L'IMMORTA LUTE ODE. DE L'ACADEMIE I E u des vers, pourai-je suffire Dois - tu confier à ma Lire Malgré l’Envie & l'Ignorance , C'est toi qui sous le nom d'Armand, Pris le soin d'embellir la France De son plus durable ornement, Tu t'élevas un Sanctuaire , Où loin du profane vulgaire , Tes nouriffons furent admis; Et réunis par cette grace, Merveille inoüie au Parnasse , . Les rivaux devinrent amis. Depuis plus de quatorze luftres, Que j'y vois de Heros divers ! Quelle foule de noms illustres Demandent place dans mes vers ! D'un poids égaldans la balance, Leurs travaux , pour la préférence, Tinrent les esprits suspendus ; Et le mien incertain encore, En les admirant tous , ignore Ceux qu'il doit admirer le plus, TAYLOR Les uns à qui Clio revele, Les faits obscurs & reculés, Nous tracent l'image fidele De tous les fiecles écoulés. Des Etats la sombre origine, OXFORD Les progrés, l'éclat , la ruine , Repassent encor sous nos yeux ; Et presens à tout , nous y sommes Contemporains de tous les hommes, Et citoyens de tous les lieux. Les autres du secours des fables, Des deux Souverains de la Scene L'aspect a frappé mes esprits ; C'est sur leurs pas que Melpomene Conduit ses plus chers favoris : L’un plus pur , l'autre plus sublime, Tous deux partagent notre estime , Par un mérite différent ; ils nous font entendre Ce que le cæur a de plus tendre, Ce que l'esprit a de plus grand. Tour à tour, a D’un Art encor plus difficile, Mais du peuple moins respecté, Souvent plus d'une main habile Nous a fait sentir la beauté. Peintres de l'humaine folie, C'est vous qui prétez à Thalie Le masque qui couvre son front : C'est vous dont l'heureux artifice, En nous expofant notre vice, Fait nos plaisirs de notre affront. |