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LARD.

PIER- n'eft point d'Abélard, fes preuves RE ABE'- n'ont rien de plaufible. On apperçoit dans ce Traité quelques uns de ces fentimens finguliers dont Abelard étoit fi entêté, & qui n'ont que fon imagination pour fondement & pour preuve.

C'est dans la même folitude qu'il écrivit la Lettre vigoureuse contre S. Norbert Il ne le défigne que par ces termes, quemdam Canonicum Regularem. Ce Saint mettoit les Chanoines Reguliers au-deffus des Moines. M. Gervaise eft perfuadé que leP.Mabillon & les Chanoines Reguliers ont tiré de cette Piece d'Abelard tout ce qu'ils ont avancé dans les Factums qu'ils ont faits pour leurs préféances les uns fur les autres aux Etats de Bourgogne

vers 1689.

Il fit auffi dans cette Abbaye fon Commentaire fur l'Epitre de S.

Paul aux Romains.

Ces Moines accoûtumez à toute forte de libertinage, ne purent fouffrir celui qu'ils avoient mis à leur tête, refolus d'imiter leurs anciens Confreres, qui dans la naif

fance de l'Ordre voulurent empoi- PIERfonner S. Benoît leur Patriarche; RE ABEils empoifonnerent même le Cali- LARD. ce d'Abélard, le vin & tout ce qui pouvoit lui être utile ou à table ou dans les Minifteres les plus relpectables. Ils chercherent en um mot à le poignarder. Un égout fervit d'azile à cet Abbé, & le fauva. C'est après toutes ces perfécutions violentes qu'il mit au jour cette longue Lettre à un Ami, où il étale toutes les circonftances de fes calamitez. Cette Piece intereffe le Lecteur, & l'on ne peut lui refufer au moins un peu de fenfibilité.

M. Gervaife a donné en 1713.en 2. vol. in 12. imprimez à Paris une traduction fidele de toutes les Lettres qui ont entretenu ce commerce fi téndre & fi ingenieux entre Abelard & Heloife, pendant qu'il étoit à Ruys. Celle-ci eft la pre

miére.

S. Bernard par occafion ou autrement étant venu au Paraclet comme l'on chantoit Vêpres, de geur d'interrompre l'Office Divin,,

PIER- entra dans l'Eglife; il fut furpris KI ABI'- de ce que la Superieure à la fin de

LARD.

l'Office recitoit l'Oraison Dominicale tout haut, & que dans cette Priere, au lieu du mot quotidien, elle lifoit celui de fuperfubftantiel. Notre Saint en fit le fujet de la converfation qu'il eut avec Heloife. Elle foûtint la thefe & tâcha de lui prouver par l'Hebreu de S. Matthieu, par les Peres & par l'Ufage de l'Eglife Grecque, que le mot de fuperfubftantiel étoit le mot veritable & authentique de cette Priere. S. Bernard n'avoit gueres pour lui que l'ufage de l'Eglife Romaine. Abelard fut bien-tôt inftruit de cette vifite & de la petite controverfe qui s'étoit agitée entre le Saint & Héloïfe. C'est le fujet de la Lettre qui eft p. 244. des Ouvrages d'Abélard.

Quelque temps après cette Abbeffe lui demanda ce qu'il penfoit des devoirs des Religieufes, & le pria d'avoir la bonté de compofer une Regle pour des femmes, parce que la Regle de S. Benoît renfermoit plufieurs chofes qui ne peuvent

convenir qu'aux hommes. Cette PIERPiece eft le plus bel Ouvrage de I Abbé de Ruys, le plus fçavant, LARd, RE ABE' & celui où il a répandu le plus d'onction.

L'Exhortation Latine à l'étude des Lettres vint après. Cet Ecrit fut bien-tôt fuivi d'une Réponse aux Problêmes qu' Heloife lui avoit propo fez, & qui n'étoient que des que ftions que plufieursReligieufes,qui avoient cultivé l'étude des Lan

faintes fous cette fameufe Abgues beffe, faifoient fur les endroits difficiles de l'Ecriture fainte. Abélard y joignit un autre Ouvrage (a) dans lequel il rapporte tous les Paffages de la Bible qui femblent fe contredire. Il l'intitule: Sic & non: le oui & le non.

(a) Ce Traité fe trouve mf. dans la Bibliotheque de S. Germain des Prez, dans celle du Mont S. Michel de l'Ordre de S. Benoît en France, & à Cambrige en Angleterre, dans la Biblioth. publique Cod. 168. & dans le College de S. Benoit de la même Ville Cod 390. V. Oudin Supplem. ad Biblioth. Labbe p. 412. Edit lin 8. Et le P. Alexandre fac.XII. Part. III.Difert, 7.

PIER

LARD.

L'Hexameron in Genefim parut

RE ABE'- dans le même temps, il est dédié à Heloife. On le voit mf. dans les mêmes Bibliotheques dont nous avons parlé. Le P. Marene (a) a fait imprimer ceCommentaire. Abelard y débite fes reveries fur l'ame du monde, fur les ames des Planettes & des autres Aftres.

A la priere d'Heloife, Abelard envoya encore un Livre rempli d'Hymnes & de Profes pour chanter à l'Eglife du Paraclet les jours Solemnels. Dans ce meme Recueil il avoit joint des Sermons fur tous les Mysteres de la Religion, & des Panegyriques des Saints dont on célébre la Fête.

Abelard dans une Lettre Latine écrite à l'Archevêque de Sens fe plaint de S. Bernard, qui le décrioit par tout, comme un homme autant dérangé dans fes mœurs que dans la foi, & il invitoit le Saint à une Conference dans le Concile de Sens. S. Bernard la refusa

par des

(a) Thefaurus Anecdotor. Vol. V. p. 13.61. & seq.

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