Imágenes de páginas
PDF
EPUB

RET..

P. Poi- où il étoit fort aimé; il pafla en Hollande & alla de-là à Hambourg, où il eut la fatisfaction de voir Mademoiselle Bourignon, comme il le fouhaitoit depuis long-temps. Il demeura environ huit ans dans cette Ville, uniquement occupé des exercices de pieté. M. Bayle difoit dans ce temps-là de lui. C'est un homme d'une probité reconnue, & qui de grand Cartefien eft devenu fi devot, que pour fonger mieux aux chofes du Ciel, il a prefque rompu tout commerce avec la terre (Rep. des Lett, 1685.)

En 1688. il fe retira à Rheinf burg, Bourg de Hollande près de Leyde, où il a demeuré plus de trente ans, c'est-à-dire, jufqu'à la fin de fa vie. Il y a vécu dans la folitude, & y a compofé la plû, part de fes Ouvrages, qui roulent tous fur la pieté. Il eft mort le 21 de Mai 1719. âgé de 73 ans. Catalogue de les Ouvrages. 1. Cogitationes rationales de Deo, anima & malo. Amftelod. 1677. 40. It. Ibid. 1685. in 4. auctioes. It. 1715. in 4. On voit dans

cet Ouvrage une partie des fenti- P. Pol mens finguliers de M. Poiret, qui RET, y decouvre le gout qu'il avoit pour la Théologie Myftique.

2. Memoire touchant la Vie & les fentimens de Mademoiselle Antoi nette Bourignon, inferé dans les Nouvelles de la Republique des Lettres. 1685. p. 422.

3. Les Oeuvres d'Antoinette Bou rignon. Amfterdam 1679. & fuiv. 19 vol. in 8°. L'eftime que M. Poi ret avoit pour cette fille lui a fait entreprendre cette édition, à la tête de laquelle il a mis fa Vie.

4. Monitum neceffarium ad Acta Eruditorum Lipfienfia anni 1686. menfis Januarii fpectans, in quo Compilator Articuli III. Actorum de Antonia Burignonia ejufque operibus referens plus quadragefies falfi convincitur. (Amftelodami) 1686. in 4. pp. 16. Cet Avertiffement est contre l'extrait que M. de Sockendorf avoit fait dans le Journal de Lipfic de la Vie & des Ouvrages de Mademoifelle Bourignon.Comme il n'en avoit pas parlé auffi avantageulement que M. Poiret

RET

P. Por- l'auroit souhaité, la bile de ce Dévot s'échauffa, & il publia cet Avertiffement qui lui attira de la part de M. de Seckendorf une Réponfe fort vive, dont le titre feul fait connoître qu'il n'y eft pas épargné. Il porte: Defenfio relatio nis de Antonia Burignonia Altis Eruditorum Lipfienfibus Menfis Ja nuarii anni 1686. inferta, adversùs Anonimi famofas Chartas Amftelodami fub titulo Moniti neceffarik publicatas ; quarum proterva calumnia refutantur, fimulque Fœmina, qua fe legatam Dei mentita eft, ipSiufque Apologeta & Monitoris impia & monftrofa dogmata quadam ex Libris utriufque Gallicis latinè excerpta, Cenfura Chriftianorum in pracipuis Fidei articulis adversùs Fanaticos confentienfium offeruntur, Lipfia 1686. in 4o.

5. L'Oeconomie divine on Syfteme univerfel & démontré des œuvres des deffeins de Dieu envers les hommes; où l'on explique & prouve d'origine avec une évidence & une certitude metaphyfique les principes les veritez de la nature & de

ta Grace, de la Philofophie & de la P. Por Théologie, de la Raifon & de la RET. Foi, de la Morale naturelle & de la Religion Chrétienne. Amfterdam 1687. 7 vol. in 8°. M. Poiret fuit dans cet Ouvrage la plupart des fentimens de Mademoiselle Bourignon. Ceux qui aiment les pensées nouvelles & extraordinaires, peuvent y trouver de quoi fatisfaire leur curiofité. Il a été traduit en Latin,& cette traduction,que M. Poi ret a revûë,a été imprimée en 1705. 6. La paix des bonnes Ames dans tous les partis du Chriftianifme, fur les matieres de Religion, & parti culierement fur l'Euchariftie, on Pon répond auffi à un article de l'onziéme des Lettres Paftorales, oppofé aux avis charitables publiez depuis peu, & que l'on a joint ici avec quelques autres Pieces qui concernent ce fujet. Amfterdam 1687.in 12. Le deffein de M. Poiret dans cet Ouvrage eft fingulier. Jufqu'ici tous ceux qui ont traité ces fortes de matieres, l'ont fait, les uns en élevant leur Parti au-deffus de tous les autres, & en tâchant d'y ra

RET.

[ocr errors]

P. Poi- mener tout le monde; d'autres fe font appliquez à faire voir la fauffeté des Partis differens du leur, & à condamner ceux qui y font & ceux qui s'y rangent; d'autres enfin fe font étudiez à faire des Syncretismes ou à établir des tolerances mutuelles, par lesquelles chacun tolere les opinions qui different des fiennes, prétendant, que comme elles ne regardent pas le fondement du Salut, on peut de bonne foi fouffrir ceux qui varient là-deffus, & cependant poffeder enfemble l'effentiel ou le fondement du Chriftianifme, & fe regarder comme freres en JefusChrift. Mais M. Poiret prend la chofe d'une autre maniere. Il fuppofe qu'il y a très-peu de veritàbles Chrétiens, & que la plûpare ne font que des enfans de Babylo ne, avec lefquels il n'a rien à faire; ainfi il n'a deffein de parler qu'à ceux qui prennent folidement à cœur l'effentiel de la Religion Chrétienne. Ce font là les bonnes Ames, dont il veut tâcher de procurer la paix fur les controver

« AnteriorContinuar »