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AN. 399.

E. 18. Cod.

c. ult.

autres lieux. La feconde loy d'Honorius eft du ving tiéme d'Aouft, qui confirmant toujours la défense des facrifices & des autres fuperftitions payennes, permet les affemblées, les fpectacles, les feftins folemnels. Elle est adreffée au proconful d'Afrique: auffibien que la troifiéme, à peu prés de même date: qui défend d'abattre les temples, mais confirme la défenAug XVIII, civit. fe des facrifices, & ordonne d'ôter les idoles. Peut-être elle fut donnée à l'occafion de ce qui étoit arrivé à Carthage la même année le dix-neuviéme de Mars. Car les comtes Gaudence & Jovius y ruïnerent les temples des faux dieux, & abattirent les idoles : ce qui fit voir la fauffeté d'un prétendu oracle des payens, que la religion chrétienne ne devoit durer que 365. ans. Car à ne compter que depuis la prédication de l'évangile, les 365. ans étoient finis en 398. fuivant le calcul de faint Auguftin : qui marque que plufieurs fe convertirent, quand ils virent la fauffeté de leur oracle.

Ap. Profp. 111. de promiff. c. 3.8.

Le plus fameux temple de Carthage, étoit celui de la déeffe Celeste, que l'on croit être Cybele. Il ne fut pas abattu alors: mais il avoit été fermé depuis longtemps, l'herbe & les ronces y étoient crues; & les payens difoient, qu'il étoit gardé par des dragons & des afpics. Le peuple Chrétien demandoit qu'on en fift une églife, ce que l'évêque Aurelius leur accorda, & y mit fa chaire épifcopale. Ce fut à la folemnité de pâque: on ouvrit & on nétoya le temple fans péril; & on remarqua fur le frontifpice écrit en groffes lettres: Aurelius pontife l'a dedié. C'étoit quelque pontife payen: mais la rencontre du nom parut au peuple un préfage de la verité. Les payens rappor toient un oracle de la décffe Celeste, qui prometroit

AN. 399.

le rétablissement de fon culte dans ce temple: mais au contraire, il fut ruïné environ vingt ans aprés, & converti en cimetiere. Vers ce même temps arriva le martyre de foixante Chrétiens, qui furent massacrez par les payens de la colonie de Suffecte pour avoir abattu & brifé une idole d'Hercule. Nous l'aprenons Aug. #p. so, al. par une lettre de faint Augustin, adreffée aux anciens de cette colonie, où il leur reproche leur cruauté, & leur mépris des loix. L'église honore ces martyrs le 30. d'Aouft.

267.

XLIII. Cinquiéme concile

de

Carthage.

Tom. 2. conc. p.

1215.

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C. 2.

Nous avons un concile d'Afrique, dont la datte la la plus certaine eft l'Ere d'Espagne 438. le fixiéme des calendes de Juin, c'est-à-dire le 27. May 400. Aurelius y préfida, & foixante & deux évêques y foufcrivirent avec lui: ony fit quinze canons, dont le dernier porte, que l'on demandera aux empereurs l'abolition de tous les reftes d'idolâtrie, même dans les bois & les arbres. Il y fut défendu d'appeller les clercs Can. I. en justice pour être témoins. Il fut dit que le clerc de quelque rang que ce foit, condamné par le jugement des évêques, ne doit être défendu ni par Ï'églife qu'il a gouvernée, ni par quelque autre personne que ce foit: c'est-à-dire, comme il eft expliqué ailleurs, qu'il faloit demander aux empereurs une loy Dion. Exig. n. 61. qui l'ordonnât; & en effet nous en trouvons une d'Honorius en datte du quatriéme Février de la même année 400. qui confirme les dépositions d'évê- L. 35. C. Th. de ques, faites par les conciles: défendant à l'évêque epifc. déposé, de demeurer à cent mille prés de la ville qu'il a gouvernée ; & à qui que ce foit, de foliciter l'empereur pour le rétablir.

C.

Le concile défend aux évêques d'aliener le bien de 4 l'églife, fans l'autorité du primat de la province & du

اویر

c.. 8.

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C. II.

concile : de réfider dans le diocese ailleurs qu'en l'églife cathedrale. D'interceffeur, c'eft-à-dire celui qui prenoit foin d'une églife vacante, nommé autrement vifiteur, doit y procurer un évêque dans l'an: autrement au bout de l'an, on y mettra un autre interceffeur. Les évêques doivent fe trouver au concile: ou s'ils ont une excufe legitime, la déclarer par écrit ; & les primats doivent divifer en deux ou trois bandes les évêques de la province, afin qu'ils viennent tour à tour au concile. Auffi le nombre des évêques étoit grand en chaque province. On ne doit point impofer les mains aux prêtres, ou aux diacres coupables pour les mettre en pénitence comme les laïques. C'étoit un abus que pratiquoient les Donatiftes. Un clerc excommunié ne fera plus reçu à fe juftifier aprés l'an. L'évêque qui aura ordonné clerc ou fuperieur de fon monaftere, un moine dépendant d'un autre évêque, fera réduit à la communion de fon éEp. 60. al. 76. ad glife: & le moine ne fera ni clerc ni fuperieur. S. Au35. ad Quentian, guftin fait mention de ce canon dans deux de fes let tres: où il dit, que l'on ne doit pas ordonner clercs les deferteurs des monafteres, mais les meilleurs d'entre les moines.

