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Le vers Mingere cum bombis eft dans les Bigarrures de Tabourot au chap. des vers Léonins. Mingere pour Meiere n'eft pas Latin, & Scioppius a eu raison de reprendre Sannazar d'avoir dit permin gere liv. 2. Epigr. 29. Mingens pour Meiens eft fréquent dans la Vulgate.

¶ Communiter negligitur quod communiter poffidetur, ordinairement on néglige ce qu'on poffede communément. C'eft ce que l'on dit dans l'occafion : L'Afne de la Communauté Eft toûjours le plus mal bâté.

M. D.... aiant envoié ensevelir fa femme cinq heures après fa mort, on lui vint dire qu'elle étoit encore chau de. Allez, dit-il, allez faire ce que je vous ai ordonné, elle est affez morte. Il avoit raifon car il l'époufa qu'elle étoit très-vieille ; & l'on difoit que pour vivre, il avoit fait focieté avec un corps

mort.

Mortua quin etiam jungebat corpora vivis. *

M. Camus Evêque de Belley, aiant entendu prêcher M. Godeau touchant la Grace. J'ai, dit-il, entendu un Sermon de la Grace, prononcé de bonne grace, par M. l'Evêque de Grafle. Ce * 8, Eneid, 485.

dernier nous difoit, que pendant l'hyver il avoit toûjours dîné les fenêtres ouvertes dans fa maison Epifcopale.

Le même Evêque de Belley difoit qu'après leur mort les Papes devenoient des Papillons; les Sires, des cirons ; & les Rois, des roitelets.

Ce fut lui qui prêchant un jour à Notre-Dame, dit avant que de commen→ cer fon Sermon: Meffieurs, on recom mande à vos charitez une jeune Demoifelle qui n'a pas affez de bien pour faire vœu de pauvreté.

Cela eft très-fpirituellement dit. Mais qui l'a dit le premier? Je croirois que ce feroit Mateo Alleman Auteur du Guzman d'Alfarache imprimé pour la premiere fois l'an 1600. fi j'étois für que cette pensée fe trouvât dans l'original Espagnol, comme elle fe trouve pag. 102. du tom. 3. de la nouvelle traduction Françoife, qui ne m'a pas la mine d'être fort exacte. François Beroalde de Verville c. 55. de fon Moyen de parvenir, livre poftérieur de peu d'années au Guzman, a dit que par dépit de ne pouvoir devenir riche -on fait comme les Freres Mineurs von de pauvreté. Ce qui n'a ni le même tour, ni la même idée. Ces paroles de la Bruyère au chap.

de quelques ufages, pag. 607 de la 8e édit. font précisément dans l'efpece. Il s'eft trouvé des filles qui avoient de la vertu, de la fanté, de la ferveur & une bonne vocation, mais qui n'étoient pas affez riches pour faire dans une riche Abbaiie, vœu de pauvreté. Le Comédien Poiffon a emploié en vers la même pensée dans la 4€ Stance de fa Quête pour faire fes quatre filles Religieufes.

Voions do nc ce que j'en dois faire; Guimpons-les. C'eft le mieux. Ellés le veulent bien.

Mais on ne fait pas vœu de pauvreté pour

rien.

Hé bien quêtons : la Cour nous tireras d'affaire.

En cela Poiffon a du moins eu le mérite de mettre en vers ce que d'autres avoient dit en profe. Mais pour Jean-Pierre Camus Evêque de Belley à qui l'on attribue ici ce mot, je fuis perfuadé que c'eft un don gratuit que lui a fait un des Collecteurs du Ménagiana.

Théophile étant au lit de la mort en 1626, & recevant vifite de fon ami Pierre Boiffat, lui témoigna une extrême envie de manger des anchoix. Celui-ci qui croioit ce mets fort contraire

à un homme auffi dangereufement ma lade, le lui refufa ; & depuis s'en repentit, difant, lorsque l'occasion se présentoit d'en parler, que ces anchoix auroient peutêtre fauvé la vie à fon ami: la nature fouhaitant quelquefois des chofes lefquelles toutes mal faines qu'elles paroiffent, lui deviendroient falutaires par cet inftinct même qui les lui fait fouhaiter. Nicolas Chorier part. 1. de la vie qu'il a écrite de Pierre Boiffat en Latin, pag. 36.

A l'ouverture du premier volume du Dictionnaire de Furetiére réimprimé l'an 1701. en Hollande avec des corrections, comme le promet le titre, & des additions, je trouvai fur le mot Bout ces paroles qui ne font pas de Furetiére, mais de l'Auteur du fupplément: Ronfart introduit le Général Bec faifant cette promeffe à fa cavale.

Je doublerai pour telle récompenfe

En tes vieux ans ton foin & ta dépense
Seule au baut bout je te ferai loger
De mon étable.

J'eus peine véritablement à en croire d'abord mes yeux, ne pouvant comprendre comment le Général Bec né plufieurs années après la mort de Ron

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fard, avoit pu trouver place dans la Franciade. Je favois que le géant Phovére au 2. livre de ce Poëme difoit à Kiffe fa cavale les vers que je viens de çiter. Mais c'eft ce qui augmentoit ma furprise, & je n'aurois affurément jamais deviné par quelle avanture le géant Phovére étoit devenu le Général Bec, fi à force de travailler ma réminiscence je ne m'étois à la fin fouvenu d'un endroit de Sarrafın dans la Préface de fon Ode fur la bataille deLens. On fait qu'entre les prifonniers qu'y fit le Prince de Condé, le Général Bec en fut un. Sur quoi Sarrafin s'entretenant avec Calliope de la maniére dont il pouvoit réuffir dans l'Ode qu'il vouloit entreprendre, dit qu'il n'a garde de s'attacher comme Ronfard à imiter ridiculement les Anciens. Ronfard, ce font fes termes, qu'on nomme le Prince de notre poë fie,a-t-il bien réuffe à votre avis en affectant cette vieille fingerie? Et ferois-je bien par fon exemple, d'introduire le Général Bec raifonnant avec fa cavale, & lui faifant cette promeffe. Je doublerai, &c.

Voilà l'origine de la bévue. Celui qui l'a faite s'eft imaginé bonnement fur ces paroles de Sarrafin mal entendues, que Ronfard avoit parlé du Général Bec. II faut néanmoins pour cela non feulement

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