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Christ. Mais malgré les defenses des Senateurs & AN DU M. des Prêtres, ils ne ceffoient de prêcher Jesus4037. de J. C.37. de l'E Christ dans le Temple & dans les maisons. (a) re vulg. 34. En ce tems-là, le nombre des Disciples se mulMurmure entre tipliant, il s'éleva un murmure des Juifs Grecs & les Juifs He qui ne parloient point Syriaque, ou Hébreu breux, au fujet contre les Juifs Hébreux, qui parloient la lanl'Eglife, l'an du gue Hébraïque ou Syriaque, qui étoit la plus 37. de l'Ere vul- commune dans Jerusalem & dans la Palestine. Ce

les Juifs Grecs,

des veuves de

M. 4037. de J. C.

gaire 34.

murmure étoit fondé sur ce que les Juifs Grecs convertis au Chriftianisme, le plaignoient que leurs veuves qui étoient entretenues aux dépens de l'Eglife, étoient méprifées dans les diftributions ordinaires de la nourriture. C'eft pourquoi les douze Apôtres ayant assemblé tous les Fidéles, leur dirent: Il n'eft pas juste que nous quittions la prédication de la parole de Dieu pour avoir foin des tables & des diftributions ordinaires. Choififfez donc sept hommes d'entré vous d'une probité reconnue, pleins de l'Esprits faint & de sagesse, à qui nous puissions confier cet emploi. Pour nous, nous nous appliquerons uniquement à la prière, & à la difpenfation de. la parole. On élut donc Etienne, Philippe, Procore, Nicanor, Timon, Parmenas, & Nicolas pro-felyte d'Antioche.

On parlera ci-après d'Etienne. Philippe étoit, dit-on, (b) de Cefarée en Palestine. Il eut quatrefilles Propheteffes. (c) Ce fut lui qui baptisa l'Eu

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nuque de la Reine Candace, & qui convertit à la foi les Samaritains. Procore fut, felon les Grecs,

AN DU M. 4037. de J.

C.37:

re vulg. 34.

premier Evêque de Nicomédie. Adon dit qu'il C. 37. de l'E fouffrit le martyre à Antioche, le 9. d'Août. L'Hiftoire que l'on a de faint Jean l'Evangeliste, fous le nom de Procore, n'eft point du faint Diacre dont nous parlons. Nicanor, Timon, autrement Timothée, & Parménas, ne font pas bien connus. Les Grecs & les Latins ne s'accordent nullement fur ce qu'ils en difent. On ne fçait rien non plus de certain touchant leur mort & leur

martyre.

par

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Nicolas profelyte d'Antioche, est fort celebre Qui étoit Nico parmi les Anciens; & le nom des heretiques Ni- las le Diacre. colaïtes, n'eft propre qu'à lui faire déshonneur, s'il est vrai, comme le croyent plusieurs historiens, (a) qu'il ait donné occafion à cette fecte, fa conduite peu réguliére & peu circonfpecte. On dit qu'ayant une femme d'une rare beauté, il se separa d'elle pour vivre dans la continence: mais que ne pouvant refifter à sa paffion, il abandonna fa premiere réfolution, reprit fa femme, & tomba bien-tôt dans des extrémitez scandaleufes, qui donnerent naissance aux Nicolaïtes, & à d'autres heretiques, qui déshonorerent notre fainte Religion par leurs monftrueufes impudicitez. On rapporte de lui cette parole : Il faut abufer de la chair, , que l'on prit comme s'il permet. toit les plus honteufes débauches; quoique fon intention eut été de marquer fimplement qu'il

(a) Epiphan. baref. 25. vide Coteler. Notas, p. 267.

