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qui s'arrête à des chofes palpables fait fouvent mieux difcerner le vrai du faux, que toutes les speculations de l'école.

Quoique j'aye propofé de ban-nir les tentes de toutes fortes de playes, & que j'aye regardé cet expedient comme le remede le plus univerfel que je fçuffe avoir été employé pour ces maux,la raifon naturelle que tout ce qui empêche ou qui detourne le cours ordinaire de quelque liqueur dans le corps,produit immancablement un épanchement ou un embarras & que tout ce qui irrite & qui eaufe de la douleur,eft neceffairemét fuivi d'une inflammation ou d'une alteration plus ou moins grande felon la delicateffe & la fenfibilité des fujets; & que ces accidents font infeparables de l'ufage des tentes, ainfi que je le prouve fuffifamment dans ce livre:cependant on ne nie pas qu'il ne fe puif fe trouver quelque medicament

encore plus general qui convienne aux playes de quelque nature qu'elles foient: il faudroit feulement pour cela qu'il fut capable de s'oppofer à l'extravafion fans faire d'obftructions, de maniere que les humeurs puffent circuler aifement dans les vaiffeaux qui refteroient, & que les fibres d'autour de l'ulcere s'entretinffent dans la vigueur & dans la direction que la complexion naturelle des parties fluides & folides tend à leur donner pour reparer ou pour fortifier celles qui ont été détruites ou affoiblies.

M. Albert Medecin Anglois, paroit perfuadé dans fon traité de l'or potable, qu'il fe peut compofer une Medecine univerfelle pour gue rir generalement toutes les maladies, & avec laquelle on purgera, on fera vomir & fuer, on appaifera les douleurs, on procurera lefomeil, & on operera plufieurs autres bons effets qui contribue

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ront à l'entier rerabliffement des

malades.

Cette opinion qui a été foûtenue parRaimond Lulle & par quelques autres hermetiques, me femble d'autant plus probable, que je me fers d'un même remede pour plufieurs maux differents, ayant gueri par fon moyen beaucoup de veroles, d'écrouelles,de fquiries, des dartres vives, de vieilles galles,des cancers naiffans, des gouttes: des vieux ulceres, & de femblables maux rebelles à tout autre medicament parce qu'ils proviennent tous de coagulation & d'obftruction, & que le remede dont je parle eft un des plus puiifans diffolvans qu'on puiffe trouver.

Mais en attendant que de plus profondes recherches ayent decouvert ce moyen univerfel,s'left poffible de reparer toutes fortes de dereglemens qui peuvent furvenir dans nos corps, nous devons nous fervir des medicaments dont la

Providence nous a

bien voulu gra

tifier,& dont on trouvera dans une perite Pharmacie mise à la fin de ce traité, les compofitions qui m'ont paru les plus efficaces contre les maux qui font le fujet le plus ordinaire de la Chirurgie. J'ai fait cette addition dans l'esperance qu'avec le fecours de ces differens remedes, & de quelques. autres que j'ai marqué en divers endroits de ce livre, l'on réüffira mieux qu'on n'a encore fait dans le panfement des maladies, pourque l'on s'y conduife fuivant les preceptes de pratiques propofez dans cet ouvrage, ou j'ai auffi inferé de nouveau,plufieurs confiderations phyfiologiques pour appuyer mes premiers raisonnemens, & pour montrer que ma methode s'accorde avec la theorie la plus exacte.

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