DECOUVERTES SUR LA GUERRE, DANS UNE DISSERTATION Par le Sieur DE FOLARD, Chevalier de l'Ordre n'ai point eu de plus forte pafcelle de me rendre ca fion que pable de le bien fervir. Si j'ai travaillé avec quelque fuccès, fi j'ai été l'auteur de quelques évenemens heureux en Italie & en Flandres, c'est ce que je ne sçaurois dire, ma fortunene me rend pas ici de témoignage fort avantageux. Ce que je puis dire, c'est que j'ai travaillé fans relache. Né avec une forte inclination pour le métier des Armes, j'ai été obligé pendant la Paix d'en interrompre l'exercice: mais je n'ai pu en difcontinuer l'étude. Ces jours de calme & de tranquillité dont nous joüissons n'ont point été un tems d'oifiveté pour moi, j'ai tâché de les mettre à profit pour m'inftruire plus à fond. Je fçais fort bien, Monsei GNEUR, que les vertus militaires font négligées pendant la Paix qui confond la lâcheté & la valeur, felon la penfée de Tacites mais l'application & l'étude fe font toujours remarquer. Corbulon & Caffius s'illuftrérent par ces deux endroits. Ils s'acquirent les bonnes graces de leur Prince. Ils fe firent admirer dans la Paix, & redouter dans la guerre. Celui-ci habile profond dans l'étude des Loix Militaires, parut dans un tems que ces Loix étoient négligées, languiffantes & fans force. Il les |