plus confiderable. La mort du Cardinal de Richelieu, qui l'avoit engagé à ce travail, arrivée deux ans après la publication de ce Volume, fut

H. J. DE apparemment la caufe qui l'empêLA MES-cha de l'achever. Il s'étoit propofé NARDIE- d'abord d'embraffer toutes les parties

RE.

de l'Art Poëtique ; mais il n'a exécuté que ce qui regarde la Tragedie & l'Elégie. Il donne là-deffus des préceptes & des exemples. Les préceptes font empruntés des anciens, & il les expofe, non pas avec une brieveté didactique, mais fouvent avec un fafte oratoire; pour les exemples, il les tire quelquefois de fon propre fond. Mais il n'étoit pas affés bon Poëte, pour pouvoir fervir de Modéle.

5.Le Caractere Elegiaque. Paris 1640. in-4°. C'est une fuite de la Poëtique. 6. La Pucelle d'Orleans, Tragedie. Paris 1642. in-4°. L'Auteur de cette piece n'eft point nommé ; mais Samuel Chapuzeau dans fon Theatre François. p. 116. la donne à la Mefnardiere; cependant Paul Boyer dans fa Bibliotheque universelle p. 167. l'attribue à Benferade.

7. Alinde, Tragedie. Paris 1643. in-4°. Cette Tragedie n'a point réüffi. 8. Lettres de Pline le Conful traduites en François. Paris 1643. in-12.

On ne voit ici la traduction

que des H. J. DE

trois premiers Livres. La Mefnardic- LA MESre y tombant dans une extrêmité op- NARDIEpofée à celle qu'on condamne dans RE. fa verfion du Panegyrique de Trajan, a traduit fervilement ces Lettres, & par la torture où il s'eft mis pour les rendre mot à mot, il n'y a laiffé prefque rien de cette facilité, qui fait le merite du style Epiftolaire.

9. Les Poëfies de Jules de la Mefnardiere, Maître d'Hôtel ordinaire de Sa Majefté. Paris 1656. in-fol. Ces Poëfies font fort peu de chofe ; les imitations de l'Anthologie en font partie. Dans l'expofé du Privilege, l'Auteur dit que fes Compofitions Latines tant Profe que Vers, ayant été bien reçues du public, il defiroit en donner une nouvelle édition. Je ne fçai quand elles ont été imprimées ; on voit feulement quelques-uns de fest Vers Latins dans des Recueils de fon temps.

10. Lettre du Sieur du Rivage, contenant quelques obfervations fur le Poëme Epique, & fur le Poëme de la Pucelle. Paris 1655. in-4°. pp. 65. La Mefnardiere s'eft caché ici fous le nom de du Rivage

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