AN DU M. 4041. de J. C. 41. de l'E re vulg. 38, fie. Ils fe rendirent dèslors Difciples de Jefus Chrift, fans toutefois quitter leur occupation ordinaire. Vers la fin de la même année, (a) le Sauveur les ayant trouvez qui pêchoient enfemble, les appella ; & ils abandonnerent tout pour le fuivre, & ne le quitterent plus depuis. Quelques Gentils ayant défire de voir Jefus-Chrift peu de jours avant fa paffion, ils s'adrefferent à Philippe, qui en parla à André; & tous deux enfemble le dirent à Jefus-Christ. (b) Après la Réfurrection, lorfque les Apôtres fe partagerent les parties du monde, pour y annoncer l'Evangile, on dit (c) que la Scythie, la Sogdiane & les Saces lui échurent en partage. Théodoret (d): dit qu'il porta aux Grecs la lumière de l'Evangile. Saint Gregoire de Nazianze (e) croit qu'il prêcha dans l'Epire; faint Jerôme, (f) dans l'Achaïe; faint Paulin, (g) à Argos. Saint Philaftre veut qu'il foit venu du Pont dans la Gréce; (b) & la ville de Synope dans le Pont, croyoit par une tradition ancienne, avoir reçû de lui & de faint Pierre le don de la foi. On y montroit une image, qu'on prétendoit être de faint André, & par laquelle on difoit que Dieu faifoit beaucoup de miracles. On lui attribue auffi, mais fans aucune bonne raison, là fondation de l'Eglife de Bizance, appellée depuis Conftantinople. Les Mofcovites croyent que faint. André a prêché dans leur pays; ce qui est assez vraifemblable, puifque la plupart des Anciens le font Apôtre des Scythes, du nombre defquels font les Mofcovites. On ne fçait pas le tems de fa mort: mais on est affez d'accord qu'il fut martyrifé, & crucifié. (a) Les uns le font attacher à un arbre: quelques uns difent même que ce fut à un olivier; d'autres,à une croix ordinaire ; d'autres, la tête en bas; d'autres, à une croix nommée de faint André, ayant la forme d'un X. Ceux-ci foûtiennent qu'il y fut attaché avec des clous; & ceux-la, avec des cordes, afin qu'il y vécût plus long-tems, Ces circonstances font très-douteuses : mais il est mal-aisé que la tradition de fon crucifiement fe foit confervée jufqu'ici d'une maniere si uniforme, fi ce fait n'étoit pas conftant. Nous avons des Actes de fa mort & de fon martyre, dont le titre porte qu'ils font écrits par les Prêtres & les Diacres d'Achaie, témoins oculaires de ce qu'ils rapportent; mais les Sçavans ne conviennent pas de leur authenticité. (b) Il eft fort probable que ce font des restes, mais corrigez & embellis, des Actes de faint André, que les hérétiques compoferent dès le commencement de l'Eglife. Les Encrarites, les Manichéens & les Prifcillianiftes s'en fervoient. On les a attribuez à Nexocaride & à Leonides Philofophes. D'autres les donnent à Leucius, fameux Ecrivain de telles Piéces ; & d'autres, aux (a) Voyez M. de Tillemont, tome 1. S. André, & la Note 2. P. 620. ) dre les tiennent pour authenti AN DU M. 4041. de J. C41. de l'E re vulg, 38, AN DU M. Manichéens mêmes. Ce qui eft fûr, c'est que les Actes que nous lifons aujourd'hui font purgez des 4041. de J. C. 41. de l'E. erreurs de ces hérétiques. Mais il n'eft pas moins revulg. 38. certain, que ce ne font pas les vrais Actes écrits, dit-on, (a) par les Disciples du Saint. Les héréti– ques peuvent avoir corrompu ces prémiers Actes, & les Catholiques ont pû les orner & les embellir; & les uns & les autres ont si bien fait, que la source de la verité étant troublée, on ne peut plus la découvrir, ni la féparer du faux & du douteux. On trouve les Actes du martyre de faint André citez dès le huitiéme fiécle ; (b) & l'Eglise les a adoptez dans fon Office: mais on n'en trouve rien avant ce fiécle. Hiftoire de faint ftc. Saint Jean l'Evangeliste, né en Galilée, pêcheur CHAP. XV. de profeffion, frere de Jacques le Majeur, & fils Jean l'Evangeli- de Zebedée, ayant été témoin de la pêche miraculeufe