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Non, n'outrageons point la Nature
Par ces reproches indifcrets,
Elle qui pour nous moins obfcure,
Nous a confié fes fecrets.

L'ame en proye à l'incertitude,
Autrefois malgré fon étude,
Vivoit dans un corps ignoré ;
Mais le fang qu'enferment nos veines,
N'a plus de routes incertaines,

Et cet énigme eft pénétré.

Combien en cherchant la fortune Et jaloux d'étendre nos droits, Avons-nous au vafte Neptune Impofé de nouvelles loix? Jufqu'en quels climats la Bouffole, Cette aiguille amante du pole, A-t-elle guidé nos vaisseaux ?

Aux bornes de l'humide plaine, pas de l'audace humaine

N'ont-ils

Etonné des peuples nouveaux ?

Jufqu'aux régions azurées,

Nous conduifent d'heureux fecours

Et des étoiles mezurées

. Nous allons épier le cours :
A l'aide d'un verre fidelle,

Tout le firmament fe décelle
A nos regards ambitieux;

Et mieux que l'art des Zoroaftres,
Nous femblons contraindre les aftres
A venir jufque fous nos yeux.

N'est-ce donc que dans l'art d'écrire,
Que nous avoüerons des vainqueurs ?
N'ozons-nous difputer l'empire
Que cet art donne fur les cœurs
Souffrirons-nous que nos ancêtres,
A notre honte, en foient les maîtres
Vain refpect qu'il faut étoufer!

Il est encor de nouveaux charmes ;
C'est même par leurs propres armes,
Que nous pouvons en triompher.

Leurs travaux ont tiré des mines,
L'or que nos mains doivent polir;
Ils ont arraché les épines,

Des fleurs qui restent à cueillir.
Disciple affidu fur leurs traces,
De leurs défauts & de leurs graces
Je tire le même fecours.
Leur chûte me rend plus févére;
Et l'affoupiffement d'Homere,
M'avertit de veiller toûjours.

Vous qu'une aveugle eftime abufe,
Et qu'elle engage trop avant,
N'efperez pas contre ma Muse,
Soulever le peuple fçavant.

Je ne viens point, nouveau Zoile,
Profcrire un poëme fertile,

Par les Mufes même dicté :

Je viens feulement comme Horace,
Rallumer l'efpoir & l'audace
De furpaffer l'Antiquité.

Si ce noble espoir ne nous tente L'Art difparoît de l'univers :

L'Emulation feule enfante

Les grands exploits & les beaux vers.
Moi-même, qui loin du Permesse,
Avoüerať cent fois ma foibleffe,
L'orgueil m'ennyvre en ce moment';
Et je cede à l'instinct superbe,
Qui me flatte qu'avec Malherbe,
Je dois vivre éternellement..

FONTENELLE,par qui l'Eglogue

Etale de nouveaux appass
Toi que dans le fin dialogue
Lucien même n'atteint pas.
Toi que la raison pure éclaire»
Souftien - moi contre le vulguaire,
Demon audace trop furpris.
Il eft encor des beautés neuves,
Et j'ofe pour dernieres preuves,
Le renvoyer à tes écrits.

LA

LA NAISSANCE

DE MONSEIGNEUR

LE DUC DE BRETAGNE

O DE

AU ROY.

RAND ROI, la Fortune affervie,
tems a comblé tes vœux;

G. De tour

Mais de la plus heureuse vie,
Voici le jour le plus heureux.

De ton petit-fils vient de naître
UN PRINCE, aprés lui notre maître
Et le préfage de la paix.

Ainfi le jufte ciel déclare

Qu'elle eft la vertu la plus rare
Par le plus rare des bienfaits.

L

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