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A.N. 407.

Orof. VII. 6. 37. Marcell. Chr. an. 406.

Aug. v. civit. c.23.
Serm 101. al. 29.

de verb. Dom.c.10.

Orof. vII. c.

Zofim. lib. 5.p. 81.
&.c.
Marc, Chr.
408.

an.

me à Rome les fpectacles des gladiateurs

La loi du quinzième Novembre 407. fut une fuite de la défaite de Radagaife. C'étoit un payen Scythe, de nation, qui l'année précedente 406. étoit entré en Italie avec une armée de plus de vingtimille Goths, & menaçoit Rome. Alors les payens s'affembloient, & difoient hautement que cet ennemi avoit pour lui les dieux, & que la ville alloit périr, parce qu'elle les avoit abandonnez: ils faifoient de grandes plaintes & demandoient le rétabliffement des facrifices. Toute la ville fremiffoit de blasfêmes contre le nom de J. C. comme étant la malediction du temps present. Cependant il vint des troupes de Huns & de Goths au fecours des Romains: l'armée de Radagaife fe diffipa, & périt miferablement dans les montagnes de l'Apennin. Radagaife lui-même fut pris & tué; & les Chrétiens regarderent cette victoire comme un effet de la protection divine.

Ils regarderent de même la mort du comte Stilicon, qui avoit toute l'autorité en Occident, fous le foible 26. 38. empereur Honorius. Stilicon fut accusé d'avoir attiré les barbares qui commençoient à ravager l'empire, & de vouloir chaffer du trône l'empereur Honorius fon gendre, pour y mettre fon propre fils Eucher, qui étoit payen, & qui pour s'attirer les payens, promettoit de relever les temples & d'abattre les églifes. Cette conspiration étant découverte, Stilicon fut tué le dixième des calendes de Septembre, fous le confulat de Baffus & de Philippe, c'eft-à-dire le vingt-trois Août 408. & fon fils Eucher enfuite.

XVI.

Barbares dans les
Gaules.

Rumar. hift. perfe.
Vandal.

En effet dés l'année 406. les Vandales & les Alains pafferent le Rhin, & entrerent dans les Gaules. Les Quades, les Sarmates, les Gepides, les Herules,

les

les Saxons & les Allemands leur aiderent à ravager Hier. ad Agerach. tout ce qu'enferme le Rhin, l'Ocean, les Alpes & les Pyrenées. Mayence fut prife & ruinée, & plufieurs milliers de perfonnes maffacrées dans l'églife. Vormes fut ruinée aprés un long fiége: Reims, Amiens, Arras, Terouanne, Tournay, Spire, Argentine ou Strafbourg, devinrent des villes Germaniques. L'Aquitaine, la Novempopulanie, la province Lionoife & la Narbonoife; tout fut ruiné à la reserve du peu de villes. C'eft ainfi qu'en parle S. Jerôme, qui regrette particulierement Toulouse. Il fe plaint encore que les ad Heliodor. femmes nobles & les filles confacrées à Dieu, ont été le jouet des barbares, les évêques pris, les prêtres & les clercs tuez, les églifes renverfées, les chevaux attachez aux autels, les reliques déterrées. J'ai vû, dit le de gubern. lib. 6. prêtre Salvien, dans les villes les corps morts de l'un & de l'autre fexe nuds, déchirez par les chiens, & les oiseaux infecter les vivans qui reftoient.

Dec.

Comme ces barbares étoient encore payens, ils firent grand nombre de martyrs. L'églife honore le qua- Martyr. R. 14. torziéme de Decembre faint Nicaise archevêque de Reims, avec la vierge Eutropie fa fœur, Florentius diacre, & Jucundus lecteur tuez à la porte de l'église par les Vandales. On croit que S. Diogene d'Arras fouffrit le martyre dans le même temps. Tréves fut pillée jufques à quatre fois, & fon évêque Valentin tué. A Befançon l'évêque Antidius eft honoré le dixfeptiéme de Juin comme martyrifé par les Vandales. A Semont en Bourgogne S. Florentin & S. Hilaire Martyr. R. 27. martyrs, honorez le vingt-feptiéme de Septembre. A Sept. Auxerre S. Fraterne évêque martyrifé le jour même

de son sacre. A Langres S. Didier évêque avec S. Va- Martyr, R. 23. dere fon archidiacre & faint Prudence ; & plufieurs

Tome V.

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Mai.

Ep. 17. al. 129,

autres martyrs en divers lieux des Gaules.

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Aprés la mort de Stilicon, la principale autorité vint à Olympius Chrétien trés-zélé, qui fut fait maître des offices. Saint Auguftin étoit de fes amis & lui écri vit peu de tems aprés pour les interêts de l'églife. Car les payens & les heretiques d'Afrique ayant appris la mort de Stilicon prétendirent qu'il étoit l'auteur des loix qui venoient d'être publiées contre eux, & que l'empereur n'y avoit eu aucune part. Par ces difcours ils excitoient les peuples contre les Catholiques, en forte que plufieurs évêques pafferent en Italie fugitifs pour implorer la protection de la cour. S. Auguftin prie donc Olympius de travailler avec ces évêques, à réprimer les defordres qui font arrivez en Afrique : & cependant de faire connoître au plutôt à la province l'affection de l'empereur pour l'églife. On croit que ces évêques, dont parle S. Auguftin, étoient Reftitut & Florentius, qui furent députez par un concile tenu à Carthage le treiziéme d'Octobre de cette même anAp Dionif. exig. née 408. contre les payens & les heretiques: dans le temps, dit l'extrait du concile, que Severe & Macaire. furent tuez & que les évêques Evodius, Theafius & Victor furent mal-traitez à caufe d'eux.

