Qui ne fent point l'effet de Tes soins généreux? Ni dans ces lieux brûlés où le jour prend sa source, 155 Dont la triste Indigence ose encore approcher, Et qu'en foule Tes dons d'abord n'aillent chercher? GRAND ROI, poursuis toûjours, assûre leur repos, 160. Sans elles un Héros n'est pas long-temps Héros. Bientôt, quoi qu'il ait fait, la Mort d'une ombre noire Achille mit vingt fois tout Ilion en deuil. Énée enfin porta fes Dieux & fa Patrie. Prêc à juger de tout , comme un qu'il mit à la seconde édition de ion Épître. „Je m'étois persuadé, jeune Marquis, „dit - il, que la Fable de l'Huitre „que j'avois mise à la fin de cerQui plein d'un grand savoir chez nte Épitre au Roi, pourroity délasser les Dames acquis, „agréablement l'elprit des Lecteurs, „qu'un sublime trop sérieux peut ,,enfin fatiguer: joint que la corDédaignant le Public, que lui seul „rection que j'y avois mise, sem ,,bloit me mettre à couvert d'une ,,faute dont je faisois voir que je ,,!m'appercevois le premier. Mais Va pleurer qu Tartuffe, & rire à j'avoue qu'il y a eu des personl'Andromaque. „nes de bon sens qui ne l'one pas „approuvée. J'ai néanmoins balan ,,cé long-temps li je l'ôterois, parce L'Auteur expliqua les raisons de ce qu'il y en avoit plusieurs qui la changemene, dans un Avertissement louoient avec autant d'excés que il attaque, Seroient depuis mille ans avec eux oubliés. Non, à quelques hauts faits que Ton deftin T'appelle, 170 Sans le secours soigneux d'une Muse fidelle, Pour T'iinmortaliser Tu fais de vains efforts. Un Auguste aisément peut faire des Virgiles, 175 Que d'illustres témoins de Ta vaste bonté Vont pour Toi déposer à la Postérité ! Pour moi, qui fur Ton nom déja brûlant d'écrire; Sens au bout de ma plume expirer la Satiré, Je n'ose de mes Vers vanter ici le prix. Des ans injurieux peut éviter l'outrage, ules autres la blâmoient. Mais en- des penfions aux Gens de Lettres, Multi: fed omnes illacrymabiles je n'ai point réfifté, j'ai mis une Urgentur, ignatique longe DU MONTEIL, »notre Siecle &c. VERS 156. Ec qu'en foule Tes IMIT. Vers 174. Un Auguste dons &c.) En 1663. le Roi donna aisément peut faire des Virgiles.) 185 Si quelque Esprit malin les veut traiter de fables, On dira quelque jour, pour les rendre croyables: Martial donne à un Mécénas le les mettre ainsi dans la balance. même pouvoir que l'on donne ici N'importe, dit le Roi, Je veux à un Auguste. que vous me difiez votre sentiment. Mr. Despreaux obéit, en disant Sins Macenates, non deerunt, Flacce, que l'endroit dont il étoit le plus content, étoit la fin d'une Epitre Marones. Liv, VIII. Epig. 56. qu'il avoit pris la liberté d'adres fer à Sa Majesté ; & récitales VERS 187. Boileau, qui, dans ses quarante, vers par lesquels finit vers &c.) Cet endroit à été com. cette Épître. Le Roi n'avoit pas paré avec un autre de l'Épitre hui- vu cette fin, parce que l'Auteur l'avoit faite depuis peu, pour tieme. Voyez la Remarque sur le Vers 80. de cette derniere Epître. être mise à la place de la Fable de l'Huitre & des Plaideurs. Ces derniers vers toucherent sensibleVERS dernier. A pourtant de ce ment le Roi, son émocion parut Roi parlé comme l'Hijtoire.) Dans dans ses yeux, & fur fon visage. le temps que notre Auteur compo- Il se leva de son fauteuil avec fa cecte Epitre, il travailloit au Poë- un air vif & satisfait. Cepenme du Lutrin, Pour louer le Roi dant, comme il est toûjours maid'une maniere nouvelle, il fit lad- tre de ses mouvemens, & qu'il mirable Récit de la Molleffe, qui parle sur le champ avec tant de eft à la fin du second Chant de ce justesse qu'on ne pourroit mieux Poëme. Cette ingénieuse fi&tion dire après y avoir pensé longeut un succès extrêmement heu temps : Voilà qui est très - bean , reux. Le Roi, qui ne connoissoit dit-il, cela est admirable. Je vous Boileau que par ses Satires, vou- louerois davantage, si vous ne m'alut voir le Poëte qui le savoit fi vicz pas tant loué. Le Public donbien louer; & ordonna à Mr. Col- nera à vos Ouvrages les éloges bert de le faire venir à la Cour. qu'ils méritent ; mais ce n'est pas Quelques jours après, Mr. Des- allez pour moi de vous louer : Je preaux parut devant le Roi, étant vous donne une pension de deux milprésenté par Mr. de Vivonne. Il le livres : j'ordonnerai à Colbert de récita a Sa Majefté une partie vous la payer d'avance; & je vous du Lutrin, qui n'avoit pas encore accorde le privilège pour l'impression paru,, & quelques autres Pièces, de tous vos Ouvrages. Ce sont les dont le Roi fut très - satisfait. A propres paroles du Roi; & l'on la fin, Sa Majesté lui demanda, peut croire, que l'Auteur ne les a quel étoit l'endroit de ses Poësies pas oubliées. qu'il trouvoit le plus beau ? Il pria le Roi de le dispenser de fai. Avant que le Roi eût ainsi parre un pareil jugement : ajoutant lė, Mr. de Vivonne, frappé de la qu'un Auteur étoit peu capable de beauté des vers qu'il venoit d'endoimner le juge prix à ses propres tendre, prit brusquement l'Auteur Ouvrages ; & que pour lui", il à la gorge, & lui dit, par une t'estimoit pas assez les fiens, pour saillie que la présence du Roi ne Jadis à tout son fiecle a dit la vérité; Qui mic à tout blâmer son étude & fa gloire, 190 A pourtant de ce Roi parlé comme l'Histoire. put retenir : Ah! Traitre, vous ne que la premiere réflexion, que lui m'aviez pas dit cela. infpira fa nouvelle fortune, fut un sentiment de tristesse : envisageant Notre Poëte revint de la Cour, la perte de la liberté, comme une comblé d'honneurs & de biens. fuite inévitable des bienfaits dont Cependant il a dit plusieurs fois, il venoit d'être honoré. 001 ÉPITRE II. Quoi bon réveiller mes Muses endormies, Pour tracer aux Auteurs des regles ennemies? Penses-tu, qu'aucun d'eux veuille fubir mes loix, Ni suivre une Raison qui parle par ma voix? Vient prêcher, diront-ils, la réforme au Parnasse! Qui m'appelle au combat, sans prendre un plus long terme. 10 De l'encre, du papier, dit-il: qu'on nous enferme. Voyons qui de nous deux plus aisé dans ses vers, lepih In Link Cris La quelle l'Auteur composa cette Les fix premiers vers ont connoi- endroits de ses Ouvrages. Voyez Cup |