faut mortifier sa chair, & résister à fes penchans. AN DU M. Mais faint Clement d'Alexandrie (a) raconte 4037. de J. C.37. de l'E la chose autrement. Il dit que les Apôtres ayant re vulg. 34. fait quelques reproches à Nicolas fur fon attachement à fa femme, il l'amena dans l'affemblée, & déclara qu'il consentoit que quiconque voudroit l'époufer, l'époufât. Cette parole lâchée dans la fim plicité, fut recueillie; & dans la fuite elle fut un fujet de fcandale contre l'intention de celui qui l'avoit dite; car pour lui, il étoit fort reglé. Le même Pere difoit avoir appris qu'il n'avoit jamais eu la compagnie d'aucune autre femme que de la fienne; & que fon fils & fes filles, qui vêcurent fort long-tems, conferverent toûjours une parfaite continence : ce qui ne put empêcher que le nom de Nicolaïtes ne demeurât à ceux qui voulurent s'autorifer de fon nom, pour s'adonner à toutes fortes de débauches. C'est ainsi que saint Clement d'Alexandrie tâche de juftifier Nicolas de la tache & du nom d'Herefiarque, que d'autres lui ont don né. Eusebe(b) adopte le fentiment de faint Clement, & rapporte les paroles, pour juftifier la perfonne de Nicolas. Theodore (c) & S. Auguftin (d) vont de même à le décharger, auffi-bien que plufieurs autres. (e) Caffien (f) dit que quelquesuns diftinguoient Nicolas auteur des Nicolaïtes, de Nicolas un des fept premiers Diacres: mais on

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ne connoît aucun Auteur avant lui qui faffe cette diftinction.

AN DU M.

Après donc que l'affemblée eut élu ces fept per- C.37. de l'E4037. de J. fonnes, pour avoir foin des tables, & des diftribu- re vulg. 34. tions journalieres, elle les préfenta aux Apôtres, qui leur impoferent les mains en priant. Or Etien ne, le premier des fept, étoit un homme plein du Saint-Esprit, & de foi ; & il faifoit de grands miracles parmi le peuple. (a) Et quelques-uns de la Synagogue des affranchis, c'est-à-dire apparemment des Juifs, qui ayant été menez captifs à Rome, fous Pompée & fous Sofius, avoient racheté leur liberté, & dont une partie étoient revenus à Jerufalem, y avoient leur Synagogue particuliere, auffi-bien que les autres Juifs des diverses provinces de l'Empire; comme de ceux d'Alexandrie, de la Cyrenaïque, de la Cilicie', & de l'Afie mineure. Les Juifs de cès Synagogues ayant voulu entrer en difpute avec faint Etienne, & ne pouvant réfifter à la force de fes raifons, & à l'Esprit faint qui parloit en lui, fubornerent des gens, pour leur faire dire qu'ils l'avoient oui blafphémer contre Moyfe & contre Dieu. Ils émûrent donc le peuple, lès Sénateurs & les Do&teurs de la Loi; & fe jettant fur lui, ils l'entraî nerent devant le Sanhedrin, & produifirent cons tre lui de faux témoins, qui dépoferent que cet homme ne ceffoit de parler contre le Lieu faint & contre la Loi, & qu'ils lui avoient oui dire que ce Jefus de Nazareth détruiroit le Temple,

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& changeroit les Ordonnances de Moyfe. AN DU M. Tous ceux qui étoient dans le Sanhedrin, ayant 4037. de J. les yeux fur lui, virent avec surprise que son vi›C.37. de l'E re vulg. 34. fage étoit auffi brillant que celui d'un Ange. (a) Alors le Grand-Prêtre Caïphe, qui préfidoit à CHAP. IV. l'affemblée, lui demanda fi ce que l'on difoit de Martyre de faint lui étoit veritable; (b) & faint Etienne pour fe

Etienne Diacre.

défendre, commença un affez long difcours dans lequel il fit comme l'abregé de l'Hiftoire des Juifs, depuis la vocation d'Abraham, jusqu'à David. Il parla de Moyfe avec éloge & avec refpect, pour détruire ce que les accufateurs lui imputoient d'avoir blafphémé contre lui: mais il fit voir en même tems que les Hebreux avoient toûjours été défobéissans à ce Legiflateur. Il n'oublia pas la promeffe que Dieu avoir faite par Moyse, de leur envoyer un Prophete comme lui, auquel il faudroit obéir. Il fit l'éloge de la Loi, qu'on l'accufoit de vouloir détruire. Il dit qu'elle avoit été envoyée de Dieu à Moyfe, par la médiation des Anges; & que c'étoit fordre de Dieu que Moyfe avoit dreffé le Tabernacle dans le défert. Il montra que David inspiré de Dieu, avoit formé le deffein de bâtir un Temple au Très-Haut; deffein qui avoit été executé par Salomon. Tout cela faifoit affez voir combien il étoit éloigné de parler mal du Temple du Seigneur. Il ajoûta toutefois que le Seigneur n'habite point dans des édifices faits de la main des hommes. Il conclut fon difcours par une invective contre les Juifs,

(a) A&t. VI. 9...• IS •

par

1 (b) 48. VI. 1. & feq.

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