Imágenes de páginas
PDF
EPUB

دو

وو

ود

bien le nôtre. Un ufage contraire a ,, prévalu, & fait fouvent d'une belle tapifferie & d'un beau tableau, une énigme pour les regardans. Ces inf,,criptions donnoient d'abord l'intelli»,gence du fujet & mettoient le Spec,, tateur à portée de juger fi chaque ,, partie du fujet étoit bien exécutée." Il me femble que M. l'Abbé Gedoyn confond differentes chofes. J'avoue avec lui que les grands morceaux de tapifferie ou de peinture dénués d'incription, deviennent des énigmes pour la plupart des Spectateurs. Mais prétendre qu'à l'exemple des Anciens on doit marquer chaque figure principale d'un tableau par une infcription, c'eft vouloir affoiblir l'effet que produit un beau tableau, & émouffer la curiofité au lieu de la piquer.

Ces tableaux d'hiftoire font faits pour des gens qui ont quelques connoiffances. Qu'on mette au bas le fait hiftorique, à la bonne heure, cela eft utile pour s'en rappeller commodément les circonftances, & pour connoître les Héros. Mais le plaifir del'intelligence fera perdu, en mettant une infcription à côté de chaque principale figure; les yeux, au lieu de con

[ocr errors]

ར།

دو

دو

fiderer l'ordonnance du Tableau, l'attitude des figures, le coloris, feront occupés à lire ces diverfes infcriptions. Un beau Tableau s'explique par luimême: M. Defpreaux admirateur paffionné des Anciens, eft de mon fentiment. Voici comme il s'exprime dans fon Difcours fur le ftyle des Infcriptions:* » Comme les Tableaux de la Galerie de Verfailles font des efpeces d'Emblêmes héroïques des actions du Roi, il ne faut dans les regles, que mettre ,, au bas du Tableau le fait hiftorique, qui a donné occafion à l'emblême. Le Tableau doit dire le refte, s'expliquer tout feul. Ainfi, par ,, exemple, lorfqu'on aura mis au bas du premier Tableau, le Roi prend lui-même la conduite de fon Royaume fe donne tout entier aux affaires 1661. il fera aifé de concevoir le def,, sein du Tableau, où l'on voit le Roi ,, fort jeune, qui s'eveille au milieu ,,d'une foule de plaifirs dont il eft environné, & qui tenant de la main untimon, s'apprête à fuivre la Gloire qui l'appelle, &c.

رو

رو

ور

[ocr errors]

رو

[ocr errors]

وو

[ocr errors]
[ocr errors]

&

M. l'Abbé Gedoyn ne s'en tient pas * Oeuvres de Boileau, pag. 88. T. IV. in-12. 1729.

à cette débauche d'admiration; réfölu de l'épuifer, il s'extafie fur cette Infcription qui eft au bas du Tableau : Polygnote de Thafe fils d'Aglaophon a fait ce Tableau, qui repréfente la prise ̈ de Troye; & à ce fujer il prononce: l'éloge des Infcriptions faites il y a deux mille deux cens ans. Je vous avoue que je ne puis me réfoudre à les admirer auffi exceffivement que lui. Si la brieveté & la fimplicité donnent tant de relief aux Infcriptions, le Tra ducteur doit être bien charmé de ce que nos Graveurs mettent au bas de leurs Eftampes, Coypel pinzit, Drevet fculpfit; mais il eft d'autres fortes d'Inf criptions, qui valent bien celles des Anciens. Sans vouloir être piqués par l'antithefe, & par les pointes épigrammatiques, nous exigeons dans ces Infcriptions, des penfées vrayes & naturelles qui caracterisent le fujet reprefenté par le Peintre ou par le Graveur.

Voilà, Monfieur, tout ce qui me reftoit à vous dire de la Traduction des Antiquités Grecques de Paufanias. Malgré mes petites remarques, je vous. protefte que j'en fais cas. Les Planches fur tout, gravées fur les deffeins dur

feavant Chevalier de Follard, n'en font pas un médiocre ornement.

On vient de réimprimer en Hollande un Livre dont je m'abftiendrois de vous parler, fi on n'y avoit inferé une piéce affez curieufe contre le docte M. Burman, fi connu par fes travaux & fes combats litteraires. Voici le titre de ce petit Ouvrage : Etat de l'homme dans le peché originel, &c. in-12. C'est la Traduction du Peccatum originale philologicè elucubratum de Beverland. Elle avoit déja été imprimée en 1714, L'Ouvrage contient des plaifanteries libertines, qui tiennent lieu de raifons parmi les efprits forts. On a enrichi cette nouvelle Edition d'un Brevet Calotin, contre le Sieur Burman, qu'on tourne en ridicule, pour fes fottes & ennuyeufes Scolies. Vous fçavez que ce grand Litterateur faifit toutes les occafions de fe déchaîner contre les François, ennemis ou amis de fa pedantefque érudition. On fçait qu'il a fort maltraité M. Capperonier: J'aime bien qu'on lui retrace de tems en tems la jufte idée qu'on a defes talens. C'est ce qu'on vient de faire avec une agréable vivacité dans une Lettre imprimée depuis quelque tems dans la Continua

B

tion des Mémoires de Litterature & & Hiftoire, Tome X. Partie II. On dit que l'Auteur eft un François refugié en Hollande. Il s'agit dans cet écrit du Phedre publié par M. Burman. Le François refugié commence par fe mocquer des Commentateurs Mathanafiens, & attaque enfuite la Préface de notre. grave Hollandois qui déchire impitoyablement des Sçavans illuftres, & qui même n'épargne pas les Hares & les Bentleis. «Que ce procedé ne vous étonne point (dit l'Auteur de la Lettre) M. Burman eft en poffeffion » de s'égayer aux dépens des autres Critiques; jugez-en par ces traits répandus dans fa Préface: Mrs Guiet & le Fevre font les Coriphées des Critiques téméraires : M. le Clerc n'a fait toute fa, vie que fe veautrer dans les ordures des Scolaftiques; » c'eft un Journaliste à gage, qui n'a » aucune teinture des Belles-Lettres, qui juge témerairement & fans goût des anciens Auteurs, & s'érige en Cenfeur & en Scoliafte de tous les » Poëtes; enfin un extravagant; 'le Momus de ce fiécle; les Daciers & les Commentateurs à la Dauphine.. n'ont fait que des recherches mépri

כן

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
« AnteriorContinuar »