intervales, & tombe brusquement fur la premiere des ennemis déja victorieuse, mais dans cette el pece de désordre assez ordinaire à tout corps qui a combatu; la charge fut fi vigoureufe que l'ennemi en fut renverfé, & mené batant jufqu'à fa feconde ligne, qui voyant le défordre, & la défaite fi prompte de fa premiere, bien loin d'en réparer le malheur, prend l'épouvante, lâche le pied, & s'enfuit, fans rendre aucun combat. Quand je dis que rarement les lignes fe fuccédent les unes aux autres, j'entens parler des batailles rangées dans une plaine rafe & découverte. Je fçai qu'il n'en eft pas de même dans les combats de détail, & dans les païs de chicane. Car alors les corps combatent fucceffivement, & reviennent aisément à la charge, & les combats même font plus longs, plus vifs & plus opiniâtrez. J'en ai vû de cette efpece, & nous en verrions plus louvent, fi nous ne combations pas fur fi peu de hauteur grand défaut, qui vient du peu de connoiffance que nous avons de l'Infanterie. Hors les combats rendus en païs difficiles, dans toute autre fituation, les deux Gébien-tôt la fin de néraux voyent leur journée. D'où vient cela? C'est une question qui me femble curieufe, & qu'il ne me feroit peut être pas difficile de réfoudre; mais ce n'en eft pas ici le lieu. J'ai reconnu par mes recherches, & par mes lectures, que ce n'eft pas une chose bien aifée que de connoître la conftitution de la République Romaine dans le militaire. Il ne nous refte qu'une partie de ce que Polybe en avoit écrit; encore écrivoit-il dans un tems, où la fcience de la guerre n'étoit pas intervales, & tombe brusquement fur la premiere des ennemis déja victorieuse, mais dans cette el pece de désordre affez ordinaire à tout corps qui a combatu; la charge fut fi vigoureufe que l'ennemi en fut renversé, & mené batant jufqu'à fa feconde ligne, qui voyant le défordre, & la défaite fi prompte de fa premiere, bien loin d'en réparer le malheur, prend l'épouvante, lâche le pied, & s'enfuit, fans rendre aucun combat. Quand je dis que rarement les lignes fe fuccédent les unes aux autres, j'entens parler des batailles rangées dans une plaine rafe & découverte. Je fçai qu'il n'en eft pas de même dans les combats de détail, & dans les païs de chicane. Car alors les corps combatent fucceffivement, & reviennent aifément à la charge, & les combats même font plus longs, plus vifs & plus opiniâtrez. J'en ai vû de cette efpece, & nous en verrions plus fouvent, fi nous ne combations pas fur fi peu de hauteur grand défaut, qui vient du peu de connoiffance que nous avons de l'Infanterie. Hors les combats rendus en païs difficiles, dans toute autre fituation, les deux Généraux voyent bien-tôt la fin de leur journée. D'où vient cela ? C'est une question qui me femble curieufe, & qu'il ne me feroit peut être pas difficile de réfoudre; mais ce n'en eft pas ici le lieu. J'ai reconnu par mes recherches, & par mes lectures, que ce n'est pas une chose bien aifée que de connoître la conftitution de la République Romaine dans le militaire. Il ne nous refte qu'une partie de ce que Polybe en avoit écrit; encore écrivoit-il dans un tems,où la fcience de la guerre n'étoit pas encore montée à ce haut point de perfection, où elle parvint du tems de Céfar. Les Ouvrages de ceux qui en avoient traité, le font perdus par la barbarie, & l'ignorance des tems. Ce qui s'eft confervé se trouve neié & dispersé dans les Auteurs Latins, & quelques Grecs qui nous. reftent. Il faudroit, pour ramaffer & arranger, ces morceaux féparez, une lecture immense, & que ce fut un homme de guerre, d'une capacité & d'une expérience confommée, qui travaillât à fuppléer 'ce qui manque dans les Auteurs, par ces conjectures heureuses, & folides, que l'étude & l'expérience fourniffent. Mais où trouver cet homme de guerre qui voulût s'embarquer dans un deffein de cette nature, & qui ne s'épouvantât point à la vûë de ces ruines & de ces débris qu'il faudroit rétablir, & remettre fur pieda |