Et dans l'eau de ces puits fans relâche tirée, ANTOINE, de nous deux tu crois donc, je le voi, Qui dit, fans s'avilir, les plus petites chofes, 50 Fît, des plus fecs Chardons, des Oeillets & des Rofes: Et fût même au difcours de la Rufticité Donner de l'élégance & de la dignité; Un Ouvrage, en un mot, qui, jufte en tous fes termes, 55 Sût, dis-je, contenter, en paroiffant au jour, Ce qu'ont d'Efprits plus fins & la Ville & la Cour. Et le teint plus jauni que de vingt ans de hâle : J'ai été en voyage, lui dit-il, avec CHANG. Vers 46. Si deux jours feulement libre du Jardinage, &c.) Il y avoit dans la premiere compofi tion: Si deux jours feulement chargé de Il te falloit fonger, &c. CHANG. Vers 51. Et fût même 1 65 Me laffer à chercher des vifions cornues, Approche donc, & viens; qu'un Pareffeux t'apprenne, Dans ces tranquilles Bois pour eux plantés exprès, 75 Sorcieres, dont l'amour fait d'abord les charmer, On voit fous les Lauriers haleter les Orphées. Dagueffeau dans la Ville, & Termes à la Cour. Mais dans la fuite il ajoûta les quatre précédens, & changea ces deux derniers. VERS 54. Sût plaire à Dagueffeau, &c.) HENRI FRANÇOIS DAGUESSEAU, alors Avocat Ibid. Sút fatisfaire Termes.] Ro- VERS 77. IMIT. Vers S2. Que l'ennuyeux loifir d'un Mortel fans étude.] Otium Général; & aujourd'hui (en 1717.) fine litteris, mors eft, & hominis vivi Chancelier de France, fepultura. Seneca, Ep. LXXXII. Qui jamais ne fortant de fa ftupidité, Soûtient dans les langueurs de fon oifiveté, 85 D'une lâche Indolence efclave volontaire, Le pénible fardeau de n'avoir rien à faire. Loin du trouble & du bruit il croit trouver la paix. go Tous les honteux Plaifirs, Enfans de la Molleffe, VERS 90. Tous les honteux Plaifirs, Enfans de la Molleffe.] On ne fauroit parler avec plus de circonfpection, ni plus de sagesse. IMIT. Vers 91. Ufurpant fur fon Ame un abfolu pouvoir.) Perfe, Sa tire cinquieme, vers 129. Lui La Goutte aux doigts noués, la VERS 98. Guenaud, Rainffant, Brayer, &c.] Trois fameux Médecins de Paris; mais ils étoient morts Si intus, & in jecore agro plufieurs années avant la compofi- Nafcantur Domini. IMIT. Vers 101. Sur le duvet d'un Lit, théâtre de fes gênes.) Pleaume XL. v. 3. Super lectum doloris ejus. Lui font fcier des Rocs, lui font fendre des Chênes, Et le mettent au point d'envier ton emploi. Reconnois donc, ANTOINE, & conclus avec moi, 105 Que la Pauvreté mâle, active & vigilante, Eft parmi les travaux moins laffe, & plus -contente, Je te vais fur cela prouver deux vérités. L'une, que le travail aux Hommes néceffaire, 110 Fait leur félicité, plutôt que leur mifere; Et l'autre, qu'il n'eft point de coupable en repos. C'est ce qu'il faut, ici montrer en peu de mots. Suis-moi donc. Mais je vois, fur ce début de prône, Que ta bouche déja s'ouvre large d'une aûne, 115 Et que les yeux fermés tu baiffes le menton. Ma foi, le plus für eft de finir ce fermon. Auffi-bien j'apperçois ces Melons qui t'attendent, Et ces Fleurs qui là-bas entre elles fe demandent, S'il eft fête au Village? & pour quel Saint nouveau 120 On les laiffe aujourd'hui fi long-temps manquer d'eau. Qu'en Dieu feul on trouve fon repos. VERS 102. Lui font fcier des n'eft point de coupable en repos.) Rocs, lui font fendre des Chênes.] Premiere maniere avant l'impres L'Auteur ayant récité fa Pièce à Mr. fion: Dagueffeau, Avocat Général, qui l'étoit allé voir à Auteuil, ce Magi ftrat condamna ce vers: il trouvoit la Métaphore, qu'il contient, trop hardie & trop violente. Mr. Despreaux lui répondit, que, fi ce vers n'étoit pas bon, il falloit brûler toute la Pièce. VERS 114. Que ta bouche déja s'ouvre large d'une aune, &c.) L'Auteur faifoit remarquer cette peinture naïve d'un Homme qui s'en CHANG. Vers 111.- Qu'il dort. ÉPITR E XII. SUR L'AMOUR DE DIEU, A MR. L'ABBÉ RENAUDOT.. D OCTE Abbé, tu dis vrai, l'Homme au crime attaché, N'eft pas toûjours l'effet d'une noire vapeur, Voici à quelle occafion cette l'Apologie de la Satire X. contre les Épître a été faite. L'Auteur luimême s'en explique dans une Lettre qu'il m'écrivit au mois de Novembre, 1709.,,Long - temps avant la compofition de cette ,,Pièce, j'étois fameux par les fré,,quentes difputes que j'avois foûte,,nues en plufieurs endroits, pour la ,,défense du vrai Amour de Dieu, ,,contre beaucoup de mauvais ,,Théologiens. De forte que me ,,trouvant de loifir un Carême, je ne ,,crus pas pouvoir mieux employer ,,ce loifir, qu'a exprimer par écrit ,,les bonnes penfées que j'avois là,,deffus." C'étoit le Carême de l'année 1695. Femmes, quelques-uns de fes Amis trouverent mauvais, que ce grave Docteur, agé de S4. ans, eût entrepris la défense d'un Ouvrage, où il n'étoit queftion, difoient-ils, que de Femmes, de Vers, & de Romans. Ils regardoient la Poëfie comme un amufement frivole, qui n'avoit pas dû arrêter un moment ce profond Génie. Mr. Despreaux compofa l'Épître fur l'Amour de Dieu, pour montrer à ces Cenfeurs fauffement délicats, que la Poëfie, dont ils avoient fi mauvaise opinion, peut traiter les sujets les plus relevés. §. Mr. Bayle nous apprend, que Mr. BAYLE, dans fon Diction-,,ces particularités lui avoient été naire, à l'article Antoine AR,,communiquées par Mr. Marais, NAUL D, rapporte un fait, que l'on ,,Avocat au Parlement de Paris, a oui réciter à Mr. Despreaux. Il ,,homme de beaucoup d'efprit & dit, que Mr. Arnauld ayant fait d'érudition, fort connu de Mr. |