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L'Epifcopat dans fon origine eft un état de fouffrances & de croix; Que celles qui nous viennent de Dieu nous font d'autant plus utiles, que nous ne nous les ferions jamais choifies.

J

E me fers, Monfeigneur, de l'occafion de M. l'Abbé N. qui eft de mes plus intimes amis, pour me remettre dans l'honneur de voftre fouvenir, & vous témoigner l'inquietude où je fuis, d'apprendre fi vous n'avez trouvé nulle facilité & nulle ouverture pour fortir des affaires & des embarras, dans lefquels vous me fistes l'honneur de me dire que vous eftiez. Comme je fai, Monfeigneur, ce que de telles peines peuvent faire d'impreffion fur les âmes les plus

defintereffées & les plus conftantes; & qu'il m'eft mefme revenu de quelques endroits, qu'elles vous donnoient de differentes penfées; trouvez bon, que je vous conjure de ne vous point abbatre. Reprefentez-vous, Monfeigneur, que Dieu retrace en quelque maniere dans vostre vie, celle des Evefques des premiers temps; que cet état, dans fon origine, est un état de fouffrances & de croix ; & que celles dont il lui plaift de vous charger, vous feront enfin d'autant plus utiles, qu'elles font plus de lui, & que fans doute par vousmefme, vous ne vous les feriez jamais choifies. Je vous fupplie treshumblement de croire que je reffens vos maux, plus que je ne ferois les miens propres ; qu'ils m'occupent, qu'ils m'affligent; & que je vous prefente inceffamment Noftre-Seigneur JESUS-CHRIST, en lui demandant avec toute l'in

ftance poffible, qu'il foit voftre appui & voftre force ; qu'il vous donne toute la protection qu'il connoît vous eftre la plus avantageufe; & fur tout, qu'il ne permette pas, que vous formiez une feule penfée, qui ne foit felon les fiennes. Je fuis en lui, Monfeigneur, avec trop de fentiment de tendreffe & de refpect, pour vous le pouvoir exprimer, Vostre,

&c.

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A un Marefchal de France,

Sur fa difgrace. Qu'il ne peut avoir de douleur, de le voir éloigné d'un endroit où Dieu n'eft ni connu ni Jervi. Que les difgraces ne font point des coups de malheur, mais des conduites de la mifericorde de· Dieu.

J

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E viens d'apprendre, Monseigneur, que vous vous estes retiré de la Cour & l'on m'a mandé cette nouvelle, fans aucune circonftance; je puis vous affurer, que perfonne, fans exception, ne fauroit eftre plus fenfible que moi, à tout ce qui vous touche; mais je ne vous parlerois pas avec fincerité, fi je vous difois, que j'en ai de la douleur, eftant auffi perfuadé que je fuis, que Dieu n'eft ni connu,

ni

ni fervi dans le monde que vous quittez ; & que fes occupations & fes emplois ne forment pas moins d'obftacles & d'empefchemens à noftre falut, que la vie retirée donne de moïens & de facilitez pour le faire. Ceux mefme, Monfeigneur, qui vivent avec plus de regle, font fouvent autant exposez que ceux qui font profeffion de n'en garder aucune car comme il eft prefque impoffible, qu'ils ne fe confiderent auprés de leurs déreglemens & de leurs excés ; ils ne manquent gueres de quoi fe juftifier dans leurs œuvres ; & il arrive prefque toûjours, qu'ils fe contentent fans fcrupule, d'une vie qui n'a rien moins, que ce qu'il fau droit qu'elle euft, pour eftre regardée de Dieu, & pour porter à fes le caractere d'une vie chré

yeux

tienne:

Ainfi, Monseigneur, ces acci les gens du monde appel

dens

que

Tome II.

F

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