Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Au commencement de l'année suivante, la perte que l'Académie fit de M. le Chancelier Seguier', la mit

[ocr errors]

en 1673, l'abbé Melun de

quence en 1671, Mlle de Scudéry;
Maupertuis; en 1675 et 1677, M. Le Tourneux;

M. Savary;

-

en 1679; en 1681 et 1683, M. de Tourreil; en 1685, M.... -en 1687, Fontenelle; - en 1689, l'abbé Raguenet;- en 1691, M. de Clerville; -en 1693, M. Philibert; -en 1697, 1699 et 1701, M. Mongin.

- en 1695, M. Brunel ;

2o Pour la poésie : en 1671, 1677, 1683 et 1685, La Monnoie; en 1675, l'abbé Genest; -en 1679, l'abbé Juliard du Jarry; en 1681 et en 1683 (avec La Monnoie), M. du Perrier; en 1687, Mlle Deshoulières; en 1689, l'abbé Maumenet;-en 1691, 1693 et 1697, Mlle Bernard; en 1695, M. de La Granche, avocat en Parlement, très-vanté dans l'ouvrage de Vertron cité plus haut, p. 5; en 1692, M. de Clerville. 1 Il mourut le 28 janvier 1672. (0.)

[ocr errors]

-L'Oraison funèbre du chancelier fut prononcée, au nom de l'Académie française, d'abord en l'église des Carmes du SaintSacrement des Billettes, par l'abbé de La Chambre, curé de Saint-Barthélemy, puis, à l'hôtel Séguier, en présence de la Compagnie, par l'abbé Tallemant le Jeune. Segrais, dans ses Mémoires-Anecdotes (Œuvres, 1755, t. 11), nous fournit quelques particularités : « M. Chapelain évitoit tant qu'il pouvoit d'être choisi pour Directeur de l'Académie françoise, par la crainte qu'il avoit que quelqu'un de la Compagnie ne mourût pendant le cours de sa charge, et qu'il ne lui en coutât vingt livres pour les frais du service dans l'église des Billettes. Cependant nous eûmes l'adresse de le faire Directeur dans le temps de la maladie de M. le Chancelier Séguier, notre Protecteur, dont il mourut. Vers la fin de ses trois mois, sachant que l'Académie continuoit souvent ses Directeurs, il eut grand soin de demander qu'on procédât à lui donner un successeur. On remit la délibération pour quelques jours, en attendant qu'il y eût un plus grand nombre d'Académiciens. M. le Chancelier étant mort dans cet intervalle, M. Chapelain étoit inconsolable: « Me voilà, disoit-il, ruiné. Mon bien n'y suffira pas; je me consolerois si c'étoit un simple Académicien; mais c'est le Protecteur de l'Académie; cette dépense va me réduire à l'au

dans la nécessité de songer à un nouveau Protecteur. Elle avoit eu déjà plusieurs occasions de paroître devant le Roi, et d'éprouver ses bontés. Ainsi, sans avoir égard à la timidité de quelques Académiciens, qui doutoient que le Roi voulût agréer le titre de Protecteur, après que deux de ses sujets l'avoient porté si longtemps, il fut arrêté que la proposition lui en seroit faite par M. de Harlay, archevêque de Paris, Académicien luimême, et l'homme de France né avec le plus de talent pour la parole '.

On persuada sans peine à un prince qui aimoit passionnément la gloire, et qui faisoit tous les jours de si grandes choses pour la mériter, qu'il avoit un intérêt personnel à protéger l'Académie.

J'ai appris de M. Huet, qui étoit alors le précepteur de M. le Dauphin, que la Compagnie étant allée remercier le Roi de ce qu'il daignoit s'en déclarer le Protec

mône.-M. Patru, qui étoit présent : « M. le cardinal de Richelieu, dit-il, valoit bien M. le Chancelier. J'étois Directeur quand il mourut, et je fis faire son service tout seul à mes dépens; mais il ne m'en coûta que deux pistoles de plus, et le service fut trèshonorable.» M. Chapelain, qui ne prétendoit pas qu'il lui en coûtât une si grande somme, représenta si bien que cela ne suffisoit pas, et qu'il n'étoit pas assez riche pour supporter ces dépenses, qu'il obtint que chacun de la Compagnie y contribueroit; de sorte que les uns donnèrent un écu d'or et d'autres un écu, chacun à sa fantaisie, et par là il n'y contribua que ce qu'il voulut, et peut-être y gagna-t-il encore.» (pp. 150-151.)

1 On trouve dans le Recueil des Harangues Académiques (1698, in-4°, p. 202), un « Compliment fait en 1672 par M. Charpentier, au nom de l'Académie, à monseigneur l'Archevêque de Paris,après que le Roi s'en fut déclaré Protecteur. »

teur, Sa Majesté voulut que M. le Dauphin fùt témoin de ce qui se passeroit dans une occasion si honorable aux lettres; que M. de Harlay, chargé de parler au nom de tous, mît dans un grand jour l'utilité de cet établissement, qui avoit produit, en moins de quarante ans, plus d'écrivains célèbres en tous genres, que la France jusqu'alors n'en avoit eus depuis le commencement de la monarchie; qu'ensuite, par divers traits de notre histoire, il avoit représenté quels honneurs les gens de lettres avoient toujours reçus des plus grands princes, d'un Charlemagne, d'un saint Louis, qui ne les croyoient pas d'un moindre ornement dans un État, que ceux qui le défendent ou l'agrandissent par les armes; qu'après ce discours, le Roi paroissant en quelque façon ému, donna de très-grandes marques d'estime à la Compagnie, se fit nommer l'un après l'autre tous ceux des Académiciens dont le visage ne lui étoit pas connu, et dit en particulier à M. Colbert, qui étoit là dans son rang de simple Académicien : « Vous me ferez << savoir ce qu'il faudra que je fasse pour ces messieurs. » Peut-être M. Colbert, ce ministre si zélé pour les beauxarts, n'a-t-il jamais reçu d'ordre plus conforme à sa propre inclination.

