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tronces d'orme & trois tronces dans des Chênes qui avoient été abattus à la mi-Décembre : j'en fis écorcer deux de chaque efpece de bois, & j'en confervai une auffi de chaque espèce en grume; je fis traverfer celles-ci dans leur longueur par un trait de paffe - par-tout a b qui alloit jufqu'au cœur. (Voyez Pl. XVI. fig. 6.) : j'en fis autant à une rondine d'Orme, & à une de Chêne écorcées.

J'ai dit ci-devant que les fentes fe forment dans l'endroit de la circonférence où les couches ligneufes font les moins fortes; moyennant le trait de fcie ab, tous les cercles ligneux fe trouvant coupés, le lieu de la fente est déterminé; & tout ce qui doit arriver, c'eft qu'à mesure que les couches fe retireront, le trait a b s'élargira, & formera l'ouverture e bd: voici ce qui eft arrivé. Les rondins fimplement écorcés, se sont beaucoup fendus en différents endroits de la circonférence, comme le représente la figure 3 (PI. XVII). Les rondins écorcés & qu'on avoit traverfés d'un trait de fcie jufqu'à l'axe, fe font fendus aussi en plusieurs endroits de la circonférence, mais beau

coup moins que les autres, le trait de fcie s'étant élargi & tenant lieu d'une grande fente: ceux qui font reftés avec leurs écorces, fe font peu fendus dans toute la circonférence; il n'y a prefque eu que le trait qui s'eft ouvert.

§. 22. Conféquences de l'Expérience précédente.

pas

fort

ON voit par cette expérience que je ne me fuis éloigné de la vérité, quand j'ai établi, fur une fimple fuppofition, la grandeur & la forme que doit avoir une fente qui confomme toute la contraction des couches ligneufes.

Outre cela, il me femble qu'il y a des cas où l'on pourroit traverser ainfi, par un trait de fcie,des cylindres & des rouleaux. fans porter aucun préjudice aux pieces; & alors ce feroit encore un moyen de diminuer les fentes, qui, répandues dans la totalité de ces pieces, leur deviendroient préjudiciables. Si, par exemple, on fe propofoit de faire un treuil, (Pl. XVI. fig. 7), comme on a coutume de faire dans toute la longueur

du cylindre AB, une rainure CD, pour placer l'axe dans le centre, il est évident qu'on devroit, pour éviter les fentes, faire cette tranchée lorfque le cylindre eft tout nouvellement abattu, encore verd & plein de feve; au lieu qu'ordinairement on ne fait cette rainure que quand le bois eft devenu sec, & qu'alors il s'eft beaucoup fendu. Mais fi un trait de fcie qui ne s'étend pas au-delà de l'axe de la piece, a déja diminué fenfiblement les fentes, n'y a-t-il pas tout lieu de juger qu'on pourra diminuer ces fentes à proportion qu'on facilitera la contraction des couches ligneufes ? Cela fera aifé à pratiquer toutes les fois que la deftination des pieces permettra de les refendre en deux ou en quatre. Comme j'ai tenté ce moyen, on va voir quel a été le fuccès de mon expérience.

§. 23. Sixieme Expérience:

J'AI fait refendre à la fcie plufieurs rondins de Chêne & quelques pieces de bois quarre; les uns par un feul trait de fcie qui paffoit par l'axe de la piece, & qui la partageoit en deux, (Pl. XVII. fig. 5); d'autres, par deux traits de fcie qui fe croifoient au centre & qui la féparoient en quatre (fig. 6): je les ai laiffés fe deffécher parfaitement pendant plufieurs années, & au bout de ce temps, voici en quel état je les ai trouvés.

Les faces fciées, qui d'abord étoient néceffairement plates, comme ab, (fig. 5) c d e f, (fig. 6), étoient devenues courbes; & quand on les appliquoit les unes fur les autres, elles laiffoient entr'elles les efpaces ghi, klm (fig. 7), & les efpaces n, o,p;q‚ˆ‚f; t, u, x; y, z,&(fig. 8): ces efpaces devant être confidérés comme autant de fentes, il n'eft pas furprenant que les moitiés de ces rondins 1, 2, (fig.7), se foient trouvés peu fendues, & que les quartiers 3,4,5,6, (fig. 8), aient été prefque exempts de toute fente.

0

S. 24. Conféquences de l'Expérience précédente.

10, ON voit par l'expérience précédente, que les ouvertures

ghi, klm, (fig. 7), & tux; opn, &c. (fig. 8), qui tiennent lieu de fentes, font formées par des courbes qui approchent beaucoup de celles que j'ai déterminées au commencement de ce Chapitre.

2o, Il est évident que plus on débride, pour ainfi dire, les couches ligneufes, plus on leur donne de liberté pour fe contracter, moins on a à craindre qu'il ne fe faffe des fentes.

3o, Il n'y a donc plus à balancer: il faut refendre en deux ou en quatre toutes les pieces qui font destinées à l'être, aufsitôt que les arbres ont été abattus ; & ne pas, comme on le fait, conferver en billes & en plançons, les pieces qui doivent être refendues pour faire des madriers, des plates-formes, des précintes ou les membres des Galeres, des chevrons, des membrures, des planches, &c.

