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Grecques & Romaines dans les actions générales & en plaine campagne, que je fuis perfuadé que - le Lecteur fera bien aife que j'en dife un mot en paffant, parce qu'on ne connoît jamais bien les chofes que par leur oppofition.

par

tion de

Grecs.

L'ordre de bataille des Grecs, Explicas ou la Phalange Macédonienne, l'ordre de étoit plus fimple & moins compo- bataille de celui des Romains, & que là plus parfait & partageant moins l'attention des Chefs. Cette phalange étoit formée de l'Infanterie pefamment armée. Elle fe rangeoit fur une feule ligne A, à feize de profondeur, ne laiffant entre les files & les rangs, que l'efpace pour agir, & fe fervir de leurs armes. Cette maffe étoit toute hé- Polybe riffée de piques, fans mêlange d'aucune autre arme. Ces piques étoient de deux pieds plus longues. que celles dont nous nous fervions il n'y a pas long tems, & que nous

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B

avons abandonnées, fans qu'on puiffe en bien pénétrer la raison;

A

B

car quoiqu'il y en eût un peu trop d'un tiers, & qu'elles fuffent défectueufes dans leur longueur comme dans leur fer, ce n'étoit pas une raifon de les rejetter com

me une arme inutile; car il s'en faut de beaucoup que la bayonnette, quoiqu'excellente & nécef. faire, ne fupplée à la pique, comme il nous feroit fort aifé de le dé.

montrer.

Cette Infanterie pesamment ar mée combattoit fans intervalles. & fans divifions entre les Compagnies, ou entre les corps, qui compofoient la phalange, dont chacun étoit de lept cens, ou de neuf cens hommes, felon Polybe Toute cette maffe de piquiers comme un rempart mobile, se mouvoit tout d'une piece, tout d'un tems, & d'un même mouvement; les filés & les rangs fe foutenant les uns les autres marchant également fur une ligne droite, & parallele, fans floter, & fans fe défunir dans leurs mouvemens, qui ne pouvoient être fort lents, & fort

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graves.

que

Pour

attaquer un corps fi bien

aux Romains, par le défaut des armes des premiers, & par l'adref fe & l'avantage de celles des fe conds. Défaut qu'on peut reproprocher aux Grecs comme aux Gaulois, & à toutes les nations vaincuës, dont les défaites auroient dû ouvrir les yeux, & leur faire connoître le foible de leurs armes. On peut appliquer aux Turcs d'aujourd'hui, à l'égard de leurs armes, la faute des Grecs, & des Gaulois.

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Les Romains armez de différes fortes d'armes & diftinguez par cohortes, ou par bataillons, étoient plus prompts, & plus difpofez à toutes fortes de manoeuvres;& par confequent ils devoient avoir plus d'action, & plus de célérité dans leurs évolutions, & dans leurs mouvemens.

Les Généraux Romains fe gardé ent bien d'attaquer la phalange dans fon avantage ; ils n'y euf

fent

fent fait que reboucher. Ils cherchérent toujours les païs difficiles & raboteux. Ils fçurent l'attirer dans ces fortes de païs par des mouvemens bien concertez, & par des retraites, ou des fuites fimulées.

Si les Grecs fe fuffent apperçu du défaut de leurs armes, qu'ils les euffent diverfifiées, leur phalange l'eût emporté fur l'ordre des Romains ; au lieu que les premiers n'ayant que des piques de 19. pieds de longueur ; c'eit-à-dire, de 5. pieds plus longues qu'elles ne devoient être, le moindre jour qu'ils laiffoient entre les files, la moindre petite diftance étoit capable de tout perdre, fi l'ennemi en fçavoit profiter : il lui étoit aifé de fe couler entre les vuides avec d'autant plus d'avantage, & moins de péril, que les Soldats Grecs ne pouvoient fe fervir de leurs longues piques pour peu

С

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