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ce choix si glorieux y a été reçu 1. Je vous dirai donc, Monseigneur, que l'entretien s'étant facilement tourné sur cette matière, qui étoit du temps, le premier d'entre nous qui en ouvrit le discours n'eut pas plus tôt loué le Roi comme ne pouvant jeter les yeux sur aucun des siens qui lui pût rendre un meilleur compte d'une commission si importante, que tout le reste de l'assistance, qui étoit fort nombreuse, le renvia sur lui et vint au détail des rares qualités qui vous avoient fait préférer à tout autre. On eût dit en cette occasion que c'étoit autant de Conrarts et de Chapelains, tant ils portoient loin les louanges qui vous sont dues, et tant ils bénirent Sa Majesté d'avoir si sagement choisi, chacun y croyant avoir intérêt par l'amour que vous aviez pour les Muses, et par celui qu'elles avoient eu de votre naissance pour vous, s'osant promettre que la Compagnie vous auroit favorable auprès de votre jeune héros dans les rencontres. Les voyant si partiaux de votre vertu, je leur demandai permission de vous le faire savoir, ce que non-seulement ils m'accordèrent, mais encore ils m'en prièrent instamment, et de vous assurer de la passion respectueuse qu'ils ont toujours conservée pour vous. Si vous trouvez à propos de m'écrire quelque chose d'obligeant pour eux, sur une déclaration qui n'est pas désobligeante, vous achèverez de les acquérir, sans crainte de jamais les perdre. Au sortir, M. l'abbé Tallemant me mit entre les mains un madrigal pour vous, qui à l'air d'une plainte, quoiqu'il se soit fort loué des bontés que vous lui avez témoignées. >>>

Du même au même. 8 octobre 1668.- «Veuillez bien aussi dans votre billet trouver moyen de faire voir à l'Académie françoise que la manière dont elle a applaudi en corps au choix qui a été fait par Sa Majesté pour l'institution de Monseigneur le Dau

1 M. de Montauzier venait d'être nommé gouverneur du Dauphin. Nous reproduisons fidèlement le texte, sans le bien comprendre.

phin, dont je vous ai rendu un compte particulier dans ma précédente, vous a fort plu, et que vous vous en sentez leur obligé. »

Chapelain à M. de Héricourt, à Toulon.-« Je viens au principal article de votre lettre, qui regarde le dessein de votre Académie... Premièrement, à l'égard du corps de l'Académie françoise, je suis comme assuré qu'elle n'en traversera point l'institution par intérêt qu'elle y ait; au contraire, elle doit être bien aise qu'une vertueuse Compagnie, comme sera la vôtre, s'érige en cette qualité, non point ainsi qu'autel contre autel, mais avec rapport à elle, de laquelle prenant un de ses illustres pour Protecteur, ce sera une espèse de filiation et de dépendance, comme celle d'Arles en a usé. De cette sorte, vous ne devez craindre aucun trouble de ce côté-là, mais plutôt de tout espérer, d'autant plús que celle d'Arles, pour s'établir, ne me semble pas avoir eu besoin de son consentement, et que tout s'y est passé entre le Roi et le duc de Saint-Aignan seuls. La vôtre aurait besoin de M. le cardinal d'Estrées pour donner complément à l'affaire; mais, pour son absence, elle ne laissera pas de se pouvoir heureusement terminer, ayant M. Pellisson favorable auprès de Sa Majesté, [près] de laquelle j'apprends de vous qu'il en avoit déjà fait l'ouverture, qui n'avoit pas déplu; et comme c'est de la volonté du Roi uniquement que la chose dépend, qu'elle est glorieuse pour son règne et nullement onéreuse à l'Etat, je ne doute point qu'elle ne réussisse, pourvu que M. Pellisson, qui est fort bien auprès de Sa Majesté et chéri de toute la cour, continue chaudement ses offices. Outre le Roi, il pourra en entretenir M. Colbert, Académicien comme nous, et, l'en rendant capable, s'en faire appuyer dans la poursuite et dans l'obtention. Il est éternellement à la cour, et aura des facilités que, ni moi qui suis cloué à Paris, ni aucun [autre] n'auroit. Faites-le donc agir, comme il a commencé, par les voies que vous avez déjà prises, et je m'engage à lui en parler ardemment quand il viendra à Paris, et de concerter avec lui de quelle sorte nous devrons disposer l'Académie françoise à en recevoir la nouvelle en son temps. >>