Il ne fera pas, je crois, inutile de rapporter encore ici plufieurs obfervations particulieres que j'ai eu occafion de faire, en exécutant l'expérience que je viens de rapporter.

§. 25. Premiere Obfervation.

UN rondin fendu en deux a b, (Pl. XVII. fig. 5), est moins endommagé par les fentes, que s'il étoit refté dans fon entier. Mais on concevra aifément, en jettant les yeux fur la Figure 1 de la Planche XVIII, qu'une piece de bois équarrie fe fendra encore moins qu'un rondin, parce que les portions abc, cde, efg,gha, qui font de jeune bois capable de la plus grande contraction, font retranchées, & que ce retranchement fera auffi que les ouvertures ilm, & nop, feront moins grandes que dans le cas repréfenté par la Figure 7 de la Planche XVII.

§. 26. Seconde Obfervation

Si au lieu de refendre une rondine par le centre, comme ab, (Planche XVII. figure 5), on la refendoit en ab, (Figure 2, Planche XVIII); on fent bien, pour peu qu'on faffe attention à la direction de la contraction, qu'il fe doit ouvrir de grandes fentes en ed; mais il fera affez rare qu'il s'en forme de confidérables à la circonférence afb, & encore moins à celle a gb.

§. 27. Troisieme Obfervation.

QUAND le cœur de l'arbre fe trouve renfermé dans une piece de bois quarrée, mais plus d'un côté de la piece que d'un autre, il s'ouvre prefque toujours de très-grandes fentes fur les faces de la piece qui font les plus voifines du cœur; telles que les fentes a, a, a, (Pl. XVIII. fig. 3 & 4), & ces fentes fe terminent à rien au centre de la piece.

§. 28. Quatrieme Obfervation.

Au contraire, fi le cœur de l'arbre eft hors de la piece, il ne fe formera prefque jamais de grandes fentes fur les faces qui forment l'angle qui répond au cœur de l'arbre ; c'est-à-dire, fur les faces ab, ac,ad, ae, af, ag, ah: Voyez (Pl. XVIII, Figure 5).

§. 29. Cinquieme Obfervation.

Il ne fe forme prefque jamais de fentes fur les faces des pieces, lorfque ces faces fe trouvent paralleles aux rayons qui s'étendent du centre à la circonférence. Il n'y en a point, par exemple, de a en h, de a en g, (fig. 5); & un fecteur, tel que agb, (fig. 2), ne fe fend que par des accidents particuliers. §. 30. Sixieme Obfervation.

LORSQUE le cœur de l'arbre eft hors de la piece, & qu'il répond à fon milieu, il fe forme ordinairement quelques fentes en cet endroit, comme on le voit à la piece de la figure 4. Ceci se voit très-sensiblement dans les figures 1 & 2. de la Planche XIX. Voyez l'expérience du §. 35.

§. 31. Septieme Observation.

Si l'on creuse un rondin de bois, comme pour en faire un tuyau, ordinairement il ne se fend pas, à moins qu'on ne l'expose à un defféchement très-prompt; il diminue feulement de diametre, & il fe forme quelques petites gerces à la fuperficie,

telles que a a a, (Pl. XVIII. fig. 6 ); & fi on le féparoit en deux comme en d, (fig. 7), il fendroit encore moins.

§. 32. Huitieme Obfervation.

Ce que je viens de dire fur les fentes, eft communément vrai, mais n'eft pas toujours conftamment de même; car il arrive beaucoup d'accidents qui dérangent abfolument l'ordre commun: le double aubier, les nœuds, les couronnes de bois fort, les gélivures, la roulure, la quadranure, &c, dérangent l'ordre naturel. Outre cela, fi un des côtés d'une piece de bois refte conftamment tourné vers le foleil, elle fe fendra beaucoup pour cette feule raifon; & au contraire, les faces qui font tournées vers la terre, ne se fendent prefque pas; c'est pourquoi il y a des cas où il eft avantageux d'enchanteler les pieces de bois, en mettant plutôt un des côtés de la piece vers la terre qu'un autre ; le côté a b (Figure 7), par exemple, plutôt que le côté e.

§. 33. Neuvieme Observation.

GÉNÉRALEMENT parlant, il eft certain que les bois refendus ne fe fendent pas tant que les bois qu'on laiffe dans leur entier, foit qu'ils foient en rondins ou équarris; & les fentes qui s'ouvrent fur les bois refendus ne leur caufent pas autant de préjudice, parce qu'elles n'entrent prefque jamais bien avant dans l'intérieur des pieces

§. 34. Dixieme Obfervation.

UNE piece de quartelage qui feroit équarrie fur trois faces, & dont la quatrieme refteroit chargée de fon écorce, ne se trouvera prefque jamais fendue fur cette face e. Voyez la figure 7. §. 35. Onzieme Obfervation,

pe

LES Figures 1 & 2 de la Pl. XIX, repréfentent l'aire de la cou de deux pieces de bois quarré, bois de Provence,qui avoient été réduites, encore vertes, à huit pouces en quarré, comme on

le

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