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APPLICABLE

A TOUS LES OBJETS

DE L'ESPRIT ET DE LA RAISON.

OUVRAGE

EN REFLEXIONS DÉTACHÉES.

Par feu M. l'Abbé TERRAS SON de
l'Académie Françoife, & affocié à celles
des Sciences de Paris & de Berlin.

Précédé des REFLEXIONS DE M. D'AL8MBERT
de l'Académie des Sciences; d'une LETTRE DE
M. DE MONCRIF de l'Académie Françoife; &
d'une autre Lettre de M. ***, fur la Perfonne
& les Ouvrages de l'Auteur.

A PARIS,

Chez PRAULT & Fils, à la defcente du Pont
Neuf, Quai de Conty, à la Charité,

M. DCC. LIV.

Avec Approbation & Privilége du Roy.

b

REFLEXIONS

DE M. D'ALEMBERT

DE L'ACADEMIE

DES SCIENCES;

Sur la Perfonne & les Ouvrages de M. l'Abbé Terrasson.

A plupart des Princes font

leur vie, qu'après leur mort. On peut dire aujourd'hui le contraire des gens de Lettres : tant qu'ils vivent on les critique ou on les oublie, felon qu'ils fe diftinguent ou qu'ils reftent confondus dans la foule; mais on les célébre tous, dès qu'ils ne font plus. Cette multiplicité d'Eloges funébres hiftoriques eft cenfurée par quelques perfonnes. Si on les en croit

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ceux qui par leurs lumieres & leurs talens ont éclairé leurs contemporains, & honoré leur Patrie, font les feuls dignes de nos hommages: mais à quoi bon, difent-ils, tranfmettre à la pofterité des noms inconnus à leur propre fiécle, & leur accorder folennellement une place dans les faftes Litteraires où l'on ne penfera jamais à les chercher? Quelque exagérés que me paroiffent ces reproches, j'avoue que l'ufage dont on fe plaint a fes abus, (& quel ufage n'a pas les fiens?) mais je foutiens qu'ils font bien legers en comparaison de fes avantages. Si les anciens qui élevoient des Statues aux grands Hommes, avoient eu le même foin que nous de célébrer les Sçavans; nous aurions, il eft vrai, quelques Mémoires inutiles, mais nous ferions plus inftruits fur le progrès des Sciences & des

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