Au reste, cette occasion n'est pas l'unique où M. de Harlay prit vivement les intérêts de l'Académie; car, pour dire ceci en passant, la Compagnie, lorsqu'elle alla complimenter le Roi sur la mort de madame la Dauphine', n'ayant pas été reçue selon l'usage, avec tous

1 Reg. de l'Acad. 12 mai 1690. (o.)—On trouve dans le Recueil des Harangues académiques deux discours prononcés par l'abbé

les honneurs rendus aux Cours supérieures, il s'en plaignit directement au Roi; et afin de rendre plus sensible la faute de l'officier, il dit à Sa Majesté « que « François Ier, lorsqu'on lui présentoit pour la première « fois un homme de lettres, faisoit trois pas au-devant « de lui. »

Mais voyons par quelles faveurs le Roi signala d'abord sa protection. Ce qui pressoit le plus, c'étoit d'assigner un lieu où l'Académie pût régulièrement s'assembler1. Elle fut placée au Louvre même, dans l'appartement qu'on lui a toujours conservé depuis. Et comme ceux

de Lavau au nom de la Compagnie, à l'occasion de la mort de madame la Dauphine. L'un s'adresse au Roi, l'autre au Dauphin. (Pages 575-577.)

1 On trouve, dans le Recueil des Harangues académiques : 1o un << Compliment fait en mai 1672 à madame la Chancelière Seguier, par M. Perrault, lorsque l'Académie françoise quitta l'hôtel Seguier, où elle s'assembloit, pour tenir ses conférences au Louvre ; » 2o un « Compliment fait le 13 juin 1672 par M. Charpentier à M. Colbert sur ce qu'il avoit obtenu du Roi que l'Académie tînt ses séances au Louvre. » (Pages 204 et 203.) - A la fin de cette seconde Harangue, on lit : « M. Colbert donna une audience trèsfavorable à ce discours, et répondit fort obligeamment qu'il ne s'étonnoit pas si une des plus éloquentes Compagnies du royaume faisoit des compliments si éloquents, qu'il lui en étoit très-obligé, mais qu'il eût souhaité qu'elle l'eût traité avec moins de cérémonie et en qualité de confrère, sans l'appeler Monseigneur. »

L'Académie donna pour sujet du prix de poésie en 1673: « L'honneur que le Roi a fait à l'Académie françoise en acceptant la qualité de son Protecteur et lui donnant le logement au Louvre.>> Le Mercure galant parle de la concession d'une salle au Louvre, faite par le Roi à l'Académie, dans les nouvelles du 25 juin au 2 juillet 1672.-Voyez aux Pièces justif. les extraits des mémoires de Ch. Perrault, et une pièce latine de P. Daugières.

qui dans ce temps-là travailloient à l'histoire métallique du Roi, étoient tous de l'Académie françoise, ils n'oublièrent pas de faire entrer cet événement dans leur histoire, autant pour la gloire du Roi, que pour celle de leur Compagnie '.

Peu de temps après, le Roi chargea M. Colbert de faire un fonds pour les besoins que l'Académie peut avoir comme bois, bougies, journées de copistes 2; et Sa Ma

1 Voici l'explication que l'on trouve de cette Médaille, dans l'Histoire du Roi:

« Apollon tient sa lyre appuyée sur le trépied d'où sortoient ses oracles. Dans le fond paroît la principale face du Louvre. La ‹ Légende, APOLLO PALATINUS, signifie Apollon dans le Palais « d'Auguste, et fait allusion au Temple d'Apollon, bâti dans l'en<< ceinte du Palais de cet Empereur. L'Exergue, ACADEMIA « GALLICA INTRA REGIAM EXCEPTA. M. DC. LXXII. L'Aca«démie Françoise dans le Louvre. 1672. (o.) - La médaille ellemême, reproduite dans les éditions originales de l'abbé d'Olivet, porte 1673. Mais c'est une faute du graveur. Voici le texte qui accompagne la médaille, dans l'Histoire métallique : « Le Chancelier étant mort, tous les Académiciens, d'un commun consentement, résolurent de ne plus reconnoître d'autre Protecteur que le Roi même, et Sa Majesté ne dédaigna pas d'agréer leur résolution. Cette insigne faveur fut également utile et glorieuse à la Compagnie. Le Roi la combla aussitôt de ses grâces et ordonna qu'elle tiendroit désormais ses séances dans le Louvre où il lui donna un appartement magnifique, et tout ce qu'elle pouvoit désirer pour la commodité de ses assemblées. >>

2 On trouve, dans le Recueil des Harangues académiques, déjà cité, p. 222, un « Compliment fait le 16 janvier 1673 par M. Charpentier à M. Colbert, après qu'il eut fait savoir à la Compagnie que le Roi lui avoit donné l'ordre de faire un fonds tous les ans pour les menus besoins de l'Académie, comme bois, bougies, journées de copistes pour transcrire le Dictionnaire, même pour faire

« AnteriorContinuar »