1 les Grenadiers fur deux ou trois files à la droite; parce que je les regarde comme ne faifant pas corps avec la colonne, & pouvant en être détachez felon les occafions fans la défordonner. La Colonne peut fe maintenir en force depuis trente-fix files jufqu'à douze; car je crois défectueux tout nombre plus grand ou plus petit. Je n'observe pas ici le nombre pair, parce qu'il ne me femble pas fort néceffaire pour les évolutions qui lui font propres. La Colonne étant composée de plufieurs bataillons, doit former plufieurs corps joints ensemble. J'appelle le premier A, premiere fection. Le fécond B, feconde fe&tion ; & le troifiéme C, troifiéme fection, ainfi du refte. Elle peut être compofée, comme je l'ai déja dit,depuis deux Bataillons jufqu'à fix, qui dans le combat ne laifferont aucun intervale entre eux. Il y aura fix Capitaines, fix Lieutenans, fix fous-Lieutenans, & fix Sergens à la tête; le refte des Officiers & des Sergens fera réparti aux flancs, ou fur les a les des rangs. Je partage également les Offciers & les Sergens à la tête, à la queue, & aux flancs de la dernieI re fection D, afin que fi la colonne venoit à être envelopée & at taquée de tous côtez, l'ennemi trouve une égale force & une égale réfiftance, fuppofé même que les deux premieres fections vinffent à être batuës. ・ま Les Grenadiers formeront la droite de la Colonne. J'apelle les aîles des rangs ou les flancs faces, parce que par le terme de flanc on entend les côtez foibles d'un bataillon ou d'un efcadron, au lieu qu'il n'y a rien de foible dans un corps comme la colonne. On me demandera fans doute, pourquoi je ne mets pas plutôt les Grenadiers à la tête de chaque fection qu'aux faces. C'eft que la tête de la colonne, comme celle de chaque fection, étant formée d'un rang d'Officiers & de Sergens, & de deux rangs des meilleurs Soldats du bataillon, chacune le trouve affez forte pour foutenir & pour faire un bon effort, il s'y trouve un égal nombre d'Officiers & de Sergens comme à la tête. La face droite fe trouve couverte de Grenadiers fur deux ou trois files, telon que la colonne combatra fur plus ou moins de profondeur. Je le répete encore, les Grenadiers ne font pas cenfez faire corps avec la colonne, étant bon & même fouvent néceffaire de les en détacher felgn les occurrences. Nous n'ignorons pas la maxime des anciens, qui étoit de faire combatre; enfemble un corps d'élite fans le mêler avec un autre moins brave. On obfervera de compofer les colonnes en tout ou en partie, fi elles font fortes, des plus braves Regimens de l'armée, fans avoir égard au rang des corps, mais à leur valeur feulement, & au mérite de ceux qui les commandent. Je fupofe les bataillons qui compofent ma colonne de 500. hommes, ou de 5oo. fufiliers, la Compagnie des Grenadiers, les Officiers & Sergens non compris. Je divife le front ou la tête de cette colonne en deux manches, dont l'une s'apelle manche de la droite, & l'autre manche de la gauche. Je fubdivife encore chaque manche de cinq en cinq files, j'apel le les trois de la droite divifions de droite, les trois de la gauche divifions de gauche. Les deux premieres des aîles, divifions des aîles; les deux fuivantes, premiere divifion de |