Au même. 13 avril 1673. - « Voilà l'affaire de votre Académie en bon train, et les préparatifs pour son rétablissement ne sauroient être meilleurs. M. le cardinal d'Estrées, par sa lettre à M. Pellisson, en a jeté un très-bon fondement, et notre ami, sur ce pied-là, trouvera facilité à avancer et à la faire résoudre. Il est homme d'honneur, il y est volontairement engagé, et ses accès et son industrie ne sauroient que lui faire prendre de justes mesures pour y réussir. On en peut ainsi dormir en repos. Ce qui regarde mon ministère là-dessus est très-peu de chose, et ne demande pas beaucoup de reconnoissance lorsque je m'en serai acquitté. Quelque facile qu'il puisse être pourtant, j'y aurai la même application que s'il étoit douteux et difficile, et, en temps et lieu, pour l'intérêt qu'y peut prendre l'Académie françoise, nous agirons de concert, M. Pellisson et moi. »

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...

A M. Pellisson, maître des requêtes, à l'armée. Ce 15 juillet 1673. Je vous suis très-obligé de la copie de l'ode de M. l'abbé Genest, que j'ai trouvée très-belle et bien digne de l'applaudissement qu'elle a eu du Roi et de la cour lorsque vous l'y avez produite. Vous avez fait faveur à l'Académie de prendre ordre de Sa Majesté, ou du moins permission de la lui ènvoyer. Je ne manquerai pas dès aujourd'hui de l'y porter et de l'y faire lire et admirer, pour vous rendre demain1 compte des louanges qu'elle y aura reçues, comme de l'agrément que je suis assuré qu'elle m'ordonnera de vous témoigner de vos offices et de votre souvenir. >>

A M. de Héricourt, procureur du roi, etc., à Montauban. 9 septembre 1673. «M. de Bezons est de retour à Paris,

...

mais nous ne l'avons point encore vu à l'Académie2. »

1 Aucune lettre n'est adressée à Pellisson par Chapelain postérieurement à celle-ci.

Ainsi Chapelain assistoit encore aux séances de l'Académie en septembre 1673. La dernière lettre de son recueil, adressée

à Ottavio Ferrari, à Padoue, est datée du 22 octobre. Il mourut le 22 février 1674.

DES ŒUVRES LAISSÉES PAR LES ACADÉMICIENS

Morts avant l'année 1700'.

ABLANCOURT (Ferrot d').

Préface de l'Honnête Femme. Paris,
in-4, 1632.

Traité de la Bataille des Romains.
Paris, in-4, 1664.

Discours sur l'immortalité de
l'âme, et six Lettres à M. Patru
(dans les œuv. de Patru). 1681.

TRADUCTIONS.

L'Octavius de Minutius Félix. Paris, in-8, 1637.

Oraisons de Cicéron pour Quintius, pour la loi Manilia, pour Ligarius et pour Marcellus (dans le Recueil intitulé: Huit Oraisons de Cicéron). Paris, in-4, 1638.

Les Annales de Tacite. Paris, 2 vol. in-8, 1640, 1644. Les Guerres d'Alexandre, par Arrian. Paris, in-8, 1646. La Retraite des dix mille, de Xénophon. Paris, in-8, 1648. Les Commentaires de César. Paris, in-4, 1650.

L'Histoire de Tacite. Paris, in-8, 1654.

Lucien. Paris, 2 vol. in-4, 1654, 4655.

L'Histoire de Thucydide, continuée par Xénophon. Paris, infol., 1662.

Les Apophthegmes des Anciens et les Stratagèmes de Frontin. Paris, in-4, 1664.

