Auffi fevere qu'équitable, Tu veux un fens dans nos écrits Elevé, nouveau, veritable, Dont le tour augmente le prix. Faloux d'obtenir ton fuffrage, Fai tâché d'orner cet ouvrage De traits dignes de te toucher ; Mais je crains qu'en mes hardieffes, Tu ne découvres les foibleffes, Que mon orgueil fçait m'y cacher. Aʊ U fortir de ta main puissante, Grand Dieu, que l'homme étoit heureux ! Se livroit à fes premiers vœux. Bien-tôt une foule d'idoles Ufurpa l'encens des mortels; Dieux fans force, ornemens frivoles Amoureux de fon esclavage, Le monde offrit un fol hommage ༩༠9༡ Si tu veux de cette licence, Sauver tes élûs égarez, Le faux zele prend la défense Vous Vous, inhumains, dont nos campagnes Sentent la rebelle fureur ; Avez-vous fait de vos montagnes, Non, mais pour quelle autre chimere Et quel Dieu vous ofez-vous faire, Des Dieux de métal ou de plâtre, Et par le meurtre & l'incendie, N Que vois-je ! quel monftre farouche, Les cheveux d'horreur heriffez L'œil en feu, l'écume à la bouche, Ici, par des meres mourantes, En vain vous estes implorez ; A leurs yeux, de vos mains fanglantes, Leurs enfans meurent déchirez. Dans les bras d'un fils qu'ilembraffe, Ce vieillard fuioit sa disgrace; Un feul coup les perce à la fois. |