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toient interieurement l'ouverture des obftructions, pendant qu'exterieurement on appliquoit les onguents les plus propres pour appaifer la douleur & pour re foudre les matieres purulentes, & dans lefquels javois fait ajouter un peu de camphre, avec des jaunes d'oeufs mê lez enfemble:le tout enfin le termina par des fuppurations épouvantables, & ils. en furent quittes pour changer de comme les feipens.

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CHAPITRE X.

Des Ulceres.

EX Tmuller veut que la caufe des ulce res depende d'un acide, par lequel l'aliment prochain qui se distribue à la. partie, eft corrompu, & perdant fa nature onctueufe & balfamique, s'aigrit & devient entierement contraire à la partie qu'il devoit nourrir, ce qui augmente. confiderablement le levain acide & fon. activité.

Par cette definition, un remede to pique bien approprié au genre de la maladie, & qui ab orbe les acides, & repare la nature balfamique du fuc nour

que

ricier, fuffic pour reparer entierement ces fortes de maux. Il m'eft arrivé plufieurs fois d'avoir gueri de cette manie re beaucoup de ces pauvres affligez, fans avoir eu recours aux remedes generaux; mais pour ne rien changer dans l'ordre des panfements, je dirai premierement les ulceres font trés-communs dans les Hôpitaux d'armée; le mauvais regi me des foldats, leurs defordres, leurs fatigues & leurs faletés ne font que trop fuffians pour leur en caufer de trés-re belles & d'une curation difficile: fecondement nous avons fuivi dans un Hôpital une regle qui a gueri en peu de tems un grand nombre d'ulceres; car aprés avoir fait preceder les remedes generaux, & ordonné quelques legeres diverfions, j'employois la decoction de feuilles de noyer avec un peu de fucre, dans laquelle je trempois de plumaceaux que j'appliquois mediocrement chauds, paffant fouvent trois jours fans lever cet appareil.

Je fçai que plufieurs perfonnes en France ont fait un grand fecret de cette compofition, mais j'aurois crû pecher contre la charité, fi je n'avois publié fes bonnes qualités, & la maniere de faire.

J'ai éprouvé en mille rencontres que c'eft un puiffant mondificatif & incarnatif; il mortifie & abforbe les acides, refifte à la pourriture, arrête les abondantes fuppurations & confume les humidités qui fervent d'obftacles à la réunion; enfin il a des vertus qui furpaffent l'imagination, & fon effet eft beaucoup plus prompt que celui de tous les onguents & cerats dont les Pharmacies font plei nes, & dont on fe fert ordinairement dans la curation des ulceres, quoique fouvent fans fruit. Je dirai cependant que dans les lieux où je l'ai mis en usage; tous les ulceres qui paffoient auparavant pour incurables ont été terminez en fort peu de tems.

Quoique je me ferve rarement d'injections, j'ai neanmoins été quelquefois obligé d'ufer de ce remede, dont j'ai tiré plus d'utilité que de tous ceux qui font en ufage dans la pratique, & notamment dans les ulcères caverneux & profonds, auffi bien que dans les grands abfcés des parties charnues, où il y avoit une infigne pourrirure, & quelquefois une cavité confiderable.

Le baume de l'Ecriture, dont nous avons parlé, qui n'eft que l'huile & le vin bouillis en égale quantité jusqu'à la

confomption du vin, eft pareillement trés falutaire pour les ulceres j'en ai gueri un grand nombre avec ce feul remede.

Divers Auteurs nous ont laiffé une grande quantité de remedes affez connus, & dont la plupart font en ufage dans plufieurs Hopitaux: c'eft pourquoi je n'en ferai ici nulle mention, n'ayant d'autre deffein que d'expofer ma prati

que.

Pour ce qui regarde l'ordre des panfements au fujet des ulceres, on peut croire, parce que j'ai dit des playes que je les panfe trés-rarement; car, fi fuivant l'opinion d'Etmuller, ils proviennent d'un acide, il faut empêcher que l'acide de l'air n'augmente les concretions, parce qu'en s'attachant par pointes dans les ulceres, il en fomente la caufe, les rend putrides, fanieux, & quelquefois incurables.

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Ce n'eft pas fans raifon que Galien ordonne de ne panfer les ulceres Je que trois en trois jours, & je crois qu'il fe roit avantageux de le faire encore plus rarement, fi quelque caufe urgente n'en empêchoit, comme la faifon, la cacochymie, ou d'autres mauvaises difpof tions du corps.

Il eft bon d'oblerver que dans le traitement des ulceres les medicamens trop pourrillants font d'un pernicieux effet; les matieres n'y abondent que trop, il faut les moderer & les abforber. Si l'on veut procurer une parfaite guerifona l'ufage des topiques quand ils font bien choifis, fait fouvent en ce cas, ce que les diverfions & les remedes internes n'ont pû operer, & ils font en affez grand nombre. Il depend feulement de la prudence & de la capacité de celui qui les employe, de s'en fervir à propos, car on ne peut efperer ni des uns ni des autres, de falutaires effets qu'à propor tion de la jufte application qu'on en fçait

faire.

L'Apoftolorum mêlé avec l'Egyptiac ne doit pas être méprifé, il confume toutes les chairs pourries & fuperfluës, je m'en fuis fouvent fervi avant que d'ufer de nôtre lotion.

L'eau phagedenique,ou eau de chaux avec le fel de aturne, ou le fel armoniac & l'eau celefte nous ont pareillement été utiles; car quand un remede manque, comme il arive quelquefois, il en faut tenter un autre.

Jai eu depuis peu d'années un exemple remarquable du bon effet de norte.

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