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que fes organes continuent d'exercer les diverses fonctions aufquelles ils fe trou.... vent propres par leur temperament & par leur premiere conftitution tour autant de tems que les caufes exterieures. des changemens n'ont point affés de violence pour alterer notablement fes difpofitions, chaque organe tendant de lui même à furmonter les obftacles qui fe prefentent contre la liberté de fes actions, & à reparer les parties quand elles font détruites, Selon cette idée de la nature, je la regarderai comme la`. premiere ouvriere de tout ce qui fait la fanté, perfuadé qu'ayant formé toutes chofes fuivant leurs effences & de la maniere qui leur convenoit d'avantage. pour la perfection du corps qu'elles compofe, elle n'épargne aucun foin ou pour les maintenir dans cette union ou pour les réunir, quand elles font dis vifées, ou enfin pour les rétablir dans leur premier état.

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En effet l'union eft fi importante pour le maintien de la fanté & pour la con fervation de la vie, que toutes les maladies ne proviennent que du peu de .. liaifon des parties, & du defordre des humeurs, qui fouvent font troublées par les chofes heterogenes, lesquelles

changent, corrompent & alterent la bonne temperature, & les qualités du bauine naturel qui eft en nous, & qu'onappelloit autre fois l'humide radical.

Ainfi il eft ailé de juger que comme dans les maladies externes, &-dans les folutions de continuité qui arriveut - aux parties dures & aux parties molles, lanature-fouffre par fes divifions, je veux dire qu'elle n'eft pas dans l'ordre qu'elle demande, elle tâche de tout fon pouvoir de réunir les parties divifées. Le Chirurg en comme fon fidele minis tre dans la guerifon des playes, doit employer tous les loins- pour contribuer

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au rétablissement de cette union fi neceffaire. Il doit pour cet effet non feulement la laiffer dans la liberté, & ne lui oppofer aucun obstacle, mis au contraire la delivrer de tout ce qui s'oppo fe à fon deffein. Il doit enfin être fon coadjuteur & fon imitateur, étudier fes inclinations, observer toutes fes demar ches, & la fuivre pas à pas pour la feconder dans les entreprises.

Les Medecins fuffifamment perfua. dez de cette verité tiennent au qu'on ne doit agir que par fes confeils, pienant garde de ne rien faire qui puiffe con tsarier fa volonté, lleft vray qu'en di

verfes rencontres où la nature ne peut agir fenle, il faut fuppléer à fon défaut, comme dans l'extraction de certains corps étrangers, dans l'extirpation des Sphacelles, dans l'ouverture des abfcés dans la reduction des os fracturez &:. luxés, & dans plufieurs choses semblables dureffort de la Chirurgie. Mais dans, la guerifon des playes pour peu qu'un Chirurgien étudie la nature,il connoîtra qu'elle eft opprimée par les tentes & parr les dilatans qui lui ôrent la liberté de fon action, &s'oppofent directement à fon deffein, qui eft la réunion.

FAB.D'AQUAP. dont on a parlé cy devant, dit que la nature ne guerit pas la playe tandis qu'il ya quelque chofe a dedans qu'elle ne peut pas garder: par là il tombe d'accord avec les mieux fenfez, que c'eft la nature qui guerit ; mais› au même tems il fait voir que låstente. eft un ennemi qui ne devient jamais do meftique qu'au dommage & à la deftruc tió de cette fage mere,&GALLIEN au 3. Livre de fa Methode, dit que ce ne font point les remedes qui agglutinent les playes, mais la nature.

Eftant donc convaincu de cette verité par experience, & m'étant appliqué connoître les intentions, les inclina

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tions & la voye que cette fage oeconome tient pour parvenir à la guerifon des playes, j'ai reniarqué que les tentes y fervent d'obftacle, & qu'elles lui font toutà-fait contraires. Ne voit on pas tous les jours qu'elle ne peut rien foufftir d'étranger chez elle: quels efforts ne faitelle point pour fe delivrer des tentes & des tampons dont on larde & on farcit ordinairement les playes? quand mêmes les tentes ne feroient pas douloreufes comme on le veut fuppofer, n'eft-ce pas un corps etranger qu'elle a peine â fouffrit: quelques petites & molles qu'elles foient, elles compriment toûjours quelques vaiffeaux, puifque tout nôtre corps n'en eft qu'un tiffa.

Elles interrompent plus ou moins felon leur groffeur & leur dureté, le cours & l'ordre de la circulation dans l'éten-. due de la playe; elles font fortir par force la plus fubtile partie du fang ou des autres liqueurs contenues dans les vaiffeaux qu'elles compriment, laquelle ne manque pas de fe convertir en un pus infect, qui n'ayant pas eut le tems de fe préparer, devient un ferment qui étant retenu, s'échauffe, fe corromp, & altere par ce moyen les parties voifines & selles qui le contiennent fou

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vent même il communique fa mauvaise qualité aux principes de la maffe dn Lang par les vapeurs qui s'en exhalent, & qui s'infinuent dans les veines par les racines & par les pores de ces vaiffeaux, dans lefquels cette fanie fuivant toûjours la route de la circulation, communique une entiere corruption à la maffe du fang, & caufe des fievres qui n'abandonnent le blesse qu'à la mort, à moins que la nature par quelque mouvement critique & falutaite ne fe décharge de ces impuretés..

AMBROISE PARE dans fon neuviéme Livre, traitant des playes, chapitre 5. défend les tentes, mais il n'en dit que deux mots, appuyé fur l'autorité de GALIEN, lequel dit au chapitre 4. de fa Methode, que toute playe: fimples ou avec cavité, demande qu'il n'y ait rien entre les bords, qui puiffe empêcher la réunion. Le même PARE' dans l'onziéme Livre, chapitres. confeille de fe fervir de tentes longues & groffes dans le commencement, & enfuite, de les faire plus courtes & plus menues, & pour lors il ne défend plus de s'en fervir. Dans le même Livre, chapitre 15. il foutient le parti des tentes, en voulant

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