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AN. 404.

LI.

S. Victrice & au

Gaules.

Ep. 2. Innoc. tom. 2. conc. p. 1249.

n. 34.

C. S.

n'en connoît point d'autres que ceux de Nicée; & que ceux que des heretiques ont compofez, doivent être rejettez, conformément au concile de Sardique, quand même ils seroient d'ailleurs raisonnables. Pour remede à tous ces maux, il dit qu'un concile œcumenique eft neceffaire, & qu'il a déja dit depuis longtemps qu'il faloit l'affembler, qu'en attendant il faut prendre patience, & fe confier en Dieu.

La même année 404. il écrivit à S. Victrice évêtres évêques des que de Rouen une lettre decretale, pour réponse à la priere qu'il lui avoit faite, de lui marquer les regles que fuivoit l'église Romaine, fur divers points de difcipline. Le pape Innocent lui répond, non pour introduire rien de nouveau, mais pour conferver les Sup. liv. xvIII. anciennes traditions. Sa decretale contient quatorze articles affez semblables à ceux de la décretale du pape Sirice à Himerius: la plûpart fur les ordinations & la continence des clercs. Il y marque, que le mariage contracté avant le baptême eft compté pour rendre bigame, & par conféquent irrégulier, celui qui en a contracté un autre depuis: parce que le mariage n'eft pas comme les pechez, qui font effacez par le baptême. Il dit qu'une femme, qui du vivant de fon mari en a épousé un autre, n'eft reçue à pénitence qu'aprés la mort de l'un des deux ; & que le même doit être observé à l'égard d'une vierge voilée, qui s'eft mariée au préjudice de fon væeu. C'eft-à dire que ces cas étoient de ceux où l'églife abandonnoit les coupables à la mifericorde de Dieu, fans leur accorder les facremens. La décretale eft datée du quinziéme des calendes de Mars, fous le confulat d'Honorius & d'Aristenet, c'est-à-dire le quinziéme de Février 404.

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C. II.

AN. 404

28. al. 18. & 37%

Le pape connoiffoit S. Victrice par lui-même : car il avoit été à Rome, & S. Paulin avoit efperé qu'il Paul. ep. 27. & viendroit le voir à Nole. Il l'avoit vû autrefois à Vienne chez faint Martin, & l'honoroit particulicrement. S. Paulin ayant donc été privé de cette con- Ep, 27;; folation, & reçu feulement une lettre de fa part, lui fit une réponse, où il le loue particulierement de fa pauvreté apoftolique. Enfuite étant allé à Rome à fon ordinaire pour la fête des apôtres, il y trouva le diacre Paschase du clergé de Rouen, difciple de faint Victrice & compagnon de fes voyages : & nonobftant l'impatience qu'avoit Pafchafe de retourner en Gaule, S. Paulin l'emmena chez lui à Nole, & l'y retint af fez long-temps. Il apprit de lui les commencemens sup. xv. p. 314 de la vie de faint Victrice, fa conversion à la foi, sa confeffion, & les grandes chofes qu'il avoit faites depuis fon épifcopat, en portant la lumiere de l'évangile fur les bords de l'Ocean, aux nations encore barba res des Morins & des Nerviens, dont les pays font à peu prés la Flandre & le Hainaut. Saint Victrice avoit établi par tout des églifes où l'on chantoit les louanges de Dieu, des monafteres, des vierges & des: veuves. On le compte le huitiéme entre les évêques de Rouen, & l'églife honore fa memoire le feptième Mug: d'Août.

Martyr. Rom. T

lib. 115 6. 13,

Les lettres de S. Paulin nous font connoître plufieurs autres évêques des Gaules, illuftres par leur 4p. Greg. Turons. fainteté. S. Delphin de Bordeaux, & S. Amand fon fucceffeur, S. Aper de Toul, S. Florent de Cahors, S. Alethius fon fucceffeur, S. Exupere de Toulouse, S. Simplicien de Vienne, S. Diogenien d'Alby, S. Dynamius d'Engoulême, S. Venerand de Clermont, S.. Pelage de Perigueux. Celui à qui S. Paulin a le plus

Gennad. c. 19.

écrit est Sulpice Severe, illustre par ses écrits. Il étoit comme lui d'Aquitaine, & à ce que l'on croit d'Agen. Paul. ep. 1, al s. Il fe convertit à la fleur de fon âge, étant marié, riche & en grande réputation par fon éloquence. Il fut difciple de S. Martin de Tours, dont il écrivit la vie de fon vivant, & ajoûta depuis diverses particularitez & sa mort, dans ses dialogues & fes lettres. Son plus fameux ouvrage eft l'hiftoire facrée, divifée en deux livres, qui comprennent en abregé toute la fuite de la religion, depuis le commencement du monde jusques Pagi. an. 400. n. à fon temps, c'est-à-dire jusques à l'an 400. de J. C. Il fut prêtre, & ne doit pas être confondu avec les évêques de même nom.

25.

LII.

Tom. 2. cons. p.

