tante, farouche, `fauvage, grondeufe, chagrine; mais comme elle veut abfolument lui plai re, elle fe fait à son égard enjouée, careffante, maniable, familiere, à gratieuse, gaye. Si un mari ne fe rend pas des manieres fi engageantes, que peut-on penfer de lui, finon qu'il eft fauvage, farouche & brutal auffi y en a-t-il peu qui y réfiftent. Si quelque paffion les reti re de temps en temps de stamment agréable, il y voudra refter toujours? ce qui eft affuré, c'est que, fi elle obfervoit une conduite opposée, elle n'auroit pas certainement fujet de former cette efperance. Elle fe rendroit infupportable; fon mari la fuiroit au tant qu'il lui feroit poffi ble, ou, quand ne la pouvant fuir, il feroit obligé de refter avec elle, il fe rendroit infupportablé à fon tour. Elle l'en nuyeroit, elle le gron deroit, elle le rebuteroit. Il l'ennuyeroit, il la gronderoit, il la rebuteroit. Quelle vie ! quelle focieté! la femme, crie le mari tempête, les enfans tremblent, les domestiques fuyent, les amis s'allarment, les ani maux même s'effrayent. Confiderez bien ce con trafte, formé d'une fem me qui eft complaisante, & d'une autre qui ne pas. Prenez votre l'eft parti là-dessus. Je ne vous dirai pas lequel. La raifon, votre intereft, celui de votre famille vous le montrent ; appa remment vous n'en prendrez point d'autre. Une femme complaifante pour fon mari, fait reffentir les effets de fa complaifance, même à tout ce qu'il aime, & à tout ce qu'il confidere. Pour lui faire plaifir, elle fait accueil à ceux qui lui en font ; fes amis font toujours les bien-venus; elle eft attentive à lire dans fes yeux, pour connoître ceux qui lui plaifent le plus, afin de pro |