3. 206.

Ibid.

La même année & le feiziéme des calendes de Juillet, c'est-à-dire le feizième jour de Juin, il s'étoit déja tenu un concile à Carthage, où l'évêque Fortunatien avoit été député contre les payens & les he-retiques. Mais il eft à croire que la nouvelle de la mort de Stilicon ayant augmenté leur infolence obligea, les évêques Catholiques à s'affembler, & à députer encore quatre mois aprés. Le fujet de la pre miere députation, fut peut-être le maffacre de Ca lame..

Ax. 408. sédition de Cala

XVII.

Aug. ep. 91. al.

8.

ad

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Car le premier jour de Juin de cette année 408. les payens y celebrerent une de leur fête avec une telle infolence, qu'ils pafferent danfant en troupe dans la me. ruë devant la porte de l'églife: ce qui ne s'étoit pas 202. fait du temps même de Julien, & comme les clercs voulurent l'empêcher, on jetta des pierres contre l'églife. Environ huit jours aprés, l'évêque ayant fait fignifier au corps de ville les dernieres loix contre les idolâtres, quoiqu'elles fuffent affez connuës principalement celle du vingt-quatriéme Novembre 407. & fe mettant en devoir de l'éxecuter: l'églife sup. n. x5. fut encore attaquée à coups de pierres. Le lendemain les Chrétiens ayant demandé acte de ce qu'ils avoient à dire, pour intimider les féditieux, la justice leur fut déniée. Le même jour il tomba une grêle qui fembloit envoyée exprés pour les épouvanter: mais fi-tôt qu'elle fut paffée, ils revinrent à coups de pierres pour la troifiéme fois ; & enfin mirent le feu à l'églife. Un des Chrétiens s'étant trouvé en leur chemin, ils le tuerent: les autres s'enfuïrent ou fe cacherent comme ils purent. L'évêque se sauva à peine dans un trou, d'où il entendoit les cris de ceux qui le cherchoient pour le tuer, & qui fe reprochoient d'avoir fait en vain tant de mal, puifqu'ils n'avoient pû le trouver. Cela fe paffa depuis la dixiéme heure, c'eft-à-dire quatre heures aprés midi, jusques bien avant dans la nuit : fans qu'aucun de ceux qui pouvoient avoir de l'autorité fe mit en devoir de T'empêcher.

Saint Auguftin fe rendit à Calame peu de temps aprés, pour confoler & appaiser les Chrétiens: les payens même demanderent à le voir, & il les avertit de ce qu'ils devoient faire pour se retirer de l'in

201.

AN 408.

3.

quiétude prefente, & même pour chercher le falut éternel. Mais comme ils craignoient toujours, ils lui firent écrire par un d'entre eux nommé Nectaire, qui Ap. Aug.ep.99. al. étoit un vieillard vénerable & homme de lettres. Il represente à faint Augustin l'amour de la patrie qui le fait agir, & le devoir des évêques qui eft de ne faire que du bien: témoignage remarquable de la part d'un payen. Il le prie du moins de féparer les innocens des coupables: offrant au refte de rétablir tout le dommage; & ne demandant que l'exemption de la Ep. 91. peine. Saint Auguftin loüe fon affection pour fa patrie, & lui reprefente que rien n'eft plus propre à entretenir la focieté des hommes, & à rendre une ville floriffante, que la religion Chrétienne, qui enfeigne la frugalité, la temperance, la foi conjugale, les bonnes mœurs : & rien de plus contraire à la focieté civile, que la corruption des mœurs qu'entraîne l'idolâtrie, par l'exemple des faux dieux. Venant à la fédition de Calame. Il demeure d'accord de la douceur qui convient aux évêques. Nous tâchons, dit-il, de faire enforte que perfonne ne foit puni des peines les plus féveres, non feulement par nous, mais par qui que ce foit à nôtre poursuite. Il foutient qu'il eft neceffaire de faire un exemple en cette occafion: & toutefois il convient de laiffer aux coupables la vie & la fanté, & dequoi la foutenir: mais non pas dequoi mal faire ainfi toute la peine d'un fi grand crime se réduifoit à quelque perte de biens. Quant aux dommages, dit-il, que les Chrétiens ont foufferts, ils le prennent en pénitence, ou ils font réparez d'autres Chrétiens: nous ne cherchons à Aug. ep. 1.04.7.2. que les ames, au prix même de nôtre fang. Nectaire demeura en filence environ. huit mois: peut-être.

n. 7.

1.9.

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par

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gagner

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