Pouvant charger mon bras d'une utile liasse, J'allai loin du Palais errer sur le Parnaffe. 115 La Famille en pålit, & vit en frémissant, Dans la poudre du Greffe un Poëte naissant. Dès lors à la richesse il fallut renoncer. Et sur-tout redoutant la basse servitude, Qui l'eût crú, que pour moi le Sort dût se fléchir? 125 Mais du plus grand des Rois la bonté sans limite, Toûjours prête à courir au devant du Mérite, La brigue, ni l'envie, à mon bonheur contraires, 130 Ni les cris douloureux de mes vains Adversaires, 1 Oncle: de Mr. DONGOIŚ, lierement dans la jeunesse : car il VERS 130. Niles cris douloureux qui avoit épousé une cousine ger de mes vains Adversaires.) Le Roi maine de notre Poëte. ayant donné une pension de deux mille livres à l'Auteur, un Seigneur Beau-frere : de Mr. SIRMOND, Despreaux, s'avifa de dire, que de la Cour, qui n'aimoit pas Mr. qui a eủ la même Charge deGreffier bientôt le Roi donneroit des pen. du Conseil de la Grand'Chambre. sions aux voleurs de grand Chemin. Le Roi fût cette réponse, & en fur VERS 118. La graße matinée.] fort irrité. Celui qui l'avoit faite Il étoit grand dormeur, particu- fut obligé de la désavouer. Ne pûrent dans leur course arrêter ses bienfaits. On me verra dormir au branle de la roue. 135 Si quelque soin encore agite mon repos, C'est l'ardeur de louer un fi fameux Héros. Me dit, que ces bienfaits, dont j'ose me vanter, 140 Par des Vers immortels ont dû se mériter. C'est là le seul chagrin qui trouble encor mon ame. Mais fi dans le beau feu du zele qui m'enflamme, Par un Ouvrage enfin des Critiques vainqueur, Je puis, sur ce sujet, satisfaire mon cour; 145 GUILLERAGUES, plains-toi de mon humeur légere, Si jamais entraîné d'une ardeur étrangere, Tij IMIT. Vers 133. Qu'à fon gré désormais la Fortune me joue:) CORNEILLE, Illusion Comique, Acte II. Scene V. Ainsi de notre espoir la Fortune je joue: Tout s'éleve on s'abaisse au branle de fa roues OUI, LAMOIGNON, je fuis les chagripis de la villes ui, LAMOIGNON, je fuis les chagrins de la ville, Et contre eux la Campagne est mon unique azile. Du lieu qui m'y retient veux-tu voir le tableau ? C'est un petit Village, ou plutôt un Hameau : D'où l'æil s'égare au loin dans les plaines voisines. Qui partageant for cours en diverses manieres, 10 D'une riviere seule y forme vingt rivieres. Tous ses bords sont couverts de saules non plantés, Cetre Épitre à été composée en race, Livro fecond, qui eft fur le Le Village au dessus forme un amphithéâtre. L'Habitant ne connoît ni la chaux ni le plâtre. 15 Et dans le roc, qui céde & fe coupe aisément, Chacun fait de la main creuser son logement. Le Soleil en naissant la regarde d'abord, C'est là, cher LAMOIGNON, que mon esprit tranquille Met à profit les jours que la Patque me file. Ici dans un vallon bornant tous mes desirs, J'achete à peu de frais de solides plaisirs. 25 Tantôt, un livre en main errant dans les prairies, l'occupe ma raison d'utiles rêveries. Tantôt cherchant la fin d'un vers que je construis, Je trouve au coin d'un bois le mot qui m'avoit fui. Quelquefois aux appas d'un hameçon perfide, 30 J'amorce, en badinant, le poisson trop avide; Tiij fis remarquer à l'Auteur cette con- Aufsi moi, dit-il, je vois mieux que sonance vicieuse, proche la Roche, tout autre, que ce sont ici des resveries & il la corrigea dans sa derniere d'homme qui n'a gousté des Sciences édition de 1701. La description qu'il que la crouste premiere. L. I. ch. XXV. a faire de ce Village & des environs, eft très-exacte & d'après nature. VERS 29. Quelquefois aux appas.) VERS 25. Tantôt, un livre en On croit que l'Auteur auroit dû main &c.) 'Il lisoit alors les Esais ne se mettant au pluriel, que dans mettre : à l'appât: ce dernier mor de MONTAGNE, dont il marque le sens figuré : les appas d'une Belle, le caractère par ce vers : l'occupe ma raison d'utiles rêve- IMIT. Ibid. Quelquefois aux appas ries. &c.) Martial, I. Epigr. LVI. En effet, Montagne donne lui-même Et piscem tremula salientem ducere à ses Écrits le nom de rêveries: feta, 1 Ou d'un plomb qui suit l'æil, & part avec l'éclair, Nous présente un repas agréable & rustique. 35 Là, sans s'assujettir aux dogmes du Broussain, Tout ce qu'on boit est bon, tout ce qu'on mange est sain. O fortuné Séjour! ô Champs aimés des Cieux! 40 Que pour jamais foulant vos prés délicieux, Ne puis-ję ici fixer ma course vagabonde, Mais à peine du fein de vos vallons chéris, O rus VERS 31. Ou d'un plomb qui suit dans la Rue des Bons-Enfans, a Pæil & part avec l'éclair,] Il faut l'Enseigne des Bons-Enfans. lire : suit l'æil, & non pas : fuit, comme quelques-uns l'ont cru. La IMIT. Vers 39. O fortuné séjour ! légereté & le son de ce vers, expri- Ô champs &c.] Horace, Livre II. ment bien l'éclat & le prompt effet Satire VI. v 222. d'un coup de fusil. quando ego te afpiciam? IMIT. Vers, 33. Une table au retour &c.) Martial, L. I. Epigr. LVI. quandoque licebit Nunc Veterum libris , nunc fomno Pinguis inæquales onerat cui Vil & inertibus horis lica mensas, Et sua non emptus præparat ovą Ducere follicita jucunda oblivia vitæ ? cinis. Aux dogmes du VERS 46. Un Cousin, abufant Broulain.) RENÉ BRULART, &c.) Ce Cousin se nommoit B ALComte du BROUSSAIN, fils de TAZAR BOILEAU, Il avoit eu LOUIS BRUL ART, Seigneur du des biens considérables, & entre BROUSSAIN & duo RA N- autres trois charges de Payeur des CHER; & de MADELAINE Rentes ; mais ces Charges ayant été COLBERT. Voyez la Remarque, supprimées, il étoit obligé de folliqui eft au commencement de la citer le remboursement de fa finanSatire troisieme. ce: & il avoit engagé notre Aureur VERS 38. Et mieux que Bergerat.) dans ses follicitations, sur-tout Fameux Traiteur, qui demeuroit auprès de Mr. Colbert. VERS 35. |