Optat. lib. x.

C. 12.

C. 13.

Aurel. ep 64. al.

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Il est ordonné de baptifer fans fcrupule les enfans, dont le baptême n'eft pas prouvé trés-certainement: d'ôter les autels confacrez à la memoire des martyrs, fans preuve certaine ou für de prétendues révelations. Le jour de la pâque doit être déclaré par les lettres formées. La loy de la continence eft confirmée les évêques, les prêtres & les diacres. Ce font les règlemens de ce concile, que l'on compte le cinquiéme de Carthage, & le troifiéme fous Aurelius.

pour

Saint Auguftin continuoit toujours fes travaux.

guftin.

De catech. to 6 p.

pour l'églife; & c'eft en ce temps vers l'an 400. qu'il Ecrits de faint Aucompofa un plus grand nombre de livres. Comme le 11. Rett. c. 4. petit traité de la foy des chofes qu'on ne voit pas ; qui 114. Lemble avoir été un fermon: d'où vient qu'il n'en parle point dans fes retractations: mais il l'envoya long-temps aprés au comte Darius, comme étant de Epift. 131. n. 140lui. Il y combat les payens, qui fe mocquoient de la religion Chrétienne, parce qu'elle ordonnoit de croire des chofes qu'on ne voyoit point. Il montre d'abord que perfonne ne peut, fans renverser les fon demens de la focieté civile, fe difpenfer de croire des choses, qu'il ne voit mi au dehors par les yeux, ni au dedans de lui par la pensée. Enfuite il montte que nôtre foy eft établie fur des preuves fenfibles: les propheties que nous lifons, & dont nous voyons l'accompliffement; particulierement la vocation des gentils, & l'établissement de l'églife par tout le monde, d'autant plus fenfible alors, qu'il étoit plus récent. Les chofes prefentes que nous voyons, nous font croire les paffées & les futures promifes dans les mêmes livres. Ces livres font entre les mains des Juifs nos ennemis, conservez exprés pour rendre témoignage. Et quand iln'y auroit point eu de propheties,, le feul changement du monde, qui a quitté fes an ciennes fuperftitions, pour adorer un homme cruci fié, prêché par des ignorans, dont les fucceffeurs ne fe font défendus que par leurs fouffrances : • ce chan gement fuffiroit. pour montrer que c'eft Fouvrage

de Dieu...

Saint Auguftin compofa vers le même temps le traité du catechisme, à la priere de Deo gratias dia+ cre de Carthage, qui étoit chargé de cette fonction. Il lui marque. donc la maniere dont il doit s'en acqui

ter, & la fubftance des chofes qu'il doit dire aux catecumenes. Car il s'agit ici, non pas de l'inftruction des enfans Chrétiens, mais des payens qui fe convertis11. Retract. c. 4. fent en âge de raifon. S. Auguftin avoit commencé quelques années auparavant le traité de la doctrine Chrétienne, pour montrer plus à fonds la maniere d'entendre & d'expliquer l'écriture fainte ; mais il ne l'acheva que plus de vingt-cinq ans aprés.

Ibid. c. 15..

Ibid. c. 16.

cv Ik commençoit alors, c'eft-à-dire vers l'an 400. le grand ouvrage de la Trinité qu'il dictoit peu à peu & ne l'acheva que plus de quinze ans aprés. Il l'interrompit pour écrire de fuite, les quatre livres de la conformité des évangeliftes: dont il employe le premier à réfuter les payens, qui fous prétexte d'honorer J. C. comme un homme trés-fage, méprifoient les évangiles, parce qu'il ne les avoit pas écrits lui-même; & foutenoient que fes difciples avoient ajoûté à sa doArine, lui attribuant la divinité & la défense d'adorer les autres dieux. Ce livre eft donc une excellente controverfe contre les payens, où il montre la fuperiorité du dieu des Juifs, par l'accompliffement des propheties, touchant la converfion de toutes les nations, & la ruïne de l'idolâtrie, executée par les dernieres loix des empereurs. Les trois autres livres levent en détail 11. Retr. e. 12. les contrarietez aparentes des évangeliftes. Au même temps fe raportent les questions fur les deux évangiles de faint Matthieu & de S. Luc, & les annotations fur Job. Dans le même temps, c'eft-à-dire vers l'an 400. S. Augustin écrivit les treize livres de fes confeffions, pour fon édification & celle des autres. Les dix premiers font d'hiftoire de fa vie : les trois derniers font les meditations fur le fens allegorique du commencement de la Genefe, qu'il entreprit peu de temps aprés

Sup. n. 42.

11. Retr. c. 6.

Ibid. c. 24.

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