l'étendue de la partie enflée de la veine, faifant tenir ce remede par une espece de goutiere qu'on attache à la partie.

Remedes pour les Luxations.

Quand la partie a efté remife d'une Luxation confiderable, & qu'il refte une enflure autour de l'article, on oin. dra cet endroit avec l'huile diftilée & rectifiée de tartre & d'os humains avec la corne de cerf ou la chaux vive; & pour raffermir le membre on humecte de tems en tems les linges, les bandes & les couffins, avec le vin où l'on en auramis décoction les feurs de de millepertuis, de camomille, de to marin & de ftecas arabique. Mais fi la luxation avoit esté faite par l'amas d'une humeur plâtreufe qui fe feroit fourée dans l'article il faudroit frotter la partie avec l'huile de petrole, ou le baume du Perou diffout dans un jaune d'œuf, ajoutant l'efprit de geniévre. Ou bien ufez de l'emplâtre de fuccin & de gomme elemi avec la cire & la refine: Ou l'emplâtre ftyptique de Crollius malaxé avec l'huile des Phi lofophes.

Lorfque la Luxation arrive par le

on ùftra

relâchement des ligamens pour l'interieur de preparations de affafras, d'efprit de fel armoniac, de l'or diaphoretique de Potier, &c. & pour l'exterieur, d'efprit & de liqueur de vers de terre, y ajoutant des aftringens moderez. Gu bien on appliquera l'emplâtre ftyptique de Crollius malaxé dans le petroleum, ou l'emplâtre de tacamahaca & de caranna avec l'huile distilée .de fuccin.

Remedes pour les Fractures.

S'il y avoit inflammation, il feroit neceflaire de la guerir avant que de toucher à la fracture; les parties de l'os étant remifes en leur place, on baffinera l'endroit malade avec l'efprit de vin, auquel on joindra le tiers d'esprit de vers de terre ; le miel temperé avec l'efprit de vin y convient auffi quand il y a contufion, de même que les octions d'huile de millepertuis & de vers de terre aiguilée par le moien de l'huile diftilée de terebenthine & de romarin; enfuite on appliquera un emplâtre fait des poudres de la racine de barbe de bouc, & de l'extrait d'ariftoloche ronde, preparée avec l'efprit de

jour; il fortoit par l'ouverture plus d'u ne chopine de matiere, fans ce qui s'écouloit dans l'intervalle d'un panfement à l'autre & qui pouvoit être de pareille quantité; c'eft pourquoi je voyois que mon bleffé perdoit les forces, & s'exte- nuoit infenfiblement.

qu

Je ne pûs accufer que la balle, com me caufe de tous ces accidents, parce elle étoit restée dans la partie, & que pre que toutes celles qui furent tirées des ble fures pendant cette campagne là étoient pleines de fublimé ou de verre & quelques unes de cuivre ou d'étain...

Je confultai M. Conte Chirurgien ordinaire de S. A. R. lequel pour lors » étoit à Luferne, aprés s'être informé de l'ordre de la curation & des fymptomes il crût qu'une purgation pourroit tarir ces humidités, & elle fut ordonnée.

J'avois une fi grande envie de guerir ce malade, que je m'en étois fait un point d'honneur: il fembloit que le Ciel me lavoit refervé pour me deffiller les yeux, & pour foulager par l'experience que je fis fur lui, un grand nombre d'au tres bleflez.

La Medecine caufa un tel defordre à la partie offenfée, que je penfay qu'elle

mûr far l endroit de la felure, afin d'en ôter la carie en rependant de la poudre d'euphorbe, ou bien y degoutant de T'huile diftilée de gerofles. Quand on n'aprehende pas qu'il fe fepare quelque elquille de l'os decouvert, on joint au plûtôt les bords de la cavité par le moyen de la colle.

Au refte on procurera la generation d'un bon cal aux os fracturez ou felez, en faisant prendre au malade des vulneraires internes, tels que font l'aigremoine, la grande confouae, le geranium, la fabine, à quoi on ajoutera toûjours le romarin ainfi que la pierre ofteocolle, prife à la quantité d'une dragme à jeun dans le vin ou dans la decoction de vinca pervinca. Le fuc de primevere ptis avec le fuc ou la poudre de racine d'aigremoine, auffi bien que la plupart des alimens vifqueux y conviennent..

Autrement, faites ufer tous les jours à jeun de deux dragmes de la poudre fuivante dans un bouillon à la viande : prenez une once de pierre ofteocolle bien preparée, canelle chofie trois dragmes, & deux onces de fucre, pulverisez le tout & le mêlez. Durant l'ufage de ce remede, on oindra la partie avec ce li

qui. vinrent, defefpererent de fa gueri fon, & me dirent qu'inutilement je me fatiguois l'efprit pour le guerir, comme fi ma reputation avoit efté renfermée dans la cuiffe de ce bleffé.

Toutes fortes de voyes aiant efté tentées fans aucun fruit, je m'obftinay à en chercher une de mon chef, auffi bien mon bleffé étoit-il defefperé.

J'avois, comme je l'ai deja dit, entretenu dans la playe une petite tente de la longueur de deux travers de doigt & fort molette; je refolus de l'ôter tout à fait, & de panfer mon homme avec un fimple plumaceau, un emplâtre & un bandage contentif.

Cela donna l'alarme au pauvre mo ribond, & j'eus affez de peine d'obtenir de lui, le pouvoir qui devoit m'appar tenir, & qu'il m'avoit cy devant fi librement accordé.

Ce ne fut pas fans furprife que je trouvai le foir mon bleffé en bien meilleur état, les matieres ne fortoient pas fi copieufement, il dormit beaucoup mieux la nuit qu'il n'avoit fait depuis la bleffure, & je m'apperçus le lendemain matin qu'il y avoit encore de l'amendement; le foir les matieres commencerent à prendre une bonne con