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COMPARAISON

Entre la Langue Arabe du Maroc, & la Langue des Brebes & des Chellu.

Arabe du Mar.

Brebe.

Chellu.

Dieu,

Allah, Rabbi, Allah, Rabbi, Allah, Rabbi.

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Les Brebes comptent les jours de la femaine comme les Maures, &, ainfi qu'eux, ils fe fervent de mots arabes. Les Chellu comptent les jours de la femaine de la même manière, mais ils s'expriment en Chellu; les uns & les autres défignent les mois de l'année comme les Maures & les Arabes, & comptent à la même époque c'est-à-dire, à l'année de l'Hégire.

L'Alcoran, & les livres de prières des Brebes & des Chellu, font en langue arabe ; leurs actes, écritures & titres de propriété, font dans la même langue, écrits par leurs Talbes ou gens lettrés.

Caractère, Mœurs & Ufages des Maures.

On ne peut confidérer le joug rigoureux, fous lequel les Maures gémiffent, fans avoir pour eux quelque commifération; mais quand on les obferve de plus près, on fent réfroidir ce sentiment qu'infpire l'idée de leur fervitude. La nature du gouvernement à la vérité, qui, fans changer totalement le caractère des nations, influe infiniment fur leur façon de penfer, eft une des causes morales de la férocité de ces peuples, de leur ignorance, & de leur lâcheté. Un defpotime rigoureux avilit trop l'ame pour qu'elle foit fufceptible ni de courage, ni d'aucune élévation.

Ces efclaves ne connoiffent que la volonté du maître; ils n'ont aucune idée de liberté, & ils ont même perdu l'usage des mots pour exprimer fentiment & honneur, qui femblent n'appartenir qu'aux ames fières & libres. Moins fenfibles que les autres hommes, ils ne font ni patriotes, ni parens, ni amis fidèles ; ils ont en général les défauts qui contrastent avec la bonne foi; ils ne s'aiment point entr'eux, & font encore moins portés pour les étrangers.

Il femble que les Maures, ainfi que tous les peuples des climáts chauds, foient plus difpofés à la fervitude que les peuples feptentrionaux; éloignés du travail, par l'influence du climat & par le défaut de befoins, ils manquent en général de vigueur, & n'ont point cette énergie de caractère qui conduit aux grandes idées, aux grands crimes, aux grandes vertus. Cet état d'engourdiffement les entretient dans une ignorance stupide, qui eft elle-même le foutien du defpotifine; car il femble en général que les gouvernemens en approchent plus ou moins, en proportion de la liberté ou de la difpofition que les peuples ont à

s'inftruire.

Les Maures, par la nature du fol ou par la qualité des alimens, font naturellement maigres; le libertinage, auquel ils fe livrent de bonne

heure, contribue beaucoup à les énerver, ce qui les rend mous, lâches & pareffeux; ils ont de l'agilité & point de vigueur, ils fupportent plus conftamment les fatigues de la courfe que les peines du travail. Ils font affez bien de corps; ils ont des traits réguliers, de beaux yeux, de belles dents, mais ce font des phifionomies fans ame & fans expreffion. Le découragement de ces peuples eft peut-être moins l'effet du phyfique que du moral; c'est à la même caufe qu'on doit attribuer cet air mélancolique & trifte qui leur eft particulier; tout annonce chez eux l'empreinte de l'esclavage & de l'oppreffion.

Ces peuples, naturellement avares, font portés à accumuler, & à cacher leurs richeffes. Comme ils ont la même croyance que nous fur la créa→ tion du monde, malgré qu'ils en aient défiguré les circonftances; un de leurs Ecrivains, pour peindre leur avarice, a fait une allégorie, auffi judicicufe que morale. Adam, dit cet Ecrivain après avoir mangé du fruit défendu, honteux de fa nudité, alloit fe cacher à l'ombre des arbres qui or'noient le paradis ; les arbres, d'or & d'argent, refu sèrent leur ombré au père des hommes; Dieu leur en ayant demandé la raison, c'eft, dirent les arbres, parce qu' Adam à trangreffé vos commandemens ; vous bien fait, dit le Seigneur, &, pour récompenfer

avek

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