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Vers le même temps il fe tint un concile à Turin, à Concile de Turin. la priere des évêques des Gaules, dont il nous reste une épître fynodale, contenant huit articles. Le premier regarde Proculus évêque de Marseille, qui prétendoit devoir préfider comme métropolitain aux évêques de la feconde province Narbonoife & y ordonner les évêques : difant que leurs églifes avoient été de fon diocefe, ou qu'il les avoit ordonnez. Les évêques du pays foutenoient au contraire qu'un évêque d'une V. Not. Sirm. ibid. autre province ne devoit point les préfider: & Marseille étoit en effet de la province de Vienne. Le concile jugea pour le bien de la paix, que Proculus devoit avoir la primauté qu'il prétendoit, non comme un droit de fon fiége, mais comme un privilege perfonnel, accordé à fon âge & à son merite. Qu'ainfi fa vie durant il préfideroit les évêques, dont il paroîtroit conftamment que les églifes auroient été de fon diocefe, ou qu'eux mêmes auroient été tirez d'entre fes disciples; enforte qu'ils l'honoreroient comme leur pere, & qu'il les traite

t. 1810,

roit

AN. 404.

n. 10.

roit comme fes enfans. Il y avoit long-temps que Proculus étoit évêque, puifque dés l'an 381. il avoit Sup. Liv. XVIIIaffifté au concile d'Aquilée comme deputé des Gau- Ep. 4. n. 10. les; & S. Jerôme rend témoignage à la vertu & à fa doctrine: mais les paroles du concile de Turin femblent marquer qu'il étoit un peu trop jaloux de fon

autorité.

Les évêques d'Arles & de Vienne difputoient enfemble de la primauté. Vienne étoit l'ancienne metropole: mais Arles depuis le regne de Conftantin, V. Not. Sirm. qui lui avoit donné fon nom avec de grands privileges, étoit regardée comme la feconde ville des Gaules, dont la premiere étoit Tréves. Le concile de Turin ordonna, que celui des deux évêques qui prouveroit que fa ville étoit métropole, auroit le pouvoir de faire les ordinations: leur laiffant toutefois pour le bien de la paix, la liberté de s'attribuer chacun dans fa province les évêques des villes les plus voifines, & de vifiter leurs églifes comme metropolitains.

Felix évêque de Tréves ayant été ordonné par par les Ithaciens étoit demeuré attaché à leur communion, que les plus faints évêques rejettoient, à l'exemple de S. Martin & de S. Ambroife. Les évêques des Gaules qui communiquoient avec Felix, envoyerent des députez au concile de Turin: mais le concile declara qu'il ne recevroit que ceux qui se fépareroient de la communion de Felix: fuivant les lettres de S. Ambroife & du pape S. Sirice, qui furent lûes en prefence des députez; & que nous n'avons plus : il fat dit en ce même concile, que les évêques qui auroient fait une ordination illicite, feroient privez pour toûjours du droit d'ordonner. Les autres regle Tome V. Hh

c.6.

Sup. liv. XVIII, n. 56.

AN. 404.

mens du concile de Turin ne regardent que des affaires particulieres, ou la confirmation des anciens caZofim, ep. 6. ad nons. On fçait d'ailleurs que Lazare depuis ordonné évêque par Proculus, y fut condamné comme calomniateur, pour avoir accufé fauffement l'évêque Brice, que l'on croit être le fucceffeur de S. Martin dans le fiége de Tours.

Afr. to. 2. conc. p. 1569.

LIII.

Concile de Car

thage.

Il y eut auffi un concile à Carthage, fous le fixiéme confulat d'Honorius, le fixiéme des calendes de Aug. ep. 185. al. Juillet, c'eft-à-dire le vingt-fixiéme Juin 404. où l'on 50. ad Bonif. 6. 7. réfolut d'implorer le fecours de l'empereur contre les V. ep. 93. ad vin- violences des Donatiftes. Quelques évêques des plus

cent. n. 17.

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âgez, & qui avoient vû par experience l'utilité des loix contre les heretiques, pour les exciter à fe convertir; vouloient que l'on priât l'empereur de défendre abfolument qu'il y eût des Donatiftes, en prefcrivant une peine à ceux qui voudroient profeffer cette herefre. Les autres évêques entre lefquels étoit faint Auguftin, vouloient feulement demander que leurs violences fuffent réprimées : que la loy de Theo dofe portant amende de dix livres d'or contre tous les heretiques en general, fût appliquée en particulier aux Donatiftes, qui prétendoient n'être pas heretiques: & que tous ne fuflent pas fujets à cette peine, mais feulement ceux qui feroient dénoncez par les Catholiques, à caufe de leurs violences.

Cet avis plus doux l'emporta, & les évêques Theafius & Evodius furent députez vers l'empereur avec cette inftruction. Ils reprefenterent, que fuivant le concile de l'année derniere, les prelats des Donatiftes ont été interpellez par actes des officiers municipaux, de conferer pacifiquement avec nous. Mais fe défiant de leur caufe, ils n'ont prefque point ofé

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