que Jefus-Chrift fit faire à faint Pierre, quitterent,lui & fon frere, tout ce qu'ils pouvoient avoir & efperer dans le monde, pour fe mettre à fa fuites 1c) Ces deux freres furent furnommez dans le College des Apôtres Boanergés, (d) ou fils du tonnerre; foit à caufe du zéle qu'ils témoignerent, en voulant faire defcendre le feu du Ciel fur une ville des Samaritains, qui n'avoit pas voulu recevoir Jefus-Chrift, (e) qui paffoit par-là, ou à caufe de la grandeur de leur foi, ou à caufejdes grandes veritez . (a) Philaftr. c. 88. (b) Voyez le P. Alexandre, t.. p. 91. 92. & M. de Tillemont, Note 2. fur S. André, & le R. P. Mabillon, Traité des Etudes Mo naftiques, t. 2. c. 8. n. 4. que que faint Jean fur - tour, devoit nous faire connoître dans son Evangile. (a) Il fut toujours le Dif. AN DU M. ciple bien-aimé du Sauveur, & dans toutes les oc- C.41. de l'E4041. de J. cafions il reçut de lui des marques de prédilection re vulg. 38. & de confiance particuliéres. Plufieurs Peres (b) ont crû que fon amour pour la pureté, & que la virginité dont il faifoit profeffion, étoient un des principaux motifs de l'affection que le Sauveur avoit pour lui. Nous avons vû dans l'hiftoire de la paffion, avec quelle familiarité il lui demanda qui feroit celui qui le trahiroit. Quelques Peres (c) ont prétendu que faint Jean étoit ce jeune homme, qui n'ayant qu'un linge fur lui, avoit voulu fuivre Jefus, lorfqu'il fut pris au jardin des Oliviers ; mais qui quitta ce linge, & s'enfuit tout nud, lorsqu'on voulut l'arrêter. Saint Chryfoftome (d) croit que saint Jean suivit conftamment Jesus jufques dans la cour de Caïphe; qu'il y entra, parce qu'il étoit connu dans cette maifon; & que ce fut lui qui y introduifit faint Pierre. Il eft certain qu'il fuivit fon Maître jusqu'à la croix, & qu'il en étoit fort près, avec Marie mere de Jefus, lorfque le Sauveur lui confia le foin de la très-fainte Vierge, & lui recommanda de la regarder comme fa mere. Et depuis ce tems, il la tint (a) Epiphan. haref. 73. c.7. Vide & Ambrof. in Luc. IX. (b) Aug. de Virginit.c. 49. & in Joan. tract. 124. P. 235. Hieronym. in Ifai. LVI. & in Jovini l. 1. c. 14. Epiphan. haref. 58. Ambrof. de Symbol. c. 30. Chryfoft. de Virg. c. 82. Paulin. Ep. 4. Caffian. AN DU M. dans le lieu où il demeuroit, & pourvut à tous fes befoins temporels. Après la réfurrection du Sau4041. de J. C.41. de l'E- veur, étant allé pêcher avec faint Pierre, fur le lac re vulg. 38. de Genezareth, il reconnut le premier JesusChrist, qui étoit fur le bord. Ils dînerent ensuite avec lui; & après le dîner, faint Pierre ayant dit au Sauveur, en parlant de Jean: Que deviendra celui-ci? Jefus répondit : Si je veux qu'il demeure jusqu'à ma venuë, que vous importe? Suivez-moi. Ces paroles firent juger à plufieurs que faint Jean ne mourroit point. Et en effet on a crû long-tems dans plufieurs endroits, qu'il n'étoit pas mort, & qu'il vivoit encore dans fon tombeau ; ou même qu'il avoit été transporté tout en vie dans un lieu inconnu & inacceffible aux hommes. Mais Jefus n'avoit pas dit expreffément qu'il ne mourroit point; & la créance la plus génerale a toujours été qu'il étoit véritablement mort. Nous ne répetons point ici ce que nous avons dit ci-devant de faint Jean, tiré des Actes des Apôtres, ni ce que nous en pourrons dire ci-après, tiré de la même histoire; nous rapportons feulement ici ce que l'on ne trouve qu'épars dans les Historiens & les Auteurs Eccléfiaftiques. Saint Clement d'Alexandrie (a ) dit que Jesus-Christ, après sa résurrection, accorda le don de fcience à faint Jacques le Jufte, ou le Mineur, à faint Jean, & à faint Pierre, qui le communiquerent aux autres Apôtres. On affûre que faint Jean reçut pour partage le pays des Parthes, pour y prêcher l'Evangile : ce (a) Clem. Alex. apud Eufeb. 1. 2. c. I. p. 38. |