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font renferméz, & qu'il eft chargé de quantité d'humeuts, à raifon des glandes dont il eft fort garny, ce qui devoit y donner occafion à toutes fortes de dépôts, d'abfcés,, de fluxions &c..

On ne peut pas nier d'ailleurs qu'il n'y a point de region, ni de membre dans toute l'étendue du corps, qui par rapport à fa groffeur & à fa longneur, contienne un plus grand nombre de vaiffeaux fanguins.

Enfin je ne connois aucun endroit au corps qui eût plus besoin de tentes que le col, dans les playes qui lui arrivent, s'il étoit vray qu'elles empêchaffent les Aluxions, les dépôts, les abfcées, les filtules &c.

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Qu'ont donc fait les autres parties où beaucoup moins d'accidens font à craindre, pour , pour n'être point traitées avec la même douceur & auffi peu d'embarras Faloit-il que la Nature leur don? nât à chacune un cefophage & une trachée artere, pour obliger les Chirur giens à les délivrer de la tyrannie des.

rentes ?

fond & fepare, une nouvelle chair germe deffous fans contrainte, & recouvre les vaiffeaux endommagez; ce qui. ne fe peut elperer quand les tentes come priment l'efcarre.

La diete ne doit pas être obmife, & fi malgré toutes les prévoyances, il furvient quelques fymptômes de mauvais> augure, il faut degorger la partie par plufieurs fcarifications,pour donner iffuë. au fang extravafé, & pour empêcher fon fejour & la fermentation; mais comme la plupart de ces accidents font ici plus ou moins à apprehender felon la gran-deur de la contufion, je fais tous mess efforts pour la refoudre au plûtôt, & rendre aux humeurs leur premier mouvement; car fuivant la definition que nous ⚫ avons donnée de la contufion dans nôtre premiere parite, c'eft un derangement & un écrafement des fibres & des tuyaux qui changent la regularité & la fituation des pores, mais elle eft fouvent accompagnée d'un épanchement de fang dans les intervalles des fibres & des vaiffeaux: qui en étant refferrez, fufpendent le cours du liquide qu'ils renferment & interrompent le mouvement des efprits. Les malades font fujets à beaucoup plus d'inconveniens dans de telles occafions

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c'est pourquoi fans attendre l'effet des refolutifs, j'ai recours aux fcarifications, car la mortification furvient fouvent bien vite; mais comme toutes ces con. tufions ne vont pas jufqu'à ce degré de corruption, il y faut quelquefois employer les refolutifs..

Nous avons vû d'affez bons effets de l'embrocation fort chaude d'huile rofat,. d'un peu d'huile de therebenthine, & d'efprit de vin pour commencer à refou-dre; relâcher le cuir & difpofer la partie à recevoir enfuite l'impreffion des emplâtres, comme le tripharmaque de Joubert, le diapalme diffout, ainfi que nous l'avons marqué, la fiente de vache fraîche fricaffée à fec, & tout ce qui abonde en fels volatils, comme les excrements des animaux; la racine de brione infusée dans l'efprit de vin y eft aufsr trés propre.

Les cataplâmes refolutifs conviennent quelquefois, pourvû qu'ils ne foient pas trop emplaftiques, & quand malgré nos foins la gangraine y fuccede, nous re courons aux remedes dont il eft parlé dans le chapitre de la gangraine. Mais cette pourriture n'eft jamais farvenuë aux playes que nous avons panfées en premier appareil & je puis affurer que

les playes fimples d'arme a feu pansées. dans cet Hôpital comme de fimples excoriations ont toutes été gueries avec une promptitude incroyable nous fai fons neanmoins toutes les diverfions re quifes; on verra dans les cures les remedes dont nous nous fommes fervi..

CHAPITRE IX.

Des Brûlures..

Es accidents caufez

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la poudre, Lo as didome Cafez pat ample ma

tiele à difcourir fur les brûlures; mais j'ai refolu de n'en dire que deux mots pour marquer feulement les remedes dont je me fers d'ordinaire dans leur traitement.

Du fuif de chandele fondu avec de l'huile de noix jufques à consistence d'óguent, peut fatisfaire à toutes les in tentions qu'on fe propofe fur ce fujer: je n'en ai point trouvé de plus falutai re & de plus facile, il termine l'empyême & guerit generalement toutes les efpeces de brûlures en fort peu de temsi enfin c'eft celui dont nous nous fervons

d'André de la Croix. Aprés lui avoir `fait prendre un bouillon, il fut mis en chaife & transporté dans fon nouvel azyle pour y être plus commodement: il perdit feulement un peu de fang pendant le chemin, quoique plufieurs euffent crû qu'il n'arriveroit pas en vie..

Il repofa un peu la nuit, & le matin, qui étoit la fin de fon fecond jour, je le trouvai ayant toûjours une fiévre gaillarde, fa playe fans humidité & non fanglante, la plevre réunie, un peu de fentiment de pefanteur, & la refpira tion mediocrement engagée, la playe ne fut panfée qu'avec un petit dilatant attaché par précaution à un fil affez long, & le refte de l'appareil comme auparas vant; je le fis faigner du bras, & j'augmentayla dofe des dieuretiques avec le firop de capillaire, & je prefcrivis une émulfion pour le foir avec deux grainş de laudanum.

Toutes ces chofes eurent un fi bon fuccez que le lendemain qui étoit la fin de fon troifiéme jour je trouvay la fiévrę diminuée, la refpiration plus libre, & peu ou point de pefanteur, il urina la nuit fi copieulement qu'on pouvoit mettre cette évacuation au nombre des grifes, & cracha plufieurs matieres fan guinolentes ; la playe fut trouvée en fort

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