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AN. 396.

n. 2. n. 68.69. 70. 71.

n. 7. 8. 9.

2.43.

n. 52. n. 83.

n. 86.

2.105. 8.106.&c.

que

n'a point encore d'évêque; & qu'elle eft maintenant la feule quien manque dans la Ligurie, l'Emilie, la Venetie, & les provinces voifines: elle à qui les autres églifes avoient accoûtumé d'en demander; & ce qui eft de plus honteux, on s'en prend à moi, bien vôtre animofité foit le feul obftacle. Car tant qu'il y aura des divifions entre vous, que pouvonsnous regler? quel choix pouvez-vous faire? qui peut voyant les efprits partagez accepter une charge, qu'à peine peut-on porter dans la plus grande union? fontce là les inftructions de ce faint confeffeur? étesvous les enfans de ceux qui préfererent à leurs citoyens S. Eufebe, qu'ils ne connoiffoient point auparavant? Il s'étend enfuite à plufieurs reprises, fur les loüanges de S. Eufebe de Verceil. Il les exhorte à fe garder de deux moines apoftats, Sarmation & Barbatieu, qui avoient vêcu quelque temps dans le monastere de Milan: mais ne pouvant en fouffrir la régularité, les jeûnes, la clôture, le filence; & n'ayant pas profité des avis charitables de S. Ambroife: ils en fortirent, & ne furent pas reçus depuis, quand ils voulurent y rentrer. De quoi étant aigris ils femerent une doctrine pernicieufe, affez conforme à celle de Jovinien: en difant que l'abstinence & le jeûne, la virginité, ni la continence ne fervoient de rien. Saint Ambroife les traite d'Epicuriens, & les réfute amplement par les autoritez & les exemples de l'écriture. Enfuite il exhorte les fideles de Verceil à fuïr la medisance, la malignité, l'efprit de divifion, le defir de vengeance: à fouffrir les uns des autres, à ne point s'élever à caufe des richeffes: à exercer l'hofpitalité, la charité, & les devoirs réciproques des maris & des femmes, des meres & des enfans, des maîtres &

des

des efclaves. Il leur reprefente quelles doivent être les qualitez d'un évêque, principalement dans cette églife de Verceil, où la vie monaftique étoit jointe n.66. à la clericature. S. Ambroife fut obligé d'aller lui— Vita S. Gaud. même à Verceil peu de mois avant fa mort, pour réü- Martyr. R. 28. nir les efprits: & par ses soins on y élut pour évêque Honorat, homme de grand merite, que l'églife compte entre les faints.

Novar. Boll. Feb,

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XIX.

Réputation de S. Paul. vitae. 25.

Ambroife.

La réputation de S. Ambroife s'étendoit aux pais les plus éloignez. Elle attira quelques années auparavant deux Perfes des plus puiflans, & des plus fages de la nation, qui vinrent à Milan, chargez de plufieurs queftions, pour éprouver fa fageffe. Ils s'entretinrent avec lui par interprete, depuis la premiere heure du jour jufques à la troifiéme de la nuit : c'eftà-dire environ depuis fix heures du matin jusques à neuf heures du foir; & fe retirerent pleins d'admiration. Et pour montrer que l'unique fujet de leur voyage, étoit de le connoître par eux-mêmes : le lendemain ils prirent congé de l'empereur, s'en allerent à Rome, pour voir la puiffance du préfet Probus, & retournerent chez eux. Le comte Argobaste étant à Iản 30. table avec quelques rois des Francs, avec qui il faifoit un traité de paix : ils lui demanderent s'il connoiffoit Ambroife. Je le connois, dit-il, je fuis de fes amis, & je mange souvent avec lui. Le roi Franc répondit: C'eft pour cela,comte, que tu es victorieux, puifque tu es ami d'un homme, qui dit au soleil: Arrête, & il s'arrête. Paulin dit avoir appris ce fait d'un jeune homme, qui fervoit à boire au comte Arbogaste en ce repas.

Peu de temps avant la mort de S. Ambroise, une id.n 36. reine des Marcomans, nommée Fritigil, ayant oüi

Tome V.

G

AN. 396. parler de lui à un Chrétien venu d'Italie, crut en J. C. & envoya des ambaffadeurs chargez de prefens pour l'églife de Milan, priant S. Ambroife de l'inftruire par écrit, de ce qu'elle devoit croire. Il lui écrivit une belle lettre en forme de catechifme, où il l'exhortoit d'engager son mari à garder la paix avec les Romzins. La reine ayant reçû cette lettre, perfuada au roi de fe donner aux Romains avec fon peuple; elle vint elle-même à Milan: mais elle eut la douleur de ne plus trouver en vie S. Ambroife. Nous n'avons point la lettre qu'il avoit écrite à cette reine.

X X.

Miracles de S.Ambroile.

