lection des regles dictées par les plus grands maîtres, l'Auteur a fuivi les traces des plus célebres rhéteurs, & s'eft fur tout attaché à ceux dont les préceptes ont été confirmés par des chef-d'œuvres de l'art. Cet Ouvrage eft divifé en cinq parties: la premiere traite de l'Eloquence en général, de fes caracteres & de fes différentes efpeces. L'Auteur a cru, avec l'Abbé Mallet, qu'avant de donner les préceptes de la rhétorique, il falloit en faire connoître l'objet & le but. Il a beaucoup profité dans cette partie de l'excellent ouvrage de ce même écrivain fur la lecture des orateurs, & il femble même s'être propofé d'en donner une analyfe claire & précise. La feconde partie contient les préceptes de la Rhétorique proprement dite. L'Auteur ne s'cit point écarté de la méthode fuivie par les plus célebres rhéteurs. Il n'a pas cru qu'il fuffit, pour donner un air de nouveauté & un caractere de philofophie à fon ouvrage, de ne point parler des genres de rhétorique, des lieux oratoires, de ne point fuivre les divifions reçues, &c. & il s'eft efforcé d'avoir le feul mérite réel auquel on puiffe prétendre, en traitant de l'éloquence après tant de grands maîtres, celui d'expofer avec ordre & avec clarté les préceptes les plus utiles. Comme l'élocution eft la partie la plus intéreffante de la rhétorique, & presque la feule dont on puiffe donner des regles directes, détaillées & pofitives, il l'a traitée avec plus d'étendue que les autres plufieurs articles de cette partie lui ont paru offrir des développe mens nouveaux. La troifième partie renferme, fous le titre de Qualités générales du difcours & de l'écrivain, des réflexions fur les pensées, fur les concetti, fur les bienféances, fur l'imitation, fur l'efprit, le génie, le goût,&c. Il nous femble qu'on a trop négligé ces différentes matieres dans la plupart des rhétoriques. S'il eft utile d'avoir des regles pour juger des qualités du ftyle & du plan d'un difcours, il ne l'eft pas moins d'en avoir pour juger des pensées, Comment pourra t-on apprécier avec exactitude le mérite, le caractere des différens orateurs, fi on n'attache pas des idées juftes & claires à ces mots fi fouvent répétés, efprit, imagination, génie, &c.? L'Auteur, dans ces différens articles, s'eft borné fouvent à préfenter l'efprit des grands écrivains; mais il en eft plufieurs qui lui appartiennent entierement: tel eft celui des concetti, où il combat un injufte préjugé que l'on conferve depuis long-temps contre la littérature Italienne. La quatrieme partie, la plus confidérable & la plus utile de ce nouveau cours, contient les Notices raisonnées des Orateurs anciens & modernes, avec des fragmens choifis elle offre une hiftoire critique de l'éloquence, & l'art oratoire réduit en exemples. Des jugemens exacs fur les beautés & les défauts des Auteurs, dit Rollin, des exemples choifis avec difcernement, conviennent plus aux jeunes gens, & font plus propres à leur former le goût, que la multitude des préceptes. On n'avoit encore tracé en aucune langue un tableau auffi vafte & auffi complet de l'hiftoire de l'éloquence. Il eft cependant poffible qu'on ait oublié de placer dans cette nombreuse galerie des écrivains dignes d'y figurer; mais c'est le fort des ouvrages de cette nature de n'avoir pas, dès la premiere édition, ce degré de perfection dont ils font fufceptibles, & que l'Auteur lui-même auroit pu leur donner. Comme il n'eft pas poffible dans un traité élémentaire de parler avec étendue des regles particulieres à chaque efpece d'éloquence, l'Auteur a donné, dans la derniere partie de fon Ouvrage, les Notices critiques des plus célebres Rhéteurs anciens modernes. Les jeunes littérateurs, jaloux d'acquérir une connoiffance plus approfondie de l'art oratoire, pourront remonter aux fources qu'il indique, & où il a lui-même puisé. L'Auteur de cet Ouvrage s'eft proposé de faire fur le même plan un cours com |