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ainfi que

ainsi que l'ignorance la plus malheureuse pour la France, empêche des fortunes immenfes de naître; c'eft le meilleur des Princes, dont la gloire & l'ambition font de pourvoir au bonheur de fes peuples, ne connaît pas les revenus confidérables dont il eft privé, & qui ferviraient fi utilement au rétabliffement de la Marine française & de fes Ports, à la sûreté du royaume, comme à fon aggrandissement..... Quel est donc le moyen de fortir de cet état d'inertie & de médiocrité qui nuit à toutes les branches du commerce? Quel produit retirerait-on de la culture des terres maintenant abandonnées? Que pourrait - on faire dans les terres cultivées, pour en accroître les

revenus? Empreffé de fatisfaire l'attente du Lecteur, je vais commencer par les observations qui fixèrent l'attention du Gouvernement

en 1785.

.

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IL faut dans le meilleur fond d'herbage ou de prairie, cent cinquante perches, de vingtdeux pieds la perche, pour engraisser un bœuf; il en faut beaucoup plus dans le médiocre. L'herbage & la prairie font d'un revenu bien supérieur à celui de la terre labourable. Comparer ce produit avec celui 'de la terre à labour, deftinée aux femences propres à l'économie & à la perfection de l'engrais des bœufs, comme à leur multiconduire à la nécessité plication, fuffit de l'épreuve, qui, feule, peut constater un

fait.

pour

La même étendue de labour dans un fond choifi, fuffit à l'engrais de deux bœufs, leur donne plus de valeur, en leur communi

quant un goût fi recherché, qu'il eft inconnu jufqu'à ce jour. Les deux boeufs dont le Roi m'a permis de lui faire hommage pendant le mois d'Avril 1782, font une preuve complette de la perfection de l'engrais. Sa Majefté n'a jamais mangé de bœufs auffi parfaits. La plupart des Seigneurs de la Cour a jugé de cet aliment fucculent. Il ne s'agit plus que de favoir fi l'économie eft réelle : c'est en procédant que l'on juge fainement un fait. La découverte eft à fa perfection fur les bœufs, porcs & mou

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La bonne & mauvaise terre à labour, laquelle on ne fait faire produire que la moitié par comparaifon de la bonne & mauvaife prairie, ferait par ce nouveau genre de culture & de femences, d'un produit double de celui de la prairie & de l'herbage. La prairie & l'herbage conferveraient une valeur fort importante pour les vaches à lait & la multiplication des élèves, en attendant que la nouvelle culture, introduite par la

force de l'exemple, la prudence de MM. les Intendans, & le zèle des Assemblées Provinciales, put fuffire à toute l'entreprise. Enfuite l'unique produit des prairies & herbages, fe bornerait aux laitages, aux beurres, à la multiplication des chevaux, fi chers par leur rareté, fi.mauvais par une nourriture épargnée; & jamais l'épuisement du fourrage ne menacerait une Nation qui maintiendrait dans toutes fes parties l'abondance des denrées les plus effentielles, dont la quantité bornée eft un fléau pour l'humanité. La confommation du pain ferait beaucoup moins forte, tandis que celle des viandes augmenterait. Le mercenaire & l'ouvrier ne vivent actuellement, pour ainfi dire, que de pain. Le Militaire, après avoir verfé fon fang & facrifié fa fortune pour fon Prince & pour fa Patrie, trouverait dans les reftes d'un bien médiocre, ou dans une pension ordinaire, de quoi fournir à fes befoins. Louis XVI, par un encouragement auffi digne de fon règne, ajouzerait à l'établissement immortel des Inva

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