Un esclave du comte Stilicon, ayant été délivré du démon qui le tourmentoit, demeuroit dans la bafilique Ambrofiene; & fon maître qui Faimoit, l'avoit recommandé à S. Ambroife. On découvrit qu'il faifoit de fauffes lettres, pour donner la charge de tribun: enforte que l'on arrêta des gens, qui alloient exercer en vertu de ces provifions. Stilicon relâcha à la priere de S. Ambroise, ceux qui avoient été ainfi trompez: mais il ne punit point son esclave, & fe contenta d'en faire des plaintes au faint Evêque. Comme cet homme fortoit de la bafilique, S. Ambroife donna ordre de le chercher, & le lui amener. Il l'interrogea, & l'ayant convaincu de ce crime, il 3. Cor. v. 5. dit: Il faut qu'il foit livré à fatan, pour la deftruction de la chair, afin qu'à l'avenir personne n'ose rien faire de femblable. Au même moment, & avant que le faint évêque eût achevé de parler, l'efprit immonde se saisit de lui, & commença à le déchirer : de quoi nous fumes tous fort épouvantez, dit Paulin. Et il ajoûte Nous vîmes pendant ces jours-là plufieurs poffedez délivrez par fon commandement & par l'impofition de fes mains..

:

AN. 396

Nicetius auparavant tribun & notaire, avoit les pieds fi douloureux, qu'il ne pouvoit presque paroî- zd. n. 448 tre en public: comme il s'approchoit de l'autel pour recevoir le S. Sacrement, S. Ambroise par hazard lui marcha fur le pied & le fit crier; mais il lui dit: Allez, vous ferez déformais gueri. En effet, au temps de la mort du faint, il témoignoit avec larmes qu'il n'avoit point fenti de mal depuis.

22.423

Peu de jours avant que S. Ambroise gardât le lit, comme il dictoit l'explication du pfeaume quarantetroifiéme, Paulin qui écrivoit fous lui, vit tout d'un coup un feu en forme d'un petit bouclier, qui lui couvroit la tête, & entra peu à peu par fa bouche: enfuite fon visage devint éclatant comme la neige, puis il prit fa premiere forme. J'en fus tellement épouvanté, ajoûte Paulin, que je demeurai immobile, & ne pûs écrire ce qu'il difoit, qu'aprés que la vision fut paffée. Il difoit un paffage de l'écriture, que je retins fort bien, & il ceffa ce jour-là d'écrire ou de dicter, enforte qu'il ne put achever le pfeaume. Je rapportai auffi-tôt ce que j'avois vû au diacre Caftus, fous la conduite duquel j'étois, & il me montra par les actes des apôtres, que j'avois vê le S. Efprit defcendre fur le S. évêque. Nous avons cette explication de S. Ambroise fur le pfeaume 43. où en effet il finit au verset 25.& ne dit rien fur les deux derniers. Il falloit qu'il fe fentît déja malade: Car Paulin témoigne que quand il fe portoit bien, il ne fe déchargeoit pas de la peine d'écrire fes livres de fa main. Et S. Ambroife dit lui-même, Ep. 47. ad. Sab. al. qu'il ne dictoit pas tout, principalement la nuit: pour n'incommoder perfonne, pour pefer davantage ce qu'il écrivoit, & rendre fon ftyle plus exact. Paulin ajoûte: il prenoit foin de toutes les égli

65.

n. 38.

ad Caful. in fin.

AN. 397. fes: il prioit jour & nuit avec une grande affiduité z Il veilloit beaucoup & jeûnoit tous les jours, ne di nant jamais que le famedy & le dimanche. Car à MiAug. ep. 35. al 85. lan on ne jeûnoit point le famedy, même en carême: mais quand il fe trouvoit à Rome ou ailleurs, où l'on jeûnoit le famedy, il jeûnoit comme les autres: tenant pour maxime, de fuivre en ce point l'ufage des lieux où il fe rencontroit. Il donnoit quelquefois à manger, même aux plus puiffans de l'empire, aux confuls &. Paul. vita c. 30. aux préfets, qui le tenoient à honneur: comme on le Poff. vita Aug. . voit dans la perfonne d'Arbogafte & de Vincent préfet des Gaules. Mais il n'alloit jamais manger chez perfonne, quoi qu'on l'en priât, tant qu'il étoit à Milan. Il tenoit encore pour Maxime, de ne se mêler jamais d'aucun mariage, & ne procurer à perfonne de charge à la cour; de peur de s'en rendre refpon

Sulpic. dial. 1.c.17.

27.

XXI,

Mort de S. Am

broife.

Poff. vit. Aug. c.

27.

fable..

Aprés avoir ordonné un évêque à Pavie, il tomba malade, & garda long-temps le lit. Alors le comte Paul, vita c. 45: Stilicon dit que la mort d'un fi grand homme menaçoit l'Italie de fa perte. C'eft pourquoi il fit venir les hommes les plus confiderables de Milan, qu'il fçavoit être aimez du S. évêque, & les obligea partie par prieres, partie par menaces de l'aller trouver, & le preffer de demander à Dieu qu'il le laiffât encore en vie. Comme ils étoient autour de fon lit, & lui demandoient avec larmes cette grace, il leur répondit: Je n'ay pas vêcu avec vous, de maniere que j'aye honte de vivre ; & je ne crains pas de mourir, parce que nous avons un bon maître. Il étoit couché dans une galerie au bout de laquelle, quatre diacres, Caftus, Polemius, Venerius & Felix s'entretenoient de celui qui pourroit lui fucceder en l'épifcopat; & par-.

M-46.

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