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A fon Alteffe Royale Madame de Guise.

Il lui marque la conduite qu'Elle doit tenir en une affaire épineufe. Qu'il faut fouffrir les maux aufquels on ne peut remedier.

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voftre Alteffe Royale que me fait l'honneur de me mander, MADAME, eft digne de compaffion; il n'y a qu'à demander à Dieu, qu'il faffe par lui-mefme ce que tous les hommes enfemble ne fauroient faire. Il y a des tenebres fi épaiffes, qu'il faut que ce foit lui qui les diffipe, & particulierement quand elles font volon

taires.

Je ne penfe pas, MADAME que vous deviez conseiller à celui qui vous a demandé avis de tenir

:

ferme La divifion quia paru les années precedentes, à caufe du partage de l'autorité, a produit tant de fcandales, & a donné au peuple tant de mauvaise édification, que les chofes en iront mieux quand l'autorité fera entre les mains d'un feul ; & puis V. A. R. ne doit point, ( ce me femble ) fe charger devant Dieu, des évenemens & des fuites, que le fentiment qu'Elle aura infpiré, pourroit avoir.

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Je crois, MADAME, qu'il faut tout attendre de la bonté de Dieu il est le maistre des cœurs. J'ai vû depuis peu des changemens fi grands en deux perfonnes conftituées en dignité, qu'il n'y a rien qu'on ne puiffe efperer; & quoi qu'il arrive, le parti qui eft plus felon Dieu, comme je crois déja l'avoir dit à V. A. R. eft de souffrir les maux aufquels on ne peut apporter de remede. Il eft certain, MADAME, qu'il y a des temps,

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où il n'y a rien de mieux à faire de demeurer dans le repos, que on veut conferver la paix; ce tempsci le veut plus qu'aucun autre. Voftre A. R. le voit bien, & puis qu'Elle m'ordonne de lui dire ce que je penfe je fuis perfuadé, qu'Elle fuivra les difpofitions de la Providence fur Elle, quand Elle fe tiendra en Elle-mefme, & qu'Elle fe refferrera dans fa conduite plus qu'Elle n'a pas fait jufqu'à prefent, car en verité, il faut avoir la vertu des Anges pour se preserver de ces émotions naturelles & irregu lieres, qui s'élevent prefque toujours, lorfque l'on trouve des oppofitions au bien que l'on fe propofe, les defirs & les volontez font vives & animées.

& que

Dieu écoutera pour beaucoup celles de V. A. R. elles lui font connuës, & c'est par le cœur qu'il nous juge, Je n'ai pas besoin d'aflurer V. A. R. avec combien de foin nous prions pour Elle.

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XLIII.

LETTRE.

A la mefme..

En lui faifant voir que le monde ne vaut pas la peine qu'on s'y attache il fouhaite que rien ne puisse la difraire du defir qu'Elle a d'eftre à Dieu & de le fervir; & lui enfeigne les moiens de joüir interieurement d'une paix folide, en lui propofant l'exemple d'une fainte Solitaire.

J

'Ai reçû, MADAME, la Lettre que V.A. R. m'a fait l'honneur de m'écrire par ce Gentilhomme qui a formé le deffein de fe donner à Dieu, & de quitter le monde. IĮ ne vaut pas la peine qu'on s'y attache; & en quelque état & quelque rang qu'on s'y trouve il fe peut dire, qu'on perd tout le temps qu'on lui donne. J'avotie que je ne

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puis comprendre, qu'un fi grand nombre de gens ignorent une verité fi claire & fi conftante, ou que la connoiffant, ils vivent comme s'ils ne la favoient pas. Je voudrois MADAME, que V. A. R. pût executer ce qui lui paffe depuis fi longtemps dans l'efprit, ou plûtoft par le cœur ; je veux dire, qu'Elle pût fe dégager de tout ce qui eft capable de la diftraire du defir qu'Elle a d'eftre à Dieu & de le fervir. Les moindres choses traverseront toutes ses voïes, & à moins qu'Elle ne prenne le parti de fe refuser å beaucoup qui l'ont occupée juf qu'à prefent, Elle fera toûjours dans l'embarras & dans l'agitation, & Elle ne jouira jamais de cette paix qu'Elle envifage, & aprés laquelle Elle foûpire, Elle ne l'aura que dans l'idée, & point du tout dans l'effet. Je ne cefferai point de lui en parler, jufqu'à ce qu'Elle me le défende, car je fuis perfuadé que

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