La Description de l'Afrique, etc.

(trad. de l'espagnol de Marmol). Paris, 3 vol. in-4, 1667.

BALLESDENS.

Les Vies des très-illustres et trèssaintes Dames Vierges et Martyres de l'Église, etc. Paris, in-8, 1635.

Le Miroir des Pécheurs pénitents (trad. de l'italien). Paris, in 12, 1644.

Les Fables d'Ésope, Phrygien, Epîtres de Ste Catherine de Sienne, trad., etc, Paris, in-8, 1644. avec sa Vie. Paris, in-4, 1644. Exercice spirituel, où le chrétien apprend la manière de bien employer le temps. in-12, 1645. Lettre à Messieurs de l'Académie, pour les prier de lui préférer M. Corneille. Paris, in-8, 1647. Lettre à M. de L'Estoile sur la ccmédie des Filous, à la tête de cette comédie. 1648.

Le Procès de la Jalousic, avec l'Avis de M. Ballesdens à M. le Chancelier. Paris, in-12, 1664. Lettre sur la mort du P. Fronteau (dans le volume intitulé: Joan. Frontonis memoria, etc.). Paris, in-4, 1663.

Ouvrages qu'il a publiés, et où il n'y a de lui que des épîtres dédicatoires, des préfaces, des remarques.

Chartiludium Logicæ, seu Logica

1 Ce catalogue est l'œuvre de l'abbé d'Olivet. Nous avons pris soin d'en réunir

et d'en coordonner les parties disséminées dans les deux volumes.

11.

poetica, vel memorativa Thomæ Murner, Ord. Min. Par.in-8,1629. In quatuor sacrosancta JesuChristi Evangelia, necnon actus apostolicos, facillima clarissimaque Scholia. Auctore Joanne Gagneio. Paris, in-8, 4634. Guillelmi Postelli de Republica et Magistratibus Atheniensium liber. Paris, in-24, 1635. Rudimenta (de P. Séguier) cognitionis Dei et sui. Par. in-12,41636. Joannis Papirii Masson's Elogia. Paris, 2 vol. in-8, 4638. Le Transport du Dauphiné, fait à la Maison et Conronne de France par M. le Dauphin du Viennois, l'an 1343. Paris, in-8, 1639. Gregorii Episcopi Turonici opera pia. Paris, 2 vol. in-12, 1640. Traité de l'ean-de-vie, ou Anatomie théorique et prat. du vin, par Jean Brouaut. Paris, in-4, 4646. Plusieurs Opuscules de Jérôme Savonarola, cités par le P. Niceron, tome xxI.

BALZAC (De).

Lettres. Paris, in-8, 1624. Le Prince. Paris, in-4, 1631. Discours sur une tragédie intitulée Herodes infanticida. Paris, in-8, 4636.

Discours politique sur l'état des Provinces- Unies. Leyde, in-4, 4638.

Euvres diverses. Paris, in-4, 1644.
Le Barbon. Paris, in-8, 1648.
Carminum libri tres : ejusdem
Epistolæ selectæ. Paris, in-4,
1650.

Socrate chrétien et autres œuvres.
Paris, in-8, 4652.
Entretiens. Paris, in 4, 4657.
Aristippe. Paris, in-4, 1658.

BARBIER D'AUCOUR.

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Apologie de l'ouvrage précédent, sous le titre de: Lettre d'un Avocat à un de ses amis. 1664. Réponse à la Lettre de M. Racine contre M. Nicole, 4666. Sentiments de Cléante sur les Entretiens d'Ariste et d'Eugène. Paris, in-12, tome I, 4674; tome II, 1672.

Apollon vendeur de mithridate, satire contre Racine, imp. ailleurs sous le titre d'Apollon Charlatan. 4675.

Discours sur le rétablissement de la santé du Roi. Paris, in-4, 1687. Remarques sur deux Discours prononcés à l'Académie françoise sur le rétablissement de la santé du Roi. Paris, in-12, 1688. Divers Factums et Mémoires.

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