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devoit point parler. Je voudrois ent core que le ftyle fùt moins négligé. Malgré ces défauts; qu'il eft impof fible à un feul homme d'éviter entiérement, cet ouvrage mérite l'eftime du Public. D'ailleurs le volume de corrections, qu'on donne de tems en tems, remedie en partie à ces inconve

niens.

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L'infatigable M. Gaullyer, Profef feur au College du Pleffis, a publié une Méthode pour l'étude des Humanités. C'est un Grammairien fécond, qui, fuivant toutes les apparences, regalera encore fes écoliers d'un bon nombre de volumes. Je ne fçai fi cette multiplication eft néceffaire. Il me femble que le grand nombre de regles accable plus l'efprit qu'il ne le foulage.

M. Pafquier, Avocat au Parlement, a diftribué depuis quelque tems un Projet d'un traité complet du Droit public. Il m'a paru fort curieux; mais pour juger fûrement de l'ouvrage, il faut attendre qu'il foit imprimé.

Le R. P. de Charlevoix a fait imprimerchez les Guerins,en 2. vol.in-49. fon Hitoire de l'ifle de Saint Domingue. Nous vous en rendrons compte dans la fuste.

Les Comediens François ont repré fenté depuis peu, avec un fuccès mé-diocre la Comédie, en un Acte, inti-tulé: Le Mari curieux.

Je fuis, Monfieur,

Votre, &c.

VINGT-NEUVIE’ME LETTRE..

Z

'Ous ne vouliez pas me croire, Monfieur, lorfque je vous difois que nos Réfléxions férieufés, & badi-nes fur le Projet d'une nouvelle Tra duction de M. de Thou,attireroient une réponse. Elle paroît depuis quelques jours fous ce titre: Copie une Lettre écrite par l'Auteur de la nouvelle Tra duction de M. de Thou, à un de fes amis en France, in-40. C'eft un Ec it où brillent la modeftie & le jugement: que vous avez admirés dans le Projet, l'Auteur a eu foin d'en envoyer plufieurs Exemplaires à Paris; c'eft pour cette raison que je me crois obligé de vous parler de cette Piéce, où ily a quel

ques imputations qui ne doivent pas être diffimulées.

Pour peu que cet Ecrivain eût réAlechi fur le caractere de ma critiqué, il auroit reconnu que fon étrange démangeaifon de parler de lui, avoit donné occafion de m'égayer à fes dépens: En effet comment pouvoir s'empêcher de rire en voyant ce Traducteur donner fa perfonne pour l'image de l'illuftre M de Thou, & parler fans ceffe de fon efprit & de fon cœur? Malgré mon attention, à ne rien dire qui eût l'air fatyrique, il n'a · pas été affez galant homme, pour fouffrir tranquillement de petites railleries. Ma Lettre eft à fes yeux une Satyre qu'il dit imprimée par autorité. L'Auteur confacre à cette chimerique prétention, une page entiere de fa Lettre: c'est un pompeux verbiage où il n'y a pas l'ombre de raifonnement. Il paroît que l'imagination du Traducteur eft fon véritable ennemi. Publie-t-on qu'on a permis l'impreffion d'une Traduction de M.de Thou?" Il fe figure qu'on a vû quelques morceaux qu'il avoit traduits. Paroît-il une Critique de fon Projet, c'est une « affaire d'État. Il érige le Nouvel

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lifte en Champion de la nouvelle Traduc tion de Paris,& le regarde comme un de fes Concurrens, qui, pour me fervir de fa Métaphore, font vivement tourmentés par les morfures de la jaloufie. Peut-on enfanter tant de visions ? Pour tranquillifer, s'il eft poffible, l'efprit du Traducteur, nous lui dé clarons fans équivoque, que nous ne prenons aucun interêt à une Traduc tion, dont il craint fi fort le fuccès. En examinant fon Projet, nous avons ufé du petit droit, que nous exerçons fur les Ecrits publics. La dix-huitiéme Lettre dont il fe plaint, a été im- · primée par la même autorité, qui a permis la publication de toutes les au

tres.

Tous ces ridicules détours aboutiffent à dire, que fi la Lettte a été imprimée par autorité, ceux qui font chargés de reprimer les artifices de l'envie &de la malignité, ont ouvertement approuvé la falfification & l'impofture. Cete te odieufe imputation n'eft pas plus réelle, que la prétendue lecture de fes morceaux traduits, & que l'ordre d'attaquer fon Projet. Le Traducteur eft un Romancier; il imagine tout ce qu'il veut; jugez-en par les falfifica

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tions qu'il m'attribue. Il fe plaint d'a-bord que je lui fais dire fans raifon que les François ne rendent point juftice à M. de Thou, parce qu'il n'y a point en France autant d'Exemplaires de fon Hif toire, qu'on en trouve en Angleterre en Allemagne, & dans tous les Pays du Nord enfemble, & que j'assure en vérité que ce raifonnement me paroît pitoyable. Sçavez vous le merveilleux expédient dont il s'eft fervi pour colorer cettc fauffe accufation? 1 a fupprimé une partie de fon texte, dont j'ai feulement pris la fubftance, parce que je ne lui envie pas fon ftyle prolixe & diffus. Permettez moi de tranfcrire ici le paffage entier » Je ne ferai ,, point difficulté, dit-il dans fon Pro,,jet, d'avancer que cette multitude

رو

:

d'Editions Latines (faites en Fran,,ce) eft une preuve affez foible du zéle des François pour M. de Thou. La plus grande partie des ,, Exemplaires a toujours paffé dans ,, les Pays étrangers. J'avancerai hardiment par la connoiffance que j'ai eu l'occafion d'acquerir en voya-·

رو

وو

* L'Auteur n'a pû vifiter tous les Cabinets & toutes les Bibliotheques d'Angleterre &..

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