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ka & les autres blasfèmes de Manés. Ensuite S. Auguf- AN. 4041 tin & lui foufcrivirent aux actes.

LVII. Autres ouvrages contre les Manichéens.

11. Retract. c. It

C. 44. 455.

Quelque temps aprés S. Auguftin écrivit contre les Manichéens un traité de la nature du bien, où il montre que Dieu est le fouverain bien, & une nature immuable: que toutes les autres natures, foit fpirituelles, foit corporelles viennent de lui, que toutes, en tant que natures, font bonnes : ce que c'est que le mal & d'où il vient. Combien les Manichéens, felon leurs fictions, mettoient de maux dans la nature du bien, & de biens dans la nature du mal. Il rapporte deux paffages de Manés: l'un du feptiéme livre de l'ouvrage nommé Trefor: l'autre de l'épître du fondement, où l'on voit manifeftement la fource des abominations, dont les Manichéens étoient accufez, & quelquefois convaincus. Car ils croyoient que les parties de la fubftance de lumiere étoient mê-lées par la géneration, avec les parties de la substancede tenebres; & qu'elles en étoient féparées quand leurs élûs mangeoient les corps où fe rencontroit mêlange. Un Manichéen nommé Secondin, que 11. Retract. 100. S. Auguftin ne connoiffoit pas même de vifage, lui fig. 1. 8. p.écrivit comme fon ami,.& avec des démonftrations de refpect: fe plaignant de ce qu'il combattoit par fes écrits la doctrine de Manés: & l'exhortant à reconnoître la verité. Car il fuppofoit que S. Auguftin ne l'avoit abandonné que par crainte, & par le defir des honneurs temporels. Saint Auguftin lui répondit. par un petit ouvrage, qu'il metroit fans héfiter au deffus de tous ceux qu'il avoit écrits contre cette he refie.. Il y rend compte des motifs qui font obligé à. l'abandonner; & tiré de la lettre même de Secondin, des preuves pour la réfuter. A l'argument, du petit

Ap. Aug.

c. 26..

AN. 404.

11, Retract. 6, II.

nombre, il répond: qu'encore que le plus grand nombre foit des méchans, les grands crimes font rares. Ainfi, dit-il, prenez garde que l'horreur de vôtre impieté ne fasse le petit nombre dont vous vous

vantez.

Vers ce même temps S. Auguftin écrivit un ou vrage que nous n'avons plus, contre un Catholique nommé Hilarus, qui avoit été tribun: & qui étant irrité contre les ecclefiaftiques, blâmoit avec emportement la coutume qui avoit commencé de s'introduire alors à Carthage, de chanter à l'Autel des pseaumes, soit devant l'offrande, foit pendant la communion. A prefent on n'en chante plus que les An

tiennes.

1.

Occupations de S.
Chryfoftome à
Cucufe.

Sozom. VIII. 6. 7.

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L

LIVRE VINGT-DEUXIE ME.

lui

'ExIL de S. Chryfoftome ne le rendit que plus illuftre par les vertus qu'il y pratiqua. Comme fes amis, & particulierement fainte Olympiade, fourniffoient de l'argent en abondance, il rachetoit plufieurs captifs d'entre les mains des Ifaures, & les Pall, dial. p. 96. renvoyoit chez eux: il fecouroit les pauvres dans leurs befoins, particulierement à l'occafion de la famine qui furvint en ce même temps. Il inftruisoit & confoloit ceux qui n'avoient pas befoin d'argent : en forte qu'il s'attira l'affection de tout le monde dans l'Armenie où il étoit, & dans les pays voisins. Plufieurs perfonnes le venoient voir d'Antioche, du reste de la Syrie & de la Cilicie; il refufoit fouvent l'argent Ep. 183. al. 230. qu'on lui envoyoit, comme il paroît par une lettre à une dame nommée Carterie; & par une autre à

Ep. 57. al. 56.

Diogene, homme de qualité. Il leur en fait excuse, afsurant qu'il n'en a pas besoin, & qu'il en ufera librement dans l'occafion. Toutefois après avoir écrit cette derniere lettre, il fut tellement preffé par Ep. 58. al. 514 Aphraate, envoyé apparemment par Diogene, qu'il accepta fa liberalité; mais à la charge qu'elle feroit employée au fecours des églifes de Phenicie, où Aphraate même alloit travailler.

ad Ruff

Car S. Chryfoftome ne ceffoit point pendant fon exil, de prendre foin de ces églifes naiffantes. Ayant sup: xxII: n. 42, apris que la perfécution y avoit recommencé, & que les payens en fureur avoient tué ou bleffé plufieurs moines; il écrivit au prêtre Rufin une lettre trés-pref- Ep. 191. al. 1264 fante, afin qu'il fe hâtât d'y aller, perfuadé qu'il étoit que fa feule prefence apaiferoit tous les defordres. Il le prie de lui donner continuellement de fes nouvelles, même pendant le chemin ; il promet de fa part de lui donner tout le fecours poffible, & par luimême & par les autres : écrivant fans ceffe, jufques. à C P. s'il eft neceffaire; puis il ajoûte: Quant aux reliques des faints martyrs, n'en foyez point en peine: car je viens d'envoyer le prêtre Terence au tréspieux Otrée évêque d'Arabiffe, qui en a quantité de trés-feures; & dans peu de jours je vous les envoyerai en Phenicie. Hâtez-vous d'achever avant l'hyver les églifes qui ne font pas encore couvertes. Ces der nieres paroles font croire que les reliques devoient fervir à la confecration des autels de ces nouvelles églifes. Il écrit de même au prêtre Geronce, l'exci- Ep. 55: al: 540 tant à s'y rendre promptement: & l'affurant qu'il ne Ep. 186. al. 123. manquera de rien, foit pour les bâtimens, foit pour les befoins des freres, & qu'il en a chargé le prêtre Conftantius. Il prie le prêtre Nicolas de preffer le

Ep. 169. a!. 532

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voya

départ de Geronce, & d'envoyer avec lui le prêtre
Jean, afin de fortifier par tant de bons ouvriers cer-
te église ébranlée. Le prêtre Jean fit en effet le
ge, & S. Chryfoftome écrivit à Simon & à Maris,
prêtres & moines d'Apamée:: les exhortant à lui don-
ner encore quelques bons ouvriers, pour l'accompa-
gner en Phenicie.

Il écrivit auffi aux prêtres & aux moines qui travailloient à l'inftruction de ces payens de Phenicie : de peur que la perfécution ne leur fift perdre courage & abandonner le pays, il leur promet qu'ils ne manqueront de rien, ni pour la nourriture ni pour le vêtement. Que perfonne donc, ajoûte-t-il, ne vous épouvante: car nous avons fujet de mieux efperer, comme vous verrez par les copies des lettres du venerable prêtre Constantius. Il leur represente le courage des apôtres, & particulierement de S. Paul, qui prêchoit en prifon & dans les fers, & convertiffoit fon geolier; & illes exhorte à demeurer fermes & inébranlables, difant qu'il leur envoye le prêtre Jean pour les confoler, & les exhorter à lui écrire, & lui demander tous leurs befoins. Il continuoit les foins pour les églifes de Gotthie; & il en écrivit ainfi au Ep. 113. al. 206. diacre Theodulphe : Quelque grande que foit la tempête, & l'application de ceux qui veulent ruïner les églifes de Gotthie, ne laiffez pas vous autres de faire ce qui dépend de vous: quand vous ne gagneriez autre chofe, ce que je ne croi pas, la récompenfe de vôtre bonne volonté vous eft toujours préparée de la part de Dieu. Ne vous rebutez donc pas, mon cher frere, dans vos foins & vos travaux. Mais fur tout priez & ne ceffez point de demander à Dieu ardemment qu'il rende la paix à fon églife: cependant

faites

faites tous vos efforts; comme j'ay demandé, pour

4.2.

AN. 405

gagner du temps en cette affaire. Il entend fans doute Sup. liv. xxx. n. l'Ordination de l'évêque, dont il avoit écrit à fainte Ep. 163. al. 207. Olympiade. Il en écrivit auffi aux moines Goths, qui étoient dans le monaftere.de Promotus à CP.

Theod. ep. 119. 121. al. 119. 212.

Theop. p. 198. al.

203. Sallust.

Saint Jean Chryfoftome aprit que deux prêtres Ep. 113. al. 210. qu'il avoit laiffez à CP. Sallufte & Theophile, ne témoignoient pas affez de zéle pour foûtenir le peuple qui lui demeuroit fidele; qu'ils ne fe trouvoient pas fouvent aux affemblées ecclefiaftiques; que Sallufte n'avoit prêché que cinq fois jufques au mois d'Octobre, & Theophile point du tout. Il en fut fort affligé, & leur en écrivit trés-fortement à l'un & à l'autre, & à Theodore ami de Sallufte officier du préfet, aparemment le même qui l'avoit conduit à Cucufe. Si c'est une calomnie, leur dit-il, justifiez-vous: si c'est une verité, corrigez-vous. Songez quel jugement de Dieu vous vous attirerez par une telle négligence. Ce temps de tempête eft le temps d'amasser des richesses fpirituelles. Et ne craignez-point, dit-il à Theophile, de me mander vos bonnes œuvres, puifque vous ne ferez qu'executer mes ordres.

a

11.

L'hyver toûjours rude en Armenie, le fut plus qu'à Souffrance de S. l'ordinaire en 404. & S. Chryfoftome né à Antioche, Chryfoftome où il avoit paffé la plus grande partie de fa vie, & infirme depuis long-temps, en fut extrêmement incommodé. Voicy comme il enécrivit à fainte Olympiade au commencement de l'an 405. Je vous écris Ep. 5 al. 6. au fortir des portes de la mort. C'est pourquoy je fuis ravi que vos gens ne foient pas arrivez plûtôt: car s'ils m'avoient trouvé dans le fort de mon mal, il ne m'auroit pas été facile de vous tromper, en vous mandant de bonnes nouvelles. L'hyver plus rude qu'à

Tome V.

KK

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