Ah, du moins, troupe impitoyable, Que le temple foit refpecté ; C'eft la demeure redoutable D'un Dieu déja trop irrité. Mais Ciel à vous-mêmes contraires, ! Vous ofez troubler des mifteres Que l'on y célebre pour vous. Je le vois fous le glaive impie, Se courber, Martir glorieux; Mais c'eft peu que fa mort expie Sa foi facrilege à vos yeux.' Sans le fpectacle détestable D'une douleur vive & durable, Votre rage ne s'éteint pas. Vous cherchez, affamez de crimes, L'art de fixer pour vos victimes, Ceffez, fous les traits véritables, Honorez la Divinité : Laiffez confacrer dans les fables, La fureur & la cruauté. De votre parricide audace, Efperez encore la grace, Le remords peut tout effacer. LOUIS armé malgré lui-même, Pleure en fecret un fang qu'il aime, Et qu'il eft contraint de verfer. c8.9༡ FLE'CHIER,ferme dans cet orage, Tu t'oppofas à fa fureur ; Ton éloquence, ton courage Pafteur zelé pour tes onaïlles, Leurs maux déchiroient tes entrailles ; Ton cœur enft voulu tout souffrir. Je t'en dois le tableau fidele ; LE TEMPLE DE MEMOIRE. O U L'ACADEMIE DES MEDAILLES. A MONSEIGNEUR DE PONTCHARTRAIN. D OCTE fureur, divine yvreffe, De l'édifice que je chante', Tandis N'attend que les évenemens. Le tems qu'en un long esclavage, Minerve retient en ce lieu; Ce vieillard au double vifage, Et là, fur le marbre & le cuivre, ** Nouvel ordre ! chaque colonne, Ouvrage des mains d'Apollon, Au lieu d'acanthe, fe couronne Des rameaux du facré vallon: Sur la frife, au tour des portiques, Par tout, cent médailles antiques Frapent les regards empreffez; Mais ici, quels faits mémorables Cachent ces débris venerables, Mutilez, & prefque effacez ? Pénétrons dans ce fanctuaire Confacré par un noble orgueil; Langue inconnue, obscurs Simboles, Indices incertains d'un nom: Combien l'abus de ces misteres, Eternife-t'il de chimeres, Que dément en vain la raifon ? O vous, que l'univers contemple, Vous devant qui vont fuir les ombres, |