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Auffi fevere qu'équitable, Tu veux un fens dans nos écrits Elevé, nouveau, veritable, Dont le tour augmente le prix. Faloux d'obtenir ton fuffrage, Fai tâché d'orner cet ouvrage De traits dignes de te toucher ; Mais je crains qu'en mes hardieffes, Tu ne découvres les foibleffes, Que mon orgueil fçait m'y cacher.

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U fortir de ta main puissante,

Grand Dieu, que l'homme étoit heureux !
La Verité toûjours presente

Se livroit à fes premiers vœux.
Mais une époufe parricide,
Organe du ferpent perfide,
Contre toi, foûleva fon cœur ;
Etce cœur, depuis fon offense,
Fut efclave de l'Ignorance,
Et tributaire de l'Erreur.

Bien-tôt une foule d'idoles

Ufurpa l'encens des mortels;

Dieux fans force, ornemens frivoles
De leurs ridicules autels.

Amoureux de fon esclavage,

Le monde offrit un fol hommage
Aux monftres les plus odieux :
L'infecte eût des demeures faintes,
Et par fes defirs, & fes craintes,
L'homme aveugle compta fes Dieux.

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Si tu veux de cette licence,

Sauver tes élûs égarez,

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Le faux zele prend la défense
Des crimes qu'il a confacrez.
Par lui les tirans fe foulévent,
De nombreux échafaux s'élevent
D'un tel culte, digne foûtiens..
C'est ce zele dont les caprices
Inventerent ces longs fuplices.
Que briguoient jadis les Chrétiens.

Vous

Vous, inhumains, dont nos campagnes

Sentent la rebelle fureur

;

Avez-vous fait de vos montagnes,
L'indigne azile de l'erreur ?
Offrez-vous tant de morts tragiques,
Aux Divinitez chimériques
Qu'adora long-tems l'univers ?
Par vos efforts & vos exemples,
Voulez-vous retablir des temples
A des Dieux qu'ont mangé les vers.
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Non, mais pour quelle autre chimere
Le fer brille-t-il dans vos mains?

Et quel Dieu vous ofez-vous faire,
Alteré du fang des humains ?

Des Dieux de métal ou de plâtre,
Font moins de honte à l'idolâtre,
Que les crimes déïfiez ;

Et par le meurtre & l'incendie,
Cruels, c'eft à la perfidie,
Qu'aujourd'hui vous facrificz.

N

Que vois-je ! quel monftre farouche, Les cheveux d'horreur heriffez

L'œil en feu, l'écume à la bouche,
Fixe vos regards empreffez?
Vous l'écoutez & dans fa rage,
Il exige un fanglant hommage
Pour le Dieu qu'il croit l'agiter,
Eft-ce l'ordre du Dieu fuprême ?
Non, l'idée en eft un blafphême;
Quel crime de l'executer !

Ici, par des meres mourantes, En vain vous estes implorez ;

A leurs yeux, de vos mains fanglantes, Leurs enfans meurent déchirez.

Dans les bras d'un fils qu'ilembraffe,

Ce vieillard fuioit sa disgrace;

Un feul coup les perce à la fois.
Là, dans les débris & la flâme,
Les freres, l'époux & la femme
Brûlent écrafez fous leurs toits.

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