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tribuent pas peu à les y rerenir & à les empécher d'en fortir, puifqu'il eft certain que les tentes fe gonflent dans les playes, & qu'ainfi occupant toutes les ouvertures elles y retiennent les matieres qui s'y fermentent & qui ne pouvant plus étre contenues dans le petit efpace de la playe, fe dégorgent fur les parties voisines, fe gliffent entre les interftices des muscles, & entraînent avec elles ces corps étrangers qui s'y corrompent, s'y pourriffent, infectent la playe, & y caulent des mortifications ou des abfcés d'une très difficile cure.

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Je dirai donc, pour finir ce Chapitre, que les tentes entretenues dans les playes, en intention de faciliter la fortie des corps étrangers, font tout-àfait inutiles, & qu'elles fervent plûtôt à les y retenir, qu'à leur procurer une falutaire iffue. Que fi par hazard les playes fe réuniffent, comme il arrive quelquefois, & qu'il foit refté au dedans quelque chofe qui ne fe prefente pas à l'orifice de la playe, il formera un abfcés en quelque lieu favorable que la nature indiquera, qui par le moyen d'une fimple ouverture donnera paffage. tout ce qui eft pernicieux & inutile. Quand aux balles de plomb qui n'ont

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pû être tirées dans les premiers panfemens, leur fejour dans les membres ne peut pas porter un notable préjudice, puifqu'elles fimbolifent avec nôtre nature, qu'à la fuite des tems fe glisant par leur pefanteur entre les interftices des muscles, elles fe prefentent fouyent fous la peau & fe tirent fans peine & fans avoir caufé aucun danger, parce qu'étant d'une fubftance tres compac te & neanmoins prefque fans reffort & fans roideur, il ne s'en détache point de corpufcules qui aillent troubler la fermentation naturelle des humeurs, & elles laiffent aux parties le tems de s'écarter ou de s'étendre peu à peu pour leur permettre de paffer. La plupart des Chirurgiens font perfuadez de cette verité, & ils ne doivent pas le hater de tirer celles qui font dans les articles, ou en risque de tomber dans quelque cavité, comme du crane, du thorax ou du bas ventre, de peur qu'elles ne fe perdent fans reffource & qu'elles n'offenfent les parties en les tenant dé... ... · rangées.

CHAPITRE V

Réponse à la quatrième Intention par bais. quelle on fe propofe de conferver nettes les chairs de la playe.

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&

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Es matieres purulentes & fanieufes, restent elles moins dans les playes,quoique les tentes s'en imbibent ?> Je voudrois bien qu'on me donnât une raison pour laquelle il fûr neceffaire. de retenir dans les playes un excrément » que la nature prend. tant de soin de chaffer,& qui ne peut par fon fejour que se corrompre, & qu'alterer & détruire le temperament des parties qui le-contiennent. Je crois donc qu'il eft bien plus faluraire de lui procurer un paflage libre, & de ne rien mettre dans les playes qui puiffe intercepter fon cours, que de le tetenir par des tentes, & l'obliger fouvent à fe frayer des routes nouvelles par la corrofion qu'il fait des parties qui fe rencontrent en fon chemin. D'ailleurs toute la matiere qui fuinte des extrémitez › coupées ne doit pas être regardée.com.. ne un pur excrément ; la portion liqui... de,acre, chargée defels, & qui fe répand

aifement au dehors,eft veritablement capable de bleffer les organes où elle refte: mais le plus doux & confiftant qui s'a-. maffe & qui s'attache aux parois inte rieures d'une plaie, fert à fomenter ; & à rafermir les filets qu'il couvre, & auf..... quels il cède à mesure qu'ils le régene. rent & qu'ils pouffent de dedans en dehors; ainfi les tentes empêchant la collection de ce pus louable, s'oppofent en même tems aux efforts les plus avantageux que peut faire d'habitude naturelle pour la réunion de ses parties.

Aprés avoir prouvé que les intentions qu'on a enës d'êtablir l'ufage des tentes,* font inutiles & mal imaginées, ou que› cet usage va contre ces intentions mêmes: essayons encore de chercher dans le chapitre fuivant de quoi toûtenir les droits de la nature oppreffée par les ten tes, & tâchons de l'en delivrer par des raifons fondées fur les loix de la circulation des humeurs, & de la ftructure des parties folides, en nous appu-yant auffi fur l'authorité des Medecins les plus calebres..

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CHAPITRE VI.

Confequences tirées des Chapitres & precedens.

Es Auteurs qui ont defini la nature,"

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Liont definie diverfement; elle eft prile fuivant Jules Alexandrin, pour le pere, le principe & la caufe efficiente des Eftres naturels : c'eft dans ce fens qu'on la confidere en Medecine comme la caufe de la fanté, & le Medecin des maladies, & que Vanhelinont la regar de en trois differens états; (çavoir quand elle eft debour, quand elle eft affile, & quand elle est tout-à-fait couchée,

Quoi qu'on puifle appliquer ces def criptions au fujet dont il eft queftion, pour donner une idée plus claire, plus intelligible, & qui puiffe mieux s'ap proprier aux maladies externes, de même qu'aux internes, je dirai que c'est le corps même, confideré comme un af femblage de toutes les parties dures, molles & liquides, & ordonné de mamiere que par les regles de la mécani que qu'elles gardent entr'elles, il fe maintient dans fon entier; l